La parade sans lampions des Banques centrales cette semaine

Mode Expresso

Les marchés, non pas de Noël, mais financiers attendent la grande parade des Banques centrales cette semaine, qui devraient cependant se garder de tout excès, vu la menace qui plane sous la forme d’Omicron, alors que le spectre de l’inflation ne fait même plus peur.

Mode Lungo

Les marchés, non pas de Noël, mais financiers attendent la grande parade des Banques centrales cette semaine, qui devraient cependant se garder de tout excès, vu la menace qui plane sous la forme d’Omicron, alors que le spectre de l’inflation ne fait même plus peur.

Un chiffre sans effet

L’inflation aux Etats-Unis s’est inscrite à 6.8%, soit le taux le plus élevé depuis 1982, et l’inflation sous-jacente à 4.9%. Et pourtant ces chiffres n’ont pas provoqué la moindre réaction dans les marchés.

Si on analyse dans le détail ce chiffre d’inflation, il ressort que trois postes représentent 75% de cette hausse, à savoir l’automobile, l’immobilier et l’énergie, l’énergie étant particulièrement impactante dans le chiffre. Une partie de la hausse est donc bien temporaire, mais par contre vu que la pénurie de semi-conducteurs  devrait perdurer en 2022 le poste concernant l’automobile mettra du temps à se dégonfler. Et ce n’est pas l’annonce de la suspension de la production dans le province de Zhejiang à cause de contaminations qui va arranger les choses. Et par contre, il est évident que la hausse de l’immobilier a un effet durable sur l’inflation.

Il y a donc dans ce chiffre des nuances à apporter et surtout la FED ne veut pas casser dans l’œuf la reprise avec une hausse trop brutale des taux. Et la publication de l’indice de confiance des consommateurs américains a aussi rassuré la FED concernant l’impact de cette hausse de l’inflation.

En effet, contre toute attente, l’indice de confiance des consommateurs de l’Université de Michigan est passé de 67.4 à 70.4, porté essentiellement par une hausse de la confiance de la part des ménages à plus faible revenu.  

Prudence de la BOE aussi

L’anticipation d’une hausse des taux lors de la réunion de ce jeudi a fondu avec un recul sensible du rendement de l’obligation britannique à 2 ans.

Ce recul s’explique par l’arrivée du variant Omicron qui a entrainé un appel de Johnson à inciter les Britanniques à aller se faire injecter une troisième dose. Mais aussi parce que les derniers indicateurs économiques en Grande-Bretagne ne sont pas très engageants.

D’abord, la croissance au mois d’octobre est restée quasi atone, ce qui a d’ailleurs incité JP Morgan à revoir à la baisse ses prévisions de croissance à 0.9% pour le quatrième trimestre et le premier trimestre 2022 contre respectivement 1.3% et 1%.  

Ensuite parce que la production industrielle a reculé de 0.6%, que la production manufacturière a fait du surplace à cause des problèmes dans les chaînes d’approvisionnement et que le secteur de la construction a connu un recul de 1.8%. Ce qui fait évidemment beaucoup pour le mois d’octobre alors que l’on ne parlait pas encore du variant Omicron.

Prudence de la BCE

Et évidemment, la BCE ne va pas se distinguer des autres Banques centrales et sera d’autant plus prudente que le variant Omicron devrait déferler en Europe en janvier, sans que personne ne puisse encore en mesurer les conséquences.

Preuve de cette prudence, l’Euribor 3 mois a atteint ces derniers jours des niveaux historiques.

Pas de changement en vue

Pour la BOJ, pas de changement non plus même si la confiance des entreprises s’est améliorée, mais cela pourrait être de courte durée vu les problèmes dans les chaînes d’approvisionnement qui perdurent.

L’indice Tankan des grandes entreprises est d’ailleurs resté à 18 pour le troisième trimestre comme le trimestre précédent, par contre celui des grandes entreprises non manufacturières est passé de 2 à 9 pour la même période. Ces dernières ont profité de la levée de l’état d’urgence.

Mais évidemment  l’arrivée d’Omicron pourrait venir bouleverser ce retour de la confiance, alors que l’économie japonaise a connu une forte chute du PIB au troisième trimestre. La reprise tant attendue pourrait encore être retardée et la BOJ n’est pas prête à changer sa politique rapidement.

Hausses encore attendues

En revanche, les Banques centrales des pays de l’Europe de l’Est devraient encore augmenter leurs taux.

Cela sera certainement le cas pour la Banque centrale tchèque après la publication d’un taux d’inflation à 6% contre 5.8%, soit son plus haut depuis 13 ans. Et d’ailleurs la couronne tchèque s’est encore renforcée et le gouverneur de la Banque centrale a clairement laissé entendre que la hausse des taux n’était pas finie.

Après une hausse de 0.20% de son taux de dépôt à une semaine, la Banque centrale de Hongrie devrait augmenter son taux de base probablement de 0.30%.  Et la hausse des taux en Pologne la semaine passée ne sera clairement pas la dernière comme l’a souligné le gouverneur de la Banque centrale.

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