L’inflation provoque des tensions au sein des Banques centrales

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Le Livre Beige de la FED a donné des éléments complémentaires, s’il en fallait encore, pour enclencher le tapering lors de la prochaine réunion qui se tiendra dans 15 jours.

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Le Livre Beige de la FED a donné des éléments complémentaires, s’il en fallait encore, pour enclencher le tapering lors de la prochaine réunion qui se tiendra dans 15 jours.

Le constat

Le Livre Beige a constaté que l’emploi avait augmenté, mais la croissance de la main-d’œuvre a été freinée par une faible offre de travailleurs, malgré les augmentations de salaires destinées à attirer de nouvelles recrues et à conserver les employés existants.

Et à côté de cela, les entreprises ont fait état de pressions sur les prix dues aux goulets d’étranglement, ce qui a impliqué que « de nombreuses entreprises ont augmenté leurs prix de vente, ce qui indique une plus grande capacité à répercuter les augmentations de coûts sur les clients dans un contexte de forte demande » constate le rapport.

Si le tapering est acquis, d’autant plus après la publication de ce rapport, et se reflète dans l’évolution du rendement du treasury 10 ans (voir graphique), par contre la nécessité d’augmenter les taux ne fait pas l’unanimité au sein  de la FED.

A propos de désaccords

L’annonce a fait l’effet d’une bombe, même si l’intéressé évoque des raisons personnelles pour expliquer sa décision, car cela reflète aussi des dissensions au sein de la BCE.

Jens Weidmann, le président de la Bundesbank, a en effet demandé à être démis de ses fonctions au 31 décembre 2021 en invoquant des raisons personnelles en déclarant « j’en suis arrivé à la conclusion que plus de dix ans constituent une bonne mesure de temps pour tourner la page – pour la Bundesbank, mais aussi pour moi personnellement ».

Mais ne nous leurrons pas, derrière cette décision se cache un profond désaccord avec la politique monétaire de la BCE. Jens Weidmann avait déjà dans le passé marqué son opposition, et pas plus tard qu’en juillet de cette année, il s’était opposé à l’orientation prise par la BCE.

Et dans sa lettre au personnel de la Bundesbank, il ne se prive pas d’exprimer ses critiques en soulignant qu’à l’avenir «  il sera crucial de ne pas considérer les seuls risques déflationnistes, mais de ne pas non plus perdre de vue les potentiels dangers inflationnistes ». Et qu’une politique monétaire axée sur la stabilité ne sera viable que si « la politique monétaire respecte son mandat au sens strict et ne se laisse pas entraîner dans le sillage de la politique budgétaire ou des marchés financiers ».

La BCE perd un faucon, ce qui ne devrait pas déplaire à Christine Lagarde, ce qui plaide encore un plus pour le scénario d’un statu quo monétaire pour encore un bon moment et explique peut-être pourquoi le rendement du Bund 10 ans n’a pas suivi celui du treasury.

Pas dans le même scénario

La BOE devrait par contre agir, avant la FED même, malgré le léger recul de l’inflation. Car ce recul de l’inflation, qui est passée de 3.2% à 3.1% comme le montre le graphique, est considéré comme temporaire.

Car comme le montre le graphique, les anticipations de la BOE tablent sur une hausse de l’inflation jusqu’à 4%, et la question n’est donc plus de savoir si elle va augmenter ses taux mais quand cela va avoir lieu.

Mais la question qui taraude toutes les Banques centrales est de savoir si elles ne risquent pas d’agir trop vite si la hausse de l’inflation se révèle par la suite finalement temporaire.

La question se pose aussi pour la BoC avec la hausse de l’inflation, qui est passée de 4.1% à 4.4%, soit son niveau le plus élevé depuis 18 ans. Si la BoC a déjà amorcé un tapering, la question d’une hausse des taux semble moins imminente qu’en Grande-Bretagne, pour le moment.

Par contre, le dollar canadien est ressorti renforcé de ce chiffre comme le montre le graphique, même si la devise profite aussi du niveau élevé du prix du baril.

La fin pour Evergrande ?

Comme le montre le graphique, le titre perd encore 12% de sa valeur ce matin à la reprise de sa cotation à la bourse de Hong-Kong après l’annonce de l’échec de la vente pour 2.6 milliards de dollars d’une de ses entités.

Ce revers est d’autant plus inquiétant qu’il intervient juste avant l’expiration d’un délai de grâce de 30 jours pour le paiement de 83,5 millions de dollars de coupons pour une obligation. Faute de solution, Evergrande serait donc considérée comme défaillant.

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