Omicron sape la confiance

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Les marchés ont digéré, tant bien que mal, les décisions et annonces des Banques centrales, mais sont entravés par les risques que fait peser le variant Omicron sur la croissance au premier trimestre 2022.

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Les marchés ont digéré, tant bien que mal, les décisions et annonces des Banques centrales, mais sont entravés par les risques que fait peser le variant Omicron sur la croissance au premier trimestre 2022.

Retour sur la décision de la BCE

Je ne vais pas revenir sur ce que j’ai déjà évoqué dans ma note hier après-midi concernant les décisions des Banques centrales. Je voudrais juste rajouter les éléments suivants concernant les annonces de Christine Lagarde.

En dehors des décisions annoncées, il demeure une question sans réponse, celle concernant les programmes TLTRO, programmes de financement des banques, qui prennent fin en juin 2022.

Christine Lagarde a aussi, durant sa conférence de presse, donné les dernières prévisions de la BCE, qui table sur une croissance de 4.2% l’année prochaine contre une précédente estimation à 4.6%, et de 2.9% en 2023 contre 2.1% précédemment. Concernant l’inflation, la BCE doit bien admettre que la hausse n’est pas aussi temporaire que cela puisqu’elle table sur un taux de 3.2% en 2022 contre une précédente estimation à 1.7%, et sur un taux de 1.8% en 2023 contre 1.5% précédemment.

Recul des indices PMI

Ce recul des indices PMI était attendu, d’une part, parce que l’effet de rattrapage s’essouffle et d’autre part, parce que  le variant Omicron entraine des mesures de restriction qui vont peser sur la croissance. Et c’est d’ailleurs pour cette raison que la BCE a révisé à la baisse ses prévisions de croissance pour 2022.

C’est en Allemagne que le recul de l’indice PMI, en particulier celui des services, est le plus spectaculaire et en même temps le plus inquiétant. Cet indice est passé de 52.7 à 48.4, soit sous le seuil des 50 qui marque la frontière entre la croissance et la récession. Cette chute reflète la crainte que les mesures de restriction ne provoquent une chute des ventes dans les commerces pendant la période cruciale de fin d’année. Et cela dans un contexte où l’industrie allemande est particulièrement impactée par les ruptures dans les chaînes d’approvisionnement. En regard de l’évolution de ces indices de confiance, on comprend pourquoi l’institut IFO table sur une contraction de 0.5% du PIB au quatrième trimestre. Et l’indice IFO publié ce matin est logiquement attendu en recul.

La France s’en sort nettement mieux et en particulier le secteur des services encaisse le coup. Mais il faut dire que les mesures de restriction en France sont moins contraignantes qu’en Allemagne et entravent donc moins les achats de fin d’année.

Résultat, les indices PMI en zone euro marquent le pas mais restent quand même nettement au-dessus du seuil des 50. Et c’est pour cela que malgré les craintes d’un ralentissement en début d’année, les perspectives de croissance pour l’année 2022 restent avec des taux de croissance élevés d’un point de vue historique.

Pour être complet, les indices PMI en Grande-Bretagne ont aussi reculé et particulièrement celui des services, ces derniers étant aussi percutés de plein fouet par le variant Omicron. Ce qui n’a pas empêché la BOE d’augmenter son taux, même si cette hausse est plus que symbolique par rapport au niveau d’inflation. Mais c’est sans doute une façon pour la BOE de montrer qu’elle se préoccupe de ce niveau excessif d’inflation et de préparer les marchés à des hausses plus conséquentes des taux en 2022.

Hausse de taux

La Banque centrale du Mexique a annoncé une hausse de 0.50% de son taux de base pour le faire passer à 5.50%, compte tenu d’un taux d’inflation de 7.37% en novembre, son niveau le plus élevé depuis 2001.

La décision de la FED d’accélérer ses réductions de rachats a aussi joué dans la décision et clairement les hausses de taux prévues l’année prochaine aux Etats-Unis vont contraindre les Banques centrales des pays émergents d’augmenter leur taux pour éviter une dépréciation de leur devise qui engendrerait de l’inflation importée.

Toutes les Banques centrales ?

Non évidemment, une seule Banque centrale marche à contre-courant et peu importe que sa devise s’effondre.

Mais conséquence de cette politique, Erdogan a annoncé que la Turquie allait augmenter son salaire minimum ….. de 50 % pour le porter à 4 250 livres par mois l’année prochaine, afin de faire face à la crise monétaire et à la flambée de l’inflation.

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