L’économie, une question de confiance

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Les indicateurs PMI ont connu une hausse significative, mais en même temps tout à fait logique…

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Les indicateurs PMI ont connu une hausse significative, mais en même temps tout à fait logique, sans pour autant être repassés dans la phase de croissance, à l’exception de la France.

Retour d’une certaine confiance

Après des chutes historiques et inédites, et avec le déconfinement, les indices PMI ne pouvaient que se redresser. C’est un signal important, car la confiance est la pierre angulaire d’une reprise économique, même si le niveau actuel des indices indique que nous sommes toujours en phase de récession.

Si l’on reprend le tableau des différents indices, on constate que ces derniers sont ressortis assez largement au-dessus des prévisions, ce qui est évidemment une excellent nouvelle.

Commençons par la France, où les indices ont doublement surpris. D’une part, parce que les indicateurs haute fréquence ne donnent pas le sentiment que l’activité économique et surtout industrielle soit très dynamique. Et d’autre part, parce que, comme le montre le graphique, la France serait la seule à repasser en phase de croissance en repassant au-dessus du seuil des 50.

En Allemagne, comme le montre le graphique, le constat est nettement plus mitigé et l’industrie n’a pas connu le même rebond d’activité. Il faut dire que l’industrie allemande est beaucoup plus dépendante de ses exportations et que la reprise de l’activité à travers le monde est encore entravée par le coronavirus. L’indice IFO publié ce matin devrait confirmer la tendance même si le chemin sera lent.

En résumé, comme le montre le graphique de l’indice composite dans la zone euro, la confiance a fait un retour remarqué et bienvenu, même si la résurgence des cas de Covid-19 aux États-Unis et dans le monde continuera de retenir l’attention, même si la réimposition de certaines restrictions plus strictes a été observée dans des endroits tels que l’État australien de Victoria et la municipalité de Guetersloh dans l’État allemand de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, et que certains États en Inde envisagent de nouvelles mesures de verrouillage.

Ces risques sont acceptés par les autorités qui ont décidé de rouvrir leurs économies. Et tant qu’un pays est en mesure de gérer correctement les recrudescences de nouveaux cas et de limiter les mesures de verrouillage aux zones touchées, il est peu probable que ces recrudescences nuisent trop aux efforts de reprise économique progressive.

Et donc les restrictions vont perdurer, de nouvelles règles vont être définies ou rappelées, mais si les règles sont respectées, la deuxième partie de l’année pourrait être marquée par une reprise de l’activité.

Autre raison d’espérer, le commerce mondial de marchandises a chuté d’un montant record au cours des premiers mois, mais n’a pas atteint le pire des scénarios selon l’OMC.

Même si l’OMC n’a pas fixé de nouveaux chiffres pour autant. Le volume des échanges de marchandises a diminué de 3 % au premier trimestre, et les premières estimations ont fait état d’une baisse de 18,5 % en taux annuel pour le deuxième trimestre. Mais l’OMC estime qu’un rebond sur la seconde partie de l’année pourrait laisser espérer de limiter le recul à 13% au lieu des -30% un temps évoqué.

Cette hausse des indices PMI a poussé l’euro de nouveau au-dessus des 1.13 par rapport au dollar, et donné un sérieux coup de fouet aux bourses européennes.

Mais ne tombons pas dans une attitude béate et gardons à l’œil l’évolution de l’or (voir graphique) qui exprime une réelle inquiétude encore, ainsi que le fait que l’Amérique Latine a dépassé le chiffre des 100.000 morts et que l’UE s’apprête à maintenir la suspension des vols en provenance des Etats-Unis ainsi que de Russie et du Brésil.

Réouverture en Grande-Bretagne

Boris Johnson a annoncé la levée du confinement pour le 4 juillet et de nouvelles mesures de distanciation sociale à 1 mètre au lieu de 2.

Les indices PMI, voir graphique, se sont aussi redressés, mais la reprise pourrait être plus lente surtout que l’économie britannique pourrait connaitre en 2020 un des pires reculs de son PIB parmi les pays européens.

Et l’incertitude du Brexit continuera de peser sur l’économie et risque d’entraver la reprise. Et c’est d’ailleurs pour cette raison que le sterling reste sous pression.

Situation incertaine aux USA

Le nombre de nouveaux cas aux Etats-Unis continuent d’inquiéter et en même temps les indicateurs économiques ne sont pas mauvais. Dans le tableau de synthèse, les indices PMI se sont aussi repris, mais de façon moins spectaculaire qu’en Europe, où la chute avait été aussi plus marquée.

Par contre, les ventes de maisons neuves ont augmenté de 16.6% en mai après un recul de 5.2% en avril. Le niveau historiquement bas des taux a soutenu ce marché, ce qui n’a pas été le cas pour le marché des maisons d’occasion.

Mais pour autant, l’état du marché de l’emploi continue d’inquiéter et un nouveau plan de relance semble toujours indispensable.

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