La Banque centrale de Chine a décidé de réduire de 0.50% le taux de réserves obligatoires des banques pour soutenir….
Des marchés en plein paradoxe
La Banque centrale de Chine a décidé de réduire de 0.50% le taux de réserves obligatoires des banques pour soutenir une croissance qui s’essouffle après un redémarrage extrêmement important après le confinement.
Fluidifier l’économie
Cette décision, qui sera d’application à partir du 15 juillet, va libérer pour les banques des liquidités pour un montant d’environ 154 milliards de dollars, ce qui permettra à ces dernières d’augmenter leurs prêts.
Il s’agit du premier assouplissement depuis avril 2020, ce qui montre bien qu’après la phase d’euphorie la croissance s’essouffle. Mais cette mesure vise aussi à assurer des liquidités aux petites entreprises qui subissent de plein fouet la hausse des prix des matières premières et les problèmes d’approvisionnement.
Il s’agit cependant d’un geste très limité puisque la Banque centrale ne modifie en rien ses taux monétaires, ce qui lui laisse encore de la latitude en cas de ralentissement plus marqué.
Cependant, cette décision a rassuré les marchés boursiers, assez paradoxalement si on y réfléchi bien, mais parce que cela montre que les Banques centrales sont toujours prêtes à agir et que le risque inflationniste est donc secondaire.
Pour autant, ce risque d’inflation est toujours présent et continue de rôder en particulier aux Etats-Unis. Les marchés seront donc de nouveau focalisés sur le chiffre d’inflation qui sera publié aux Etats-Unis demain et qui est attendu, pour le Core CPI, à 4% contre 3.8%. Et ils seront également attentifs aux propos de Powell lors de son testimony mercredi devant le Parlement.
Paradoxe
Le recul des rendements obligataires, en particulier aux Etats-Unis, comme le montre le graphique du rendement du treasury 10 ans, laisse perplexe. D’autant plus par rapport au rallye des bourses. D’un côté ces dernières surfent sur la reprise mais surtout sur la forte hausse attendue des bénéfices. Et d’un autre côté, le marché obligataire craint l’impact négatif du variant Delta et se désintéresse du risque d’inflation.
Mais la conséquence aussi de cette rechute des rendements obligataires, totalement inattendue, est que cela pousse les investisseurs à se retourner vers les actions pour obtenir des rendements.
Risques du variant
« Nous devons tous améliorer nos performances vaccinales partout dans le monde », a déclaré à la presse le ministre français des Finances, Bruno Le Maire. » “Nous avons de très bonnes prévisions économiques pour les économies du G20, et le seul obstacle sur la voie d’un rebond économique rapide et solide est le risque d’avoir une nouvelle vague ».
C’est en substance le message qu’a fait passer le G20 tout en omettant peut-être que le problème principal réside dans les différences de vaccination entre les pays riches et les pays pauvres. Et que tant que la couverture vaccinale mondiale ne sera pas suffisante, nous n’éviterons pas de nouveaux variants qui affecteront inéluctablement les pays riches.
Le G20 a approuvé l’accord négocié sous l’égide de l’OCDE d’un taux plancher de 15% pour l’impôt sur les sociétés, et a aussi reconnu que l’utilisation d’une tarification du carbone pourrait faire partie des outils politiques de lutte contre le changement climatique. C’est une grande première qui intervient quelques jours avant que l’UE n’annonce un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières. Le but de ce mécanisme est d’éviter que les entreprises européennes ne délocalisent leurs productions pour ne pas être soumises à la taxe carbone, et aussi éviter que des marchandises provenant de pays à forte émission de carbone ne viennent concurrencer les produits fabriqués en Europe soumis à cette taxe carbone.
A propos du variant Delta, le risque de voir le confinement être prolongé à Sydney, après déjà trois semaines pourtant et qui n’ont pas empêché la hausse des cas, pèse sur le dollar australien comme le montre le graphique.