Nous sommes rentrés dans une zone totalement inconnue et inédite qui nécessite non seulement des injections ….
Nous devons faire preuve d’intelligence collective
Nous sommes rentrés dans une zone totalement inconnue et inédite qui nécessite non seulement des injections massives de liquidités, des mesures de soutien des gouvernements, mais surtout et avant tout une réelle prise de conscience de l’importance vitale de respecter les consignes.
Injections de liquidités
Je signalais vendredi après-midi les différentes décisions des banques centrales qui essayent d’assurer au maximum la liquidité dans les marchés. La FED n’a même pas attendu sa réunion de cette semaine pour décider hier soir une nouvelle baisse de 100 points de base de son taux pour le ramener à la fourchette de 0%-0.25%.
Ce qui a projeté le rendement du treasury 2 ans à des niveaux totalement inédits comme le montre le graphique.
Mais la FED ne s’est pas contentée de baisser ses taux, car elle a aussi décidé de relancer son programme d’assouplissement quantitatif pour un montant de 700 milliards de dollars.
Elle a été suivie par la Banque centrale de Nouvelle-Zélande qui a réduit son taux de 0.75% pour le porter à un niveau totalement inconnu pour le pays de 0.25%. Elle a déjà annoncé que ce taux resterait à ce niveau pour les 12 prochains mois et qu’elle procèderait à un programme d’assouplissement quantitatif si la situation l’exigeait.
La BOJ a maintenu son taux inchangé à -0.10%, mais a décidé d’augmenter encore ses achats d’actifs.
Le but des banques centrales est d’assurer au maximum la liquidité pour les banques, et de fluidifier les marchés financiers, mais elles n’empêcheront pas la propagation du virus, ni les mouvements erratiques sur les bourses. Et surtout, les économies vont avoir besoin de programmes de soutien de la part des gouvernements après la période de confinement.
L’Eurogroup qui se réunit (par vidéo conférence) ce lundi devrait confirmer la volonté de l’UE de prendre des mesures de soutien et surtout de mettre entre parenthèses les règles des déficits et des aides aux entreprises en difficulté. Car la Commission est bien consciente que l’UE n’échappera pas à la récession, mais que l’ampleur de cette récession dépendra des programmes d’aide et d’investissement des Etats. Nous ne pouvons pas refaire la même erreur qu’en 2011-2012 et imposer des mesures d’austérité, mais au contraire libérer un maximum de moyens pour assurer, après la fin de l’épidémie, une reprise rapide.
Premiers indicateurs en Chine
Nous commençons à avoir les premiers indicateurs économique en provenance de Chine qui confirment sans surprise l’ampleur de la crise et du choc dans l’économie. C’est d’ailleurs toute la difficulté que nous avons en Europe et aux Etats-Unis pour mesurer l’ampleur de la crise car nous n’avons pas d’indicateurs et surtout aucune expérience d’un choc de cette ampleur et sous cette forme.
Comme le montre le graphique, la production industrielle a chuté de 13.5% en taux annuel sur la période de janvier-février contre une hausse de 6.9% en décembre. Les ventes de détail affichent un recul de 20.5% en taux annuel sur la même période contre une hausse de 8% en décembre. Et les investissements ont chuté de 24.5% contre une hausse de 5.4%.
Mais maintenant, la question cruciale est de savoir si l’économie va rapidement se redresser et comment le gouvernement va gérer la hausse du chômage qui est passé de 5.2% en décembre à 6.2% fin février.
Poursuite de la baisse
Le prix du baril continue de reculer comme le montre le graphique, et l’écart historique entre celui du brent et le WTI s’est totalement réduit (ligne verte dans le graphique).
La crainte d’une récession mondiale explique que le prix du baril ne va pas remonter de sitôt, d’autant plus avec la guerre que se livrent les pays producteurs de pétrole.
Et ce qui met évidemment de la pression sur les devises liées aux matières premières comme la couronne norvégienne qui continue de s’effondrer (voir graphique).
Prise de conscience
La situation en France est en train de se détériorer extrêmement rapidement selon les dernières informations, les Etats-Unis commencent à être touchés sérieusement, en Italie les chiffres donnent froid dans le dos. Nous devons tous prendre conscience de la gravité de la situation et de respecter les consignes qui sont cruciales si nous ne voulons pas mettre en danger nos proches et aussi le corps médical. Nous devons faire preuve d’une intelligence collective et surtout ne pas croire que nous sommes à l’abri.