L’absence de concertation mine plus que le virus

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La cacophonie au sein de l’UE, l’indécision des Américains, l’interdiction pendant 30 jours de l’entrée aux Etats-Unis …

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La cacophonie au sein de l’UE, l’indécision des Américains, l’interdiction pendant 30 jours de l’entrée aux Etats-Unis des Européens, à l’exception des Britanniques, et la nouvelle chute du prix du baril ont eu raison des plus optimistes et des bourses, qui capitulent.

Et pourtant

L’annonce surprise hier matin de la part de  la BOE d’une baisse de 0.50% de son taux, accompagné de mesures de soutien aux entreprises avait pourtant donné un peu d’espoir de voir l’esquisse d’une réponse globale et cohérente.

Car à côté de la baisse des taux, le gouvernement a annoncé un plan de soutien de 30 milliards de sterling en vue d’aider les entreprises et les travailleurs.

Et les chiffres publiés après l’annonce ont confirmé que ce plan avait toute sa pertinence compte tenu des premiers signaux d’un très net ralentissement. Au mois de janvier, la croissance a été de zéro, et la production industrielle a chuté de 2.9% en chiffre annuel contre un recul de 1.8% le mois passé.

Pas de réponse concertée

Mais l’absence d’une réponse concertée des Européens, qui ont décidé d’allouer 23 milliards d’euros pour répondre à la crise (non mais allo quoi), et le repli de chaque pays sur soi a donné le coup de grâce. Et la décision de Trump d’interdire les vols en provenance d’Europe, sauf pour les marchandises, a littéralement fait éclater les dernières résistances.

C’est dans ce contexte que la BCE va se réunir et qu’elle devrait à elle seule rassurer, mission impossible. Quelles sont les annonces qu’elle devrait faire ?

Sans doute annoncer une baisse de 0.10% ou de 0.20% du taux des dépôts obligatoires qui se situe actuellement à -0.50%. Une augmentation de la taille de son programme de rachat d’obligations (actuellement de 20 milliards d’euros par mois) et en élargissant en plus ses achats à des obligations d’entreprises. Elle devrait aussi annoncer des mesures pour assouplir le programme de prêts aux banques en vue d’aider les PME.

Mais ces mesures seront inefficaces si elles ne sont pas accompagnées par des mesures budgétaires et par une action concertée des Etats de l’UE.

Fuite en avant

Et à côté de cela, il faut constater la fuite en avant des pays de l’OPEP, qui annoncent les uns après les autres, une hausse de la production. Après l’Arabie Saoudite, c’est en effet au tour de l’UAE d’annoncer une hausse de sa production d’un million de barils par jour.

Alors que l’annonce de Trump de la suspension des vols en provenance de l’Europe va évidemment faire chuter la consommation de kérozène et encore accentuer le déséquilibre entre l’offre et la demande.

Résultat, comme le montre le graphique, le prix du baril est reparti à la baisse et pourrait dépasser ses plus bas de ces dernières années et revenir au niveau de 2008.

Conséquence, les devises liées aux matières premières sont reparties à la baisse dont la couronne norvégienne comme le montre le graphique.

A quoi faut-il s’attendre ?

Comme le montre le graphique (la courbe mauve reprend l’évolution de la volatilité), le Dow Jones est reparti à la baisse hier et a entrainé dans son sillage les bourses asiatiques. Et les bourses européennes devraient encore connaitre des corrections entre 5% et 7% aujourd’hui et la bourse américaine ce soir risque fort de terminer dans le rouge.

Le prix du baril devrait poursuivre sa chute vu le bras de fer entre la Russie et l’OPEP avec des pressions complémentaires sur les devises liées aux matières premières.

La décision italienne est radicale et pourtant indispensable pour éviter de voir la situation se dégrader encore plus. Et finalement au niveau de l’Europe ne devrait-on pas prendre une mesure similaire pour arrêter la propagation du virus, durant aussi une période de 14 jours ? Cela permettrait alors aux hôpitaux de pouvoir faire face à l’épidémie, et de retarder sa progression.

A côté de cela, les gouvernements prendraient des engagements budgétaires pour venir en aide aux entreprises et mettraient en place des mesures pour assurer, après la période de 14 jours, des plans de relance. Durant cette période, les cotations sur les marchés financiers seraient suspendues.

Mais au moins en attendant, individuellement, nous nous devons de respecter les règles d’hygiène indispensables et faire preuve de discipline pour ne pas mettre en danger la vie des plus faibles et ainsi pouvoir sortir au plus vite de cette épidémie.

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