Les bourses oscillent entre l’espoir d’une reprise en Chine, des Banques centrales moins agressives, la crainte d’un tsunami de contaminations en Chine qui bloquerait le pays, des résultats des sociétés décevants, et un risque de récession.
Des courants contradictoires
Les bourses oscillent entre l’espoir d’une reprise en Chine, des Banques centrales moins agressives, la crainte d’un tsunami de contaminations en Chine qui bloquerait le pays, des résultats des sociétés décevants, et un risque de récession.
Trop vite ?
Les marchés boursiers voudraient bien y croire, mais la hausse depuis le début de l’année est teintée de doute et surtout il ne faut pas oublier que les Banques centrales n’ont pas fini le travail. Et c’est une réflexion que l’on retrouve dans l’article de Philippe Galloy dans l’Echo ce matin.
D’un côté, l’espoir de voir l’économie chinoise repartir après le Nouvel An chinois tire les matières premières vers le haut et le yuan également. Mais pour le moment nous sommes en plein brouillard, on évoque des villes où 80% de la population est contaminée sans avoir la moindre information sur le nombre de décès et la grande transhumance de Nouvel An n’a pas encore commencé.
L’espoir aussi que les Banques centrales se montrent moins agressives dans les hausses de taux et sans doute la naïveté de croire qu’elles vont inverser la tendance si la situation économique se dégrade fortement.
D’un autre côté, le doute sur les résultats des sociétés alors que des banques américaines devraient annoncer des licenciements importants. Des doutes sur le risque de récession au niveau mondial et sur la situation en Chine. Des doutes sur l’ampleur des prochaines hausses de taux. Des doutes également sur l’évolution de la guerre en Ukraine et l’évolution des prix de l’énergie.
Encore un mot sur la FED
C’est peu dire que les indices publiés la semaine passée aux Etats-Unis ont donné l’espoir de voir le pic de l’inflation derrière nous et dès lors de voir la FED tempérer ses ardeurs.
Et les projections d’un nouvel recul de l’indice Core CPI jeudi à 5.7% contre 6% ont encore plus exacerbé cet espoir. Et il est évident qu’une confirmation que l’inflation commence clairement à refluer permettra à la FED de ralentir les hausses, mais pas de stopper ces dernières.
C’est ce qu’a confirmé le président de la FED d’Atlanta, Raphael Bostic, en déclarant hier, « finalement, je veux que nous arrivions à des hausses de taux de 25 points de base. Le calendrier spécifique de cela va être fonction des données qui arrivent ».
Mais il faut écouter jusqu’au bout son propos, selon lui, alors que le taux directeur de la FED se situe actuellement entre 4.25% et 4.5%, il devrait être porté à une fourchette entre 5% et 5.25%.
Pour Mary Daly, présidente de la FED de San Francisco, lors de la réunion du 31 janvier au 1er février, une hausse de 25 ou de 50 points de base est sur la table, tout en ayant également un objectif d’une fourchette entre 5% et 5.25%. Et elle a ajouté, que dans son scénario de base, elle ne prévoyait pas de réduction de taux en 2024.
BCE plus agressive ?
Est-ce la perspective de voir la BCE plus agressive que la FED lors de ses prochaines réunions avec des hausses de taux de 0.50% qui explique le recul du dollar ?
En tout cas, il n’est pas encore question de décrue de l’inflation en zone euro, comme je le soulignais hier, et dès lors il serait logique que la hausse des taux soit encore de 0.50% lors de la prochaine réunion.
Mais une note émanant de la BCE a jeté le trouble et renforcé ce scénario d’une hausse de 0.50%. On peut en effet y lire, « la croissance des salaires au cours des prochains trimestres devrait être très forte par rapport aux tendances historiques. Cela reflète la robustesse des marchés du travail qui, jusqu’à présent, n’ont pas été sensiblement affectés par le ralentissement de l’économie, les augmentations des salaires minimums nationaux et un certain rattrapage entre les salaires et les taux d’inflation élevés ».
Même si dans cette note, les économistes reconnaissent que compte tenu de l’incertitude sur le contexte économique une pression à la baisse pourrait s’exercer sur les salaires, et également que compte tenu de l’inflation « les salaires réels des consommateurs sont désormais nettement inférieurs à ce qu’ils étaient avant la pandémie et devraient encore baisser dans les mois à venir ».
Mais avec la crainte que « cela pourrait inciter les syndicats à demander des augmentations de salaire plus importantes lors des prochains cycles de négociation, en particulier dans les secteurs où les salaires sont les plus bas ».
Et l’économiste en chef de la Banque d’Angleterre, Huw Pill, a tenu des propos assez similaires en parlant de marché de l’emploi tendu en déclarant « le contexte particulier qui prévaut au Royaume-Uni, prix du gaz naturel plus élevés, marché du travail tendu, évolution défavorable de l’offre de main-d’œuvre et goulots d’étranglement sur le marché des biens, crée le potentiel d’une inflation plus persistante ».
Façon aussi de rappeler que la BoE n’en a pas fini non plus avec les hausses de taux, et il a ajouté « cela influencera fortement ma position de politique monétaire dans les mois à venir ».
Un appel particulier
Pour une fois, et compte tenu de la situation, je sollicite votre attention et également votre engagement pour venir en aide à Olivier Vandecasteele.
Olivier est un travailleur humanitaire et est emprisonné en Iran depuis février 2022, sans raison apparente. Il est en cellule d’isolement depuis des mois, dans des circonstances particulièrement pénibles. Il bénéficie du soutien absolu du gouvernement belge et Amnesty International a lancé une pétition.
Garder son sort sous les projecteurs est l’une des rares occasions d’exercer un certain degré de pression, même limité, sur le gouvernement iranien et d’augmenter ainsi les chances de survie d’Olivier afin de le ramener chez lui en toute sécurité.
Et c’est pour cette raison que je vous invite à signer la pétition d’Amnesty International.