L’indépendance des Banques centrales indispensable pour lutter contre l’inflation

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Pas de grandes surprises dans les déclarations des banquiers centraux lors de la conférence sur l’indépendance des Banques centrales organisée par la Banque de Suède.

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Pas de grandes surprises dans les déclarations des banquiers centraux lors de la conférence sur l’indépendance des Banques centrales organisée par la Banque de Suède.

Indépendance !

Mais rien que le fait de tenir une conférence sur le sujet est déjà en soi significatif des pressions qu’elles ressentent et de la nécessité de réaffirmer cette indépendance.

Si la BCE et la FED se rejoignent sur ce point et sur la nécessité de poursuivre la lutte contre l’inflation, elles divergent par contre sur la question de leurs implications dans le changement climatique.

Pour Powell « rétablir la stabilité des prix lorsque l’inflation est élevée peut nécessiter des mesures qui ne sont pas populaires à court terme alors que nous augmentons les taux d’intérêt pour ralentir l’économie. L’absence de contrôle politique direct sur nos décisions nous permet de prendre ces mesures nécessaires sans tenir compte des facteurs politiques à court terme ».

Pour Schnabel, chef des opérations de marché de la BCE, « nous estimons que les taux d’intérêt devront encore augmenter significativement à un rythme régulier pour atteindre des niveaux suffisamment restrictifs pour assurer un retour rapide de l’inflation à notre objectif de 2 % à moyen terme ».

Rien de neuf dans ces deux positions et un rappel de plus pour ceux qui n’auraient pas compris que les Banques centrales vont encore augmenter les taux.

Mais là s’arrête les points communs, car sur la question du changement climatique, les avis divergent nettement.

Pour Powell, « s’attaquer à de nouveaux objectifs, aussi louables soient-ils, sans un mandat statutaire clair, affaiblirait les arguments en faveur de notre indépendance » et d’ajouter « sans législation explicite du Congrès, il serait inapproprié pour la Banque américaine de recourir à sa politique monétaire ou ses outils de surveillance pour promouvoir une économie plus verte ou pour atteindre d’autres objectifs liés au climat ».

Et il a même été plus loin « les décisions concernant les politiques visant à lutter directement contre le changement climatique devraient être prises par les entités publiques élues et refléter ainsi la volonté du peuple telle qu’elle est exprimée dans les urnes ».

Pour Schnabel, la vision est fondamentalement différente « nous devons donc passer d’une approche de basculement basée sur les flux à une approche basée sur les stocks pour notre portefeuille d’obligations d’entreprises. Cela signifie que, en l’absence de tout réinvestissement, il faudrait envisager de remanier activement le portefeuille en faveur d’émetteurs plus écologiques ».

Mais ces propos n’ont pas fait l’unanimité, c’est le moins que l’on puisse dire, et ont provoqué une réaction immédiate de notre gouverneur, Pierre Wunsch, qui a déclaré « en disant que nous avons un rôle à jouer pour aider à financer la transition verte… nous augmentons ce malentendu sur ce qu’est notre rôle ».

Prévisions de la Banque Mondiale

Ses dernières prévisions datent d’il y a 6 mois et ont dès lors un caractère suranné, car 6 mois c’est long dans le contexte actuel.

Au lieu d’une croissance de 3% pour l’économie mondiale pour cette année, la Banque Mondiale ne table plus que sur un taux de 1.7%, suite à une forte révision de la croissance en zone euro à 0% contre 1.9% précédemment et aux Etats-Unis à 0.5% contre 2.4%. Mais également pour la Chine avec un taux revu à 4.3% contre 5.2%.

La Banque Mondiale s’inquiète particulièrement de la dégradation de la situation pour les pays en développement qui vont subir un ralentissement net et durable de l’activité économique dans les deux prochaines années.

Normalisation en vue ?

Est la question qui se pose depuis le changement de l’objectif de rendement de l’obligation à 10 ans par la BOJ fin de l’année dernière. En tout cas, depuis ce changement, le marché teste en permanence le haut de la fourchette, ce qui oblige la BOJ à acheter massivement des obligations pour faire baisser les taux.

Mais la publication du taux d’inflation dans la capitale japonaise, considéré comme un indicateur avancé des tendances nationales, est venu encore renforcer le sentiment que la normalisation monétaire s’approche aussi au Japon.

L’inflation au mois de décembre a atteint le taux de 4%, niveau qui n’avait plus été vu depuis 1982 et qui dépasse allègrement l’objectif des 2% de la Banque centrale.

Et même l’indice, qui exclut les carburants et les aliments frais, a augmenté de 2.7 % en décembre après une hausse annuelle de 2.5 % en novembre.

Il devient difficile pour la BOJ de rester arc-boutée sur sa position, et évidemment le départ à la retraite de son gouverneur en avril serait le moment idéal pour mettre un terme à sa politique ultra accommodante.

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