Dans la continuité de ces derniers jours, de mauvaises nouvelles économiques aux Etats-Unis sont perçues comme de bonnes nouvelles pour les bourses, car cela signifierait la fin prochaine de la hausse des taux.
L’espoir d’un ralentissement porte les bourses
Dans la continuité de ces derniers jours, de mauvaises nouvelles économiques aux Etats-Unis sont perçues comme de bonnes nouvelles pour les bourses, car cela signifierait la fin prochaine de la hausse des taux.
Mauvaises nouvelles
Tout en relativisant le terme de « mauvaises nouvelles », mais plutôt signes de ralentissement.
D’abord, l’indice de confiance des consommateurs américains qui a un peu reculé avec le sentiment que le marché de l’emploi est moins porteur qu’avant et alors que les craintes de l’inflation ont de nouveau augmenté. Il est passé de 107.8 à 102.5 en octobre et les attentes inflationnistes ont progressé à 7% contre 6.8% le mois précédent.
Mais le constat est très partagé, car il ressort de cet indice que même si les consommateurs s’inquiètent des perspectives de l’économie, ils restent intéressés par l’achat d’articles coûteux au cours des six prochains mois, bien qu’ils aient réduit leurs projets de voyage, ce qui suggère que de nombreux Américains ont l’intention de rester chez eux pendant la période des fêtes.
Et assez paradoxalement, la part des consommateurs prévoyant d’acheter des voitures a augmenté pour atteindre son niveau le plus élevé depuis juillet 2020. Et ils sont également prêts à acheter une maison, probablement encouragés par la baisse des prix de l’immobilier.
Et ensuite, justement, les prix de l’immobilier ont reculé de 0.9% d’un mois à l’autre, selon l’indice S&P Case-Shiller, qui mesure l’évolution des prix dans 20 grandes villes américaines, soit une hausse annuelle de 13% en août contre 15.6% en juillet.
Ces indices ont stabilisé les taux, en particulier le rendement du Treasury 2 ans, et permis aux bourses de continuer de se reprendre sur l’espoir que le cycle de hausse des taux touche à sa fin.
Attention cependant
Il ne faut pas oublier que l’inflation n’a probablement pas encore atteint son pic dans la majorité des pays et que les Banques centrales n’ont pas encore indiqué la moindre intention de revoir leur resserrement.
Pour preuve, la Banque centrale du Canada, qui se réunit ce mercredi, devrait encore augmenter ses taux de 0.75% pour les porter à 4%.
Et alors que la Banque centrale d’Australie avait été moins agressive lors de sa dernière réunion, elle va devoir très probablement réviser ses intentions compte tenu de la hausse de l’inflation.
En effet, l’inflation en Australie a atteint son niveau le plus élevé depuis 32 ans au cours du troisième trimestre. Elle a augmenté de 1.8% sur la période, soit un taux annuel qui est passé de 6.1% à 7.3%. Et même l’inflation de base a progressé de 1.8% au cours du trimestre, passant à 6.1% en taux annuel.
C’est clairement une mauvaise surprise pour la Banque centrale qui s’attendait à ce que le pic de l’inflation soit derrière elle, ce qui n’est nullement le cas, et elle pourrait même approcher les 8% à la fin de l’année.
Pourra-t-elle dès lors se contenter d’une hausse de 0.25% la semaine prochaine ? Pour l’instant, le marché table toujours sur ce scénario, mais avec de plus fortes probabilités d’une hausse de 0.50% en décembre. Mais elle pourrait déjà changer son scénario la semaine prochaine en intégrant le fait que la Banque centrale du Canada et la BCE vont augmenter leur taux de 0.75% cette semaine.
L’indice IFO donne la tendance
Il suffit d’observer l’évolution de l’indice IFO en Allemagne et du PIB pour comprendre que les perspectives ne sont guère réjouissantes pour les prochains trimestres.
Après le recul des indices PMI, l’indice IFO a aussi reculé, mais de façon moindre et avec une légère amélioration du sous-indice des anticipations. Mais cela n’empêche nullement l’institut IFO de prévoir une contraction de 0.6% de l’économie allemande au quatrième trimestre.
Cela renforce l’inquiétude sur l’évolution de la situation en Allemagne d’autant plus que son attitude a provoqué quelques frustrations au sein de l’Europe. Car malgré le fait qu’elle est la plus touchée par la hausse du prix du gaz, elle s’oppose à un plafonnement de son prix. Et son plan d’aide de 200 milliards d’euros passe mal auprès de ses partenaires européens qui n’ont pas été prévenus.
D’autres éléments ont créé des tensions au sein du couple franco-allemand et la rencontre entre le Chancelier allemand et le Président français est donc importante pour recomposer un duo indispensable à l’Europe surtout avec la guerre en Ukraine.