La BCE ne va pas tergiverser

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La décision de la Banque centrale du Canada de n’augmenter ses taux que de 0.50% a renforcé le sentiment que la fin du cycle approche, mais n’influencera pas la BCE.

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La décision de la Banque centrale du Canada de n’augmenter ses taux que de 0.50% a renforcé le sentiment que la fin du cycle approche, mais n’influencera pas la BCE.

Décision de la BoC

Alors que l’on attendait une hausse de 0.75%, elle s’est contentée d’une hausse de 0.50% pour porter son taux à 3.75%, ce qui est quand même le taux le plus élevé depuis 14 ans.

Mais cela ne veut pas dire qu’elle est à la fin du cycle de resserrement, car comme le souligne son communiqué « les futures hausses de taux seront influencées par nos évaluations: de l’efficacité du resserrement de la politique monétaire pour ralentir la demande, de la résolution des problèmes d’approvisionnement, et de la réaction de l’inflation et des attentes d’inflation aux hausses de taux ».

Cette prudence s’explique parce que la BoC s’inquiète des retombées économiques de ses hausses de taux, ce qui explique aussi qu’elle a revu à la baisse ses prévisions de croissance. Pour cette année, elle table sur un taux de 3.3% contre 3.5% précédemment, et de 0.9% contre 1.8% pour 2023.

Cette décision ne changera cependant rien dans la décision de la BCE cet après-midi, avec une hausse de 0.75% de son taux pour le porter à 2%. Pour la suite, la BCE devrait laisser la porte ouverte à d’autres hausses de taux sans pour autant s’enfermer dans un calendrier ou dans des indications sur l’ampleur des prochaines hausses.

La question de la réduction de la taille de son bilan commencera à être débattue lors de cette réunion, mais son exécution n’interviendra que l’année prochaine à la fin du cycle de resserrement des taux. Et sans doute, probablement comme pour la BoC, les tensions sur les taux en Grande-Bretagne ont laissé des traces et les Banques centrales ne veulent pas créer d’autres facteurs de volatilité et réduire trop brutalement la liquidité.   

Taux 30 ans à 7.16%

Le taux hypothécaire aux Etats-Unis à 30 ans a progressé de 0.22% en une semaine à 7.16%, soit son niveau le plus élevé depuis 2001. Il suit en cela l’évolution des décisions de la FED et se cale sur le rendement du Treasury 10 ans.

Et il n’est dès lors pas étonnant que, comme déjà souligné, le marché immobilier aux Etats-Unis marque le pas. Ce qui a été encore confirmé par le recul de 10.9% des ventes de maisons neuves en septembre. Ce qui veut dire que sur un an, ces ventes ont reculé de 17.6%.

Mais le marché immobilier résiste encore bien avec un prix moyen d’une maison qui est à 470.000$ en septembre, soit en hausse de 13.9% sur un an.

La question d’une nouvelle hausse de 0.75% de la part de la FED la semaine prochaine ne se pose dès lors pas, mais par contre, elle pourrait ralentir l’ampleur lors de ses prochaines réunions, ce qui explique la légère décrue des taux longs.

Il n’y a d’ailleurs pas que le marché immobilier qui résiste, même si le rebond attendu du PIB au troisième trimestre ne pourra pas masquer le recul de la demande intérieure. Selon les prévisions, le PIB devrait rebondir en taux annuel à 2.4% après un recul de 0.6%.

Mais ce rebond pourrait avoir été assuré essentiellement par une réduction du déficit commercial sous l’effet d’une baisse des importations à cause d’un ralentissement de la demande. Selon les prévisions, cette réduction pourrait à elle seule représenter un taux de 3% à ajouter au chiffre du PIB.

Par contre, les dépenses de consommation devraient marquer le pas et ne plus représenter qu’un taux de 1% contre 2% le trimestre précédent. Reste la question de l’impact des stocks sur la croissance, stocks qui pourraient inciter les entreprises à réduire le voilure à l’avenir.

Recul du dollar

Le reflux des taux longs a entrainé un recul du dollar, ce qui a permis à l’euro de repasser au-dessus de la parité.

L’apaisement s’observe aussi sur le sterling, qui a nettement rebondi par rapport au dollar, même si le nouveau Premier ministre a annoncé le report de l’annonce du plan de réduction du déficit au 17 novembre au lieu du 31 octobre.

Mais alors que la pression sur le yen a sensiblement reculé, le yuan reste lui fortement sous pression. Car malgré le rebond de l’économie au troisième trimestre, les espoirs d’une reprise solide semblent compromis compte tenu de la poursuite de la politique zéro-covid.

Et l’annonce de 1.000 nouveaux cas de Covid hier a ravivé les craintes de voir de nouvelles mesures de restriction se mettre en place. Ce qui est déjà le cas pour les ville comme Wuhan et Xining.

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Et quid des taux de nos carnets d’épargne?
Vont-ils enfin recevoir un meilleur taux?
Cordialement
Philippe