La BCE doit agir vite et fort, pas le choix

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Encore et toujours l’inflation, qui s’est révélée encore plus élevée que prévu en zone euro et qui demande maintenant une réponse rapide et surtout marquante de la part de la BCE.

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Encore et toujours l’inflation, qui s’est révélée encore plus élevée que prévu en zone euro et qui demande maintenant une réponse rapide et surtout marquante de la part de la BCE.

Nouveau record

Le taux d’inflation dans la zone euro a atteint un nouveau record en passant de 7.4% en avril à 8.1% en mai, en tenant compte de l’énergie. Mais même en excluant cette dernière et l’alimentation, l’inflation est passée de 3.9% à 4.4%, soit un niveau très éloigné des 2% d’objectif de la BCE.

Alors que l’on reproche à la FED de ne pas avoir agi assez tôt, le débat concerne maintenant la BCE qui ne peut plus tergiverser et qui doit agir rapidement. J’aurais pu prendre l’image de la première balle de service au tennis que le joueur peut envoyer fort car il lui en reste une deuxième, mais je préfère reprendre l’adage qui dit « ce n’est pas la taille du moteur qui compte mais l’injection ».

Et cet adage devrait être celui que Christine Lagarde devrait faire sien en augmentant rapidement les taux comme la FED a l’intention de le faire lors de ses deux prochaines réunions.

Même si une partie de la hausse de l’inflation est la conséquence de phénomènes exogènes, quand on entend Bruno Le Maire, ministre de l’Économie en France, appeler les entreprises à augmenter les salaires, le risque de la spirale hausse des prix- hausse des salaires s’amplifie. Même si la BCE n’a pas la culture des autres Banques centrales, et qu’il faut presque être un paléontologue pour retrouver la trace de la dernière hausse de taux en zone euro, il faut qu’elle augmente ses taux de 0.50% lors de ses réunions de juillet et septembre.

C’est clairement le message qu’envoie le marché après ces chiffres avec une hausse très nette des rendements obligataires en particulier sur le court terme si on regarde l’évolution du rendement du Bund 2 ans.

Car à côté de ce chiffre d’inflation en zone euro, les autres chiffres publiés hier sont du même acabit.  L’inflation au Portugal est passée de 7.2% à 8%, soit son niveau le plus élevé depuis février 1993, et l’inflation de base à 5.6%, soit son niveau le plus élevé depuis octobre 1994.

Et en France, où le chiffre d’inflation est quand même nettement inférieur à la moyenne de la zone euro, ce qui n’empêche cependant pas que cela soit un drame national, l’inflation est passée de 5.4% à 5.8%, soit un niveau historique depuis le lancement de cette méthodologie de calcul au début des années 1990.

La BCE doit donc s’inspirer des autres Banques centrales, comme la Banque centrale du Canada qui va, cet après-midi, augmenter son taux directeur de 0.50% pour le porter à 1.50%.

Ou comme la Banque centrale de Hongrie qui a encore augmenté de 0.50% son taux directeur à 5.9% et qui a clairement laissé entendre qu’elle procèderait à d’autres hausses de taux. Et encore dans son cas, cette hausse semble trop timide et le forint hongrois a encore reculé par rapport à l’euro après cette annonce.

Confirmation

L’indice PMI manufacturier non officiel en Chine a totalement confirmé l’indice officiel publié hier, à savoir une timide reprise de l’activité mais l’indice reste largement en dessous des 50 en passant de 46 à 48.1. Autant dire que l’annonce de la fin des mesures de restriction à Shanghai à partir d’aujourd’hui est un énorme soulagement.

Mais comme la Chine est un peu comme l’utérus de la croissance en Asie, cette politique zéro-Covid a entrainé des dégâts collatéraux aux autres économiques. Cela s’est confirmé hier avec les chiffres de production industrielle en net recul en Corée du Sud et au Japon, et cela se confirme ce matin avec les indices PMI manufacturiers qui sont en baisse, à l’exception du Vietnam.

Mais aussi l’Inde, qui pourrait connaitre une croissance plus importante que la Chine cette année, qui a vu son indice PMI manufacturier rester très stable à 54.6 contre 54.7. L’Inde, qui a certes connu un ralentissement, mais qui affiche une croissance de 4.1% en taux annuel pour le premier trimestre. Elle n’a pas été épargnée par les effets de la hausse des prix des matières premières et du ralentissement en Chine, puisqu’elle affichait une croissance de 5.4% au dernier trimestre 2021, mais elle résiste mieux que d’autres pays.

Recul de la confiance

Même si c’est clairement l’objectif recherché par les Banques centrales en augmentant les taux, celui de ralentir la demande pour réduire l’inflation, cela provoque inéluctablement un recul de la confiance des consommateurs aux Etats-Unis.

Même si le recul est limité, cette indice montre quand même que la recherche d’un emploi devient un peu plus compliquée, ce qui pourrait laisser penser que la hausse des taux de la FED fait déjà sentir ses effets.

Peut-être aussi que la combinaison de la hausse des taux et des prix de l’immobilier pèse sur leur moral. Car les prix de l’immobilier affiche un nouveau record selon l’indice S&P Case Shiller, qui mesure le prix des maisons dans 20 grandes villes, avec une hausse sur un an de 21.2% contre 20.3% en février.

Dans le tableau mensuel il faut pointer le recul de l’euro par rapport aux devises liées aux matières premières et/ou celles qui ont vu leur taux augmenter. Raison de plus pour que la BCE augmente ses taux de 0.50% directement. Et évidemment aussi la hausse du prix du baril et des taux obligataires.

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