Les chiffres sur l’économie chinoise ont été publiés ce matin, juste après le sacre de Xi Jinping, et montrent que la situation est très fragile.
L’idéologie avant l’économie
Les chiffres sur l’économie chinoise ont été publiés ce matin, juste après le sacre de Xi Jinping, et montrent que la situation est très fragile.
Chiffres en Chine
La croissance annuelle au troisième trimestre s’élève à 3.9%, soit un taux légèrement supérieur au 3.4% attendu. Mais ce chiffre demeure bien éloigné des 5.5% de croissance que s’était fixé le pouvoir pour cette année.
La production industrielle a connu une croissance de 6.3% en taux annuel en septembre contre un taux de 4.2% en août. Et profitant ou pas d’un yuan faible, qui est d’ailleurs encore mis sous pression ce matin, les exportations ont progressé en taux annuel de 5.7% en septembre. Mais c’est quand même le chiffre le plus bas depuis avril.
Par contre, deux indicateurs sont très décevants. Les importations n’ont progressé que de 0.3% en taux annuel, preuve d’une demande intérieure atone. Et d’ailleurs, les ventes de détail n’ont augmenté que de 2.5% en taux annuel contre un taux de 5.4% en août.
Ce recul des ventes de détail est bien évidemment lié à la politique zéro-covid qui restreint la consommation, mais aussi à la situation du marché immobilier. Or le marché immobilier ne montre pas de signes d’amélioration, bien au contraire, puisque le prix des maisons neuves a reculé de 0.2% en septembre après une baisse de 0.3% en août. Soit sur un an, un recul de 1.5% contre 1.3% en août, ce qui représente le plus fort recul depuis août 2015.
Xi Jinping a beau évoquer la résilience de l’économie chinoise, les chiffres ne sont pas rassurants. Et même le taux de chômage a augmenté à 5.5% en septembre, soit le taux le plus élevé depuis juin, et surtout le taux des jeunes entre 16 et 24 ans s’est inscrit à 17.9%.
La chute de la bourse de Hong Kong (-5.28%) est sans doute le meilleur baromètre pour interpréter la reconduction de Xi Jinping, qui a clairement mis en avant l’idéologie au détriment de l’économie dans ses interventions.
Indices PMI
Comme chaque mois, nous allons analyser en détail les indices PMI. Sans grande surprise, ils sont attendus en recul, aussi bien pour l’industrie que les services, en zone euro.
Au Japon, l’indice PMI manufacturier est resté quasiment inchangé à 50.7 contre 50.8 en septembre. Par contre, le secteur des services a profité de la réouverture des frontières en passant de 52.2 à 53 en octobre.
Malgré ce léger mieux, le niveau du yen demeure une préoccupation pour les autorités japonaises. Et depuis vendredi, le marché subodore que la BOJ est intervenue pour faire revenir le yen en-dessous des 150 par rapport au dollar. Même si la BOJ n’a fait aucun commentaire, la somme de 30 milliards de dollars d’intervention a été évoqué vendredi par le Financial Times.
Mais la perspective de voir fin de cette semaine la BOJ laisser ses taux inchangés devrait maintenir la pression sur le yen. Ce qui préoccupe fortement le gouvernement qui devrait annoncer, cette fin de semaine, un plan de soutien.
Quelle avenir pour la Grande-Bretagne ?
En tout cas, il n’y aura pas le grand retour de Boris Johnson, mais c’est bien la seule certitude.
Car pour le reste, la situation économique continue de se dégrader fortement avec un recul de 1.4% des ventes de détail en août alors que l’on attendait un recul de 0.5%. En cause bien évidemment l’inflation qui caracole à 10% et la hausse des taux des emprunts hypothécaires. Et pour confirmer cette chute de la consommation, plusieurs détaillants, dont le plus grand groupe de supermarchés britannique Tesco et le vendeur de mode en ligne Asos, ont lancé des avertissements sur leurs perspectives de bénéfices.
Et d’ailleurs l’indice de confiance des consommateurs publié par GfK a à peine changé d’un mois à l’autre et reste à des niveaux abyssaux et inédits.
La seule bonne nouvelle est que la pression est retombée aussi bien sur le sterling que sur les taux, ce qui devrait permettre à la BOE d’augmenter ses taux la semaine prochaine.
Et à propos de taux, la BCE se réunit ce jeudi et devrait procéder à une nouvelle hausse de 0.75%. Ce qui ne sera pas une surprise et qui se reflète d’ailleurs déjà dans le niveau de l’euribor 6 mois. La question de la réduction de la taille du bilan de la BCE sera sur la table lors de cette réunion, mais il ne sera sans doute pas encore question d’enclencher le mécanisme.
Et j’ai expliqué ce matin, dans le podcast de l’Echo, le Brief, pourquoi la BCE va encore monter ses taux. De cela mais d’autres choses aussi évidemment que je vous laisse écouter.