Les Banques centrales vont devoir taper fort

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Très mauvaise nouvelle sur le front de l’inflation aux Etats-Unis, ce qui a plombé les bourses, et entrainé une nouvelle hausse des taux, tout profit pour le dollar.

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Très mauvaise nouvelle sur le front de l’inflation aux Etats-Unis, ce qui a plombé les bourses, et entrainé une nouvelle hausse des taux, tout profit pour le dollar.

Un très mauvais chiffre

Le chiffre d’inflation aux Etats-Unis a déjoué tous les pronostics et remet en question le sentiment que le pic est bien derrière nous.

Le taux d’inflation a augmenté de 1% au mois de mai pour s’inscrire à 8.6% en taux annuel, soit son niveau le plus élevé depuis 1981. Le Core CPI a lui augmenté de 0.6% d’un mois à l’autre pour s’inscrire à 6% en taux annuel, contre un taux de 6.2% le mois passé.

Léger recul du Core CPI mais de façon assez limitée, et quand on observe l’envolée du prix de l’essence à la pompe aux Etats-Unis, cela ne donne vraiment pas le sentiment que les prix vont se tasser au mois de juin.

Ces chiffres ont refroidi les bourses car la FED n’aura pas d’autres choix que de monter fortement ses taux pour combattre cette inflation qui décidément continue de surprendre défavorablement. La FED, qui se réunit cette semaine, va donc augmenter ses taux de 0.50%, et certains tablent même sur une hausse de 0.75%, et pourrait annoncer une politique plus agressive pour les prochaines réunions.

Résultat, les taux se sont envolés aux Etats-Unis avec un rendement du Treasury 10 ans qui est à 3.20%, mais un 2 ans qui est pratiquement au même niveau. Et si on observe l’évolution de la courbe aux Etats-Unis depuis le début de l’année, on constate que la hausse des taux a été la plus marquée sur la période allant du 1 an aux 5 ans.

Cette forte hausse des taux a entrainé un sérieux renforcement du dollar car un niveau de 3.20% à 2 ans va attirer les investisseurs vers les Treasuries. Pour la BCE cette hausse par rapport à l’euro est une mauvaise nouvelle et met sous pression cette dernière car cela augmente les coûts des matières premières importées.

Par rapport le yen, le mouvement est encore plus spectaculaire avec un niveau de 135 atteint, niveau qui n’avait plus été vu depuis plus de 20 ans. Même si les autorités japonaises ont signalé qu’elles allaient adopter une politique flexible par rapport à cette chute de leur devise, une intervention isolée ne serait qu’un coup dans l’eau et à ce stade une intervention concertée avec les Américains semble peu probable.

Envolée des taux en Europe aussi

Même si le dollar profite de l’élargissement des taux par rapport à l’euro,  ce n’est pas pour autant que ces derniers sont restés de marbre. Le rendement de l’obligation belge a dépassé les 2% (voir mes commentaires dans l’Echo de ce week-end), et le taux de l’IRS 5 ans est revenu à son niveau de novembre 2011.

Même si les taux longs en Europe sont très loin de leur plus haut, ce qui interpelle à ce stade est la rapidité de la hausse. Et cette hausse rebat les cartes et pèse sur les bourses en Europe aussi.

Avec comme conséquence aussi que l’envolée des taux augmente les tensions sur les taux des pays plus endettés. On parle toujours du spread entre le Bund et l’obligation italienne, mais celui avec l’obligation française s’est aussi élargi. Et les résultats du premier tour pourraient encore venir peser sur ce dernier car Macron n’est absolument pas assuré de disposer de la majorité la semaine prochaine, ce qui pourrait entrainer un blocage politique en France et une paralysie institutionnelle. Ce qui serait le pire des scénarios alors que la politique du « quoi qu’il en coûte » a provoqué une envolée de l’endettement.

Le taux en Grande-Bretagne à 2 ans est également en hausse et a dépassé les 2% dans la perspective d’une nouvelle hausse de taux ce jeudi de la part de la BOE. Il faut dire que l’inflation devrait aller jusqu’à 10% (prévision confirmée par l’OCDE), ce qui ne laisse pas beaucoup de latitude à la Banque centrale.

Même si la hausse sera lourde de conséquence sur l’économie, puisque l’OCDE estime qu’après une croissance de 3.6% cette année, la Grande-Bretagne devrait voir cette dernière tomber à 0% en 2023.

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