Christine Lagarde est déterminée

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Si même la BCE hausse le ton, c’est qu’il y a de quoi s’inquiéter, c’est sans doute ce que se sont dit les investisseurs en délaissant les marchés boursiers.

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Si même la BCE hausse le ton, c’est qu’il y a de quoi s’inquiéter, c’est sans doute ce que se sont dit les investisseurs en délaissant les marchés boursiers.

Décisions de la BCE

D’abord le constat. Selon les prévisions de la BCE, l’inflation en 2022 sera de 6.8% contre une précédente prévision à 5.1%. Pour ensuite revenir à 3.5% en 2023 et à 2.1% en 2024.

Exit donc le scénario d’un recul rapide de l’inflation et la BCE s’aligne sur les autres Banques centrales.

Fort de ce constat, elle a donc annoncé la fin de son programme d’assouplissement quantitatif à la fin de ce mois, et ouvert la porte à une première hausse de taux de 0.25% le 21 juillet. Jusque-là donc aucune surprise et dans le communiqué on peut lire, « le Conseil des gouverneurs entend augmenter les taux d’intérêt directeurs de la BCE de 25 points de base lors de sa réunion de politique monétaire de juillet ».

Mais par contre, « le Conseil des gouverneurs prévoit un nouveau relèvement des taux d’intérêt directeurs de la BCE en septembre, dont le calibrage dépendra des perspectives actualisées d’inflation à moyen terme. Si ces perspectives d’inflation à moyen terme se maintiennent ou se détériorent, une hausse plus importante sera appropriée lors de la réunion de septembre ».

C’est évidemment ce dernier point qui marque un tournant car il signifie que la BCE pourrait augmenter de 0.50% son taux directeur.

Cette annonce a accentué la hausse des taux, que cela soit le 2 ans ou le 10 ans et pesé sur les bourses. Et ce matin, la pression sur les bourses perdurent à cause des perspectives de hausse des taux et parce que de nouvelles restrictions sont imposées à Beijing et Shanghai avec l’émergence de nouveaux cas de Covid-19.

Et aussi parce que l’on attend la publication de l’indice CPI aux Etats-Unis qui est anticipé inchangé d’un mois à l’autre à 8.3%. Pas de décrue donc, donc pas question pour la FED de baisser la garde, ce qui confirme deux hausses de taux de 0.50% lors des prochaines réunions.

A propos d’inflation

Bien évidemment à cause des mesures de restriction qui ont lourdement pesé sur l’activité, l’indice des prix à la production continue son repli en Chine.

En taux annuel, cet indice est passé de 8% en avril à 6.4% en mai, soit son niveau le plus faible depuis mars 2021 suite à l’arrêt de l’activité ce qui pèse évidemment sur les prix.

De son côté, l’indice CPI est resté stable à 2.1%, reflet aussi d’une consommation atone à cause des mesures de confinement.

Révision de la croissance

A toute pièce il y a toujours deux faces. Après la face sombre avec les perspectives d’inflation qui ont été révisées à la hausse par la BCE, la Banque mondiale et l’OCDE, on pouvait espérer une face moins sombre, celle des perspectives de croissance.

Mais elle est aussi sombre que la première et après les révisions à la baisse de l’OCDE et de la Banque mondiale, la BCE a également revu ses prévisions de croissance à la baisse. Pour cette année, elle table sur un taux de 2.8% contre 3.7% précédemment, de 2.1% en 2023 contre 2.8%, et petite révision positive, sur un taux de 2.1% en 2024 contre 1.6%.

Impacts du différentiel de taux

Ces politiques monétaires qui vont se durcir ne sont pas neutres sur l’évolution des différentiels de taux et également sur les devises.

La hausse du Bund 10 ans (en mauve) a eu comme conséquence une accentuation de l’élargissement du différentiel de taux par rapport à l’obligation italienne à 10 ans, ce qui pose un vrai risque dont la BCE est bien consciente.

C’est ce que Christine Lagarde a souligné lors de la conférence de presse, « si cela est nécessaire, comme nous l’avons amplement démontré par le passé, nous déploierons soit des instruments existants ajustés, soit de nouveaux instruments qui seront rendus disponibles. Mais nous sommes déterminés, déterminés, à assurer une transmission adéquate de politique monétaire et donc à éviter la fragmentation dans la mesure où elle affaiblirait cette transmission ».

Sur le front des devises, la livre turque affiche un nouveau record à la baisse, subissant la politique absurde d’Erdogan alors que l’inflation atteint des sommets.

Le yen même par rapport à l’euro s’affaiblit étant donné que même la BCE hausse le ton, alors que la BOJ va encore maintenir pour un moment sa politique monétaire ultra accommodante.

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