Biden est pressé, l’Europe est dépassée

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Nous ne sommes pas dans la même phase que les Etats-Unis comme l’a souligné Christine Lagarde et les indices …

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Nous ne sommes pas dans la même phase que les Etats-Unis comme l’a souligné Christine Lagarde et les indices PMI vont venir nous le rappeler cruellement.

Phasage différent

Compte tenu de cette situation, la BCE n’a pas modifié ses taux et a maintenu son programme de rachats d’obligations, avec même une volonté d’accentuer ses achats jusqu’en juin. Rien de neuf donc, et même dans les propos de Christine Lagarde il n’est rien ressorti de particulièrement neuf. Elle a souligné les risques à court terme tout en se montrant optimiste sur le rebond sur la seconde partie de l’année. Trop optimiste ? Quand on regarde la difficulté qu’ont les pays de l’UE de s’extirper des mesures de confinement, sans parler de la lenteur de la vaccination, on peut raisonnablement s’interroger sur cet optimisme.

Et les indices PMI publiés aujourd’hui vont venir nous rappeler de façon cruelle le phasage différent entre l’UE d’une part et la Grande-Bretagne et les Etats-Unis d’autre part. Comme le montre le tableau, les indices PMI des services en Europe devraient reculer, ce qui laisse présager d’une croissance assez faible au deuxième trimestre.

Il est donc encore trop tôt pour parler de réduire les achats de la BCE comme l’a rappelé Christine Lagarde et la situation restera inchangée jusqu’à la réunion du mois de juin qui verra la publication des prévisions de la BCE.

Biden est pressé

Je ne vais pas revenir sur les annonces des différents chefs d’Etat lors du sommet virtuel sur le climat, d’une part, parce qu’entre les promesses et la réalité il y a souvent un gouffre. Et d’autre part, parce qu’il faut prendre le temps d’analyser les mesures et d’avoir les éléments concrets sous la main.

Mais décidemment Biden est pressé. Il a quand même réussi à avoir à ce sommet la Chine et la Russie malgré les dissentions, avec des annonces de la part des deux dirigeants, et il a montré la volonté des Etats-Unis de reprendre le leadership en la matière.

Mais il est aussi pressé pour faire avancer son plan de 2.300 milliards de dollars pour les infrastructures et les énergies renouvelables. Et pour le financer, il devrait présenter un plan visant à augmenter les impôts des Américains les plus riches.

La proposition prévoit de faire passer le taux marginal supérieur d’imposition sur le revenu de 37 % à 39,6 % et de doubler l’impôt sur les plus-values, qui passerait à 39,6 % pour les personnes gagnant plus d’un million de dollars.

Inutile de dire que cette proposition n’a pas du tout été du goût de la bourse américaine qui a reculé après cette annonce.

Ce plan pourrait faire venir dans les caisses de l’Etat environ 1.000 milliards de dollars, mais il est dans sa phase première et les discussions risquent d’être âpres avec les républicains. D’autant plus que ces derniers ont proposé un plan de 568 milliards de dollars pour les infrastructures, bien loin des 2.300 milliards de dollars de Biden.

Biden a aussi l’intention de reconnaitre le génocide arménien au grand dam de la Turquie et surtout d’Erdogan, ce qui a provoqué une nouvelle pression à la baisse sur la livre turque comme le montre le graphique.

Situation fragile

Comme le montre le graphique, malgré l’effet de base et la hausse du prix du baril, l’inflation au Japon ne parvient pas à s’extirper de la zone négative, même si le taux est passé de -0.4% à -0.1%.

 

Mais la tendance pourrait s’inverser et les analystes tablent sur un niveau plus négatif dans les prochains mois sous l’effet d’une contraction de la consommation si un troisième état d’urgence est décrété. On s’attend d’ailleurs à une révision à la baisse des prévisions d’inflation par la BOJ la semaine prochaine.

Et comme pour la zone euro, le premier trimestre devrait afficher une contraction de son PIB et un timide rebond au second. Ce qui n’empêche cependant pas le yen de se raffermir (ou plutôt le dollar de se tasser) comme le montre le graphique.

Ce qui contraste, la situation économique, avec celle de la Corée du Sud qui a probablement connu une forte croissance au premier trimestre 2021.

Selon les prévisions, elle devrait afficher une hausse de 1.1% de son PIB au premier trimestre en taux annuel contre un recul de 1.2% le trimestre précédent. Sur une base trimestrielle, le PIB devrait avoir progressé de 1,0 % soit un léger ralentissement par rapport à la croissance de 1,2 % enregistrée au quatrième trimestre 2020.

Cette hausse a été assurée essentiellement par les exportations qui ont augmenté de 16,6 % en mars, en raison de la forte demande de puces, de voitures et de produits pétroliers. Elles ont augmenté de 12,5 % au premier trimestre, marquant la plus forte expansion trimestrielle depuis plus de trois ans.

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