Les bourses vont devoir s’adapter à la hausse des taux

Mode Expresso

Impossible d’échapper au débat sur l’attitude de la FED et sur l’ampleur du resserrement monétaire, qui domine tout surtout dans l’attente des chiffres d’inflation qui seront publiés demain aux Etats-Unis.

Mode Lungo

Impossible d’échapper au débat sur l’attitude de la FED et sur l’ampleur du resserrement monétaire, qui domine tout surtout dans l’attente des chiffres d’inflation qui seront publiés demain aux Etats-Unis.

Débat sur les taux

Ce débat s’est vraiment animé après la publication des dernières minutes de la réunion de la FED et n’a pas cessé depuis de prendre de l’ampleur et de la consistance. Avec comme conséquence de déboussoler les investisseurs, ce qui a entrainé une correction des bourses et de façon plus large des actifs extrêmement spéculatifs.

Mais comme toujours il y a une part d’exagération dans les mouvements actuels, même si la hausse des taux aux Etats-Unis aura bien lieu. La question qui domine actuellement est de savoir si la FED va dégainer en mars, ce qui impliquerait 4 hausses de taux cette année.

En tout cas quand on observe les anticipations d’inflation aux Etats-Unis, elles montrent un très léger fléchissement, preuve que le resserrement est perçu comme le signal adéquat pour éviter une trop forte hausse de l’inflation.

Par ricochet

Comme je l’évoquais hier, le débat n’épargne pas la BCE, mais c’est plutôt de cacophonie dont on devrait parler. Et le titre de mon billet évoquant cette situation a d’ailleurs été repris dans un article de l’Echo hier soir, alors qu’une de mes prévisions pour 2022 était évoquée aussi dans un autre article de l’Echo.

Mais une incertitude trop grande sur l’attitude de la BCE pourrait entrainer un élargissement des spreads au sein de la zone euro, élargissement qui pourrait être très pénalisant pour les Etats fortement endettés. A ce stade, si on observe l’évolution entre le rendement du Bund 10 ans et celui de l’obligation italienne à 10 ans, cet élargissement est encore raisonnable. Mais compte tenu du risque d’instabilité politique que pourrait provoquer l’élection du Président de la République, une tension complémentaire sur les taux tomberait au plus mauvais moment.

Deux bonnes nouvelles cependant pour la zone euro. D’une part, l’indice Sentix, qui mesure le moral des investisseurs dans la zone euro, s’est légèrement redressé. Malgré Omicron, ces derniers sont donc un peu plus confiants dans l’avenir.

Et d’autre part, le taux de chômage continue de reculer et revient pratiquement à son niveau d’avant Covid. Pour la zone euro, ce taux est passé de 7.3% en octobre à 7.2% en novembre contre un taux de 8.1% en novembre 2020. Pour l’UE, ce taux est passé de 6.7% en octobre à 6.5% en novembre contre un taux de 7.4% en novembre 2020.

Cependant, ces chiffres masquent quand même de grandes divergences entre les pays. Comme j’évoquais l’Italie, le taux de chômage a aussi reculé mais en passant de 9.4% en octobre à 9.2% en novembre.  Et si on prend le taux d’emploi, qui est quand même l’indicateur le plus pertinent pour mesurer l’état réel du marché de l’emploi, il est à son niveau le plus élevé depuis janvier 2020. Il est en effet passé de 58.7% à 58.9%, mais il s’agit d’un des plus faibles taux de la zone euro.

L’Ukraine

Un dernier mot pour constater qu’à ce stade personne ne « price » le risque d’un conflit en Ukraine, en un mot d’une invasion par la Russie alors que plus 100.000 hommes sont massés à la frontière. La préoccupation essentielle est clairement l’évolution des taux aux Etats-Unis, et le scénario d’une invasion de l’Ukraine n’est absolument pas envisagé un instant par les marchés.

Les conséquences pourraient cependant être dramatiques, avec une tension inimaginable entre la Russie et les Occidentaux, une hausse inéluctable du prix du gaz, et donc des pressions inflationnistes encore plus fortes, une chute des bourses très certainement, et une hausse du dollar. Avec la clef de nouvelles sanctions contre la Russie, ce qui aura un impact sur le prix du blé, sur les entreprises, en particulier allemandes, sans parler des risques de déstabilisation de l’ensemble de la région.

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