Cela ne sera pas un resserrement “quoi qu’il en coûte” de la part de la FED

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L’inflation aux Etats-Unis devrait avoir progressé de  0.4% en décembre contre 0.8% en novembre, soit afficher un taux annuel de 7% contre 6.8%, alors que l’inflation de base devrait afficher un taux annuel de 5.4% contre 4.9%. Cela ne fait aucun doute et cela ancre durablement la nécessité d’agir.

Mode Lungo

L’inflation aux Etats-Unis devrait avoir progressé de  0.4% en décembre contre 0.8% en novembre, soit afficher un taux annuel de 7% contre 6.8%, alors que l’inflation de base devrait afficher un taux annuel de 5.4% contre 4.9%. Cela ne fait aucun doute et cela ancre durablement la nécessité d’agir.

Message de Powell

Et le message de Powell devant le Sénat va tout à fait dans ce sens, en déclarant « nous savons qu’une inflation élevée a de lourdes conséquences » et donc que la FED  s’engage à recourir à tous les instruments dont elle dispose « pour éviter qu’une inflation plus élevée ne s’installe ».

Pour autant, et même si la FED est bien décidée à augmenter ses taux et d’envisager de réduire la taille de son bilan,  l’ajustement monétaire sera graduel et prendra du temps, message qui a rassuré les investisseurs. Ce n’est donc pas un resserrement monétaire « quoi qu’il en coûte », mais un resserrement monétaire en tenant compte de son impact sur le marché de l’emploi.

Et d’ailleurs la question de la réduction de la taille du bilan de la FED nécessitera entre deux et quatre réunions pour prendre une telle décision selon Powell. Ces propos ont rassuré et fait fortement baisser la pression sur les taux, et en même temps entrainé une baisse du dollar. Et aussi une hausse du prix du baril, dans la perspective d’une croissance qui serait faiblement impactée par Omicron et qui bénéficierait encore de taux accommodants malgré le resserrement monétaire.

Ces propos vont peut-être rassurer la Banque Mondiale qui s’inquiète de la situation des pays émergents et en développement et qui parle d’une phase de ralentissement prononcé pour cette année. Elle table sur une croissance mondiale de 4.1% en 2022 et de 3.2% en 2023 contre un taux de 5.5% en 2021.

Recul de l’inflation

Autre élément rassurant, la pression moindre sur les prix en Chine. En effet, après la volonté des autorités de stabiliser les prix, l’indice des prix à la production a reculé en taux annuel à 10.3% en décembre contre 12.9% en novembre.

Dans le même temps, l’indice des prix à la consommation a aussi reculé à 1.5% en taux annuel contre 2.3% le mois précédent. Ce qui donne un taux d’inflation à 0.9% pour l’ensemble de l’année 2021 après un taux de 2.5% en 2020.

Ce qui laisse dès lors de la latitude pour la Banque centrale pour baisser ses taux pour soutenir la croissance, et la probabilité d’une baisse des taux a sérieusement augmenté après ce chiffre. Baisse qui pourrait intervenir après le Nouvel An chinois et donc venir conforter une de mes prévisions pour cette année.

La conjonction des propos plus mesurés de Powell et de cette perspective de baisse des taux en Chine a apaisé un peu les tensions sur les bourses et en particuliers sur les valeurs technologiques.

Mais ..

Mais demeure évidemment la question de savoir quel sera l’impact à court terme d’Omicron sur l’activité économique ? Selon les prévisions, la moitié de la population en Europe sera contaminée par Omicron d’ici le milieu du mois de février.

Si on regarde les courbes de contamination, elles n’arrêtent pas de progresser (comme par exemple en France), mais sans entrainer pour autant une forte hausse des hospitalisations, sauf aux Etats-Unis.

Ce qui devrait quand même ne pas être sans conséquence pour l’activité économique avec des risques très élevés de paralysie de l’économie. Et c’est d’ailleurs la mise en garde qu’a fait hier l’association professionnelle allemande BGA contre des perturbations massives de la chaîne d’approvisionnement, sans pour autant craindre un risque d’effondrement.

La Banque de France fait un peu le même constat sur base de son enquête de conjoncture publiée hier. La croissance au quatrième trimestre devrait s’inscrire à 0.6%, ce qui confirmerait le taux de croissance de 6.7% pour 2021, mais le mois de janvier devrait afficher une stabilisation de l’activité. On devrait donc connaitre un premier trimestre en zone euro de stagnation suivi d’une croissance soutenue sur le reste de l’année. Mais clairement tout va dépendre de l’ampleur de l’impact d’Omicron.

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