Les Banques centrales seront comme les hérons, patientes

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La conjonction des déboires d’Evergrande, de l’attente de la réunion de la FED, du plafond de la dette aux Etats-Unis …

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La conjonction des déboires d’Evergrande, de l’attente de la réunion de la FED, du plafond de la dette aux Etats-Unis et des élections en Allemagne a sérieusement secoué les marchés boursiers alors que les taux sont restés relativement stables.

Un défi

La chute d’Evergrande a touché l’ensemble des bourses qui ont craint un effet domino qui aurait comme conséquence une chute de l’activité en Chine. Mais l’élément rassurant, à ce stade, c’est que le yuan se maintient par rapport au dollar comme le montre le graphique, preuve encore d’une certaine confiance dans la capacité des autorités à pouvoir limiter les dégâts.

Les autorités peuvent sans problème injecter massivement des liquidités et/ou baisser les taux d’intérêt qui sont restés stables durant la crise du Covid-19 à contrario des autres Banques centrales.

Mais malgré cela, il semble inéluctable que cet épisode ait un impact négatif sur la croissance de l’économie chinoise sur le dernier trimestre.

Prudence des Banques centrales

Cet épisode Evergrande et les conséquences encore bien visibles du variant Delta, qui n’a pas disparu bien au contraire, sont venus rappeler que la situation demeurait extrêmement fragile. Et que les Banques centrales allaient devoir agir avec une extrême prudence dans les débuts de leur normalisation monétaire.

Pour preuve, les minutes de la dernière réunion de la Banque centrale d’Australie, Banque centrale qui s’était montrée assez optimiste malgré les mesures de confinement imposées pendant des semaines. Et bien, il ressort de ces minutes que la réduction de 1 milliard de dollars australiens a failli être remise en cause à cause des craintes que la propagation du variant Delta ne ralentisse la reprise de l’économie lorsque les mesures de confinement du coronavirus commenceront à s’atténuer.

Et compte tenu de ces craintes, elle a décidé de maintenir au moins jusqu’en février ces rachats d’obligations et a clairement laissé entendre qu’elle n’augmenterait pas ses taux avant 2024.

Ce qui veut dire qu’elle sera moins avancée dans son processus de resserrement monétaire que la FED, la Banque centrale de Nouvelle-Zélande, la BOE, et que la Banque centrale de Norvège.

Et justement à propos de la Banque centrale de Nouvelle-Zélande, son gouverneur adjoint a souligné qu’elle allait, elle aussi, adopter une attitude prudente en déclarant « les banques centrales du monde entier ont tendance à suivre une trajectoire lissée et à maintenir leur taux directeur inchangé ou à le modifier par incréments de 25 points de base ».

Après les faucons et les colombes, il a même utilisé une autre image, faisant référence au héron blanc pour décrire l’approche de la Banque centrale que l’on pourrait résumer par une approche prudente et mesurée.

On le voit la prudence est de mise, et la FED va devoir jouer finement pour ne pas brusquer des marchés déjà bien incertains. Cela explique pourquoi les taux obligataires n’ont absolument pas bougé malgré la forte correction des marchés boursiers.

Pressions sur la Banque centrale

Comme le montre le graphique, la pression sur la livre turque s’est de nouveau accentuée dans la perspective de la réunion de la Banque centrale ce jeudi. En cause, bien évidemment, l’impatience d’Erdogan de voir les taux baisser.

Et le gouverneur de la Banque centrale est fortement mis sous pression alors que les pressions inflationnistes s’intensifient et ne justifieraient en rien une baisse des taux. Le scénario d’un statu quo est le plus probable, suivi d’une baisse des taux encore cette année, mais la pression sur la devise risque donc de perdurer.

Une élection pour rien

Trudeau a remporté les élections mais n’a pas la majorité, ce qui confirme que ces élections n’ont servi strictement à rien. Sur le marché des changes, le dollar canadien n’a pas réagi comme le montre le graphique.

La BoC devra aussi agir avec prudence mais elle relèvera ses taux aussi avant la Banque centrale d’Australie.

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