Inflation encore et doute encore aussi

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Est-ce qu’il est encore possible de négocier avec la Russie et ne se dirige-t-on pas vers une guerre qui pourrait durer sur fond d’isolement de plus en plus grand de la Russie mise définitivement au ban du monde ?

Mode Lungo

Est-ce qu’il est encore possible de négocier avec la Russie et ne se dirige-t-on pas vers une guerre qui pourrait durer sur fond d’isolement de plus en plus grand de la Russie mise définitivement au ban du monde ?

Des marchés financiers incertains

Les marchés financiers n’ont pas d’état d’âme, c’est une certitude, et leurs principales préoccupations est d’anticiper les impacts de la guerre, de la hausse des prix de l’énergie, de l’inflation, et des contaminations.

Mais le doute est important comme le montre les indices de confiance, en particulier des consommateurs et des investisseurs. Le dernier en date est l’indice Sentix, qui mesure la confiance des investisseurs dans la zone euro.

Cet indice a fortement reculé et est tombé à son niveau le plus bas depuis juillet 2020 et il constate qu’ « aucune région n’est en mesure de résister à la dynamique négative pour le moment, même l’importante région asiatique lutte déjà contre la ‘stagnation’ ».

Le doute est aussi reflété dans la légère remontée du dollar, mais surtout le renforcement du franc suisse par rapport à l’euro et par la remontée du prix du baril.

Par contre le yen qui sert souvent de valeur refuge, cette fois-ci est nettement sous pression par rapport au dollar.

Yen sous pression

Et le gouverneur de la BOJ a reconnu que cette baisse avait été un peu trop rapide, tout en estimant que cette faiblesse du yen profitait à l’économie malgré son impact négatif sur les coûts des importations.

Cette chute du yen est la conséquence de la remontée des taux aux Etats-Unis qui attire les investisseurs et de la politique ultra accommodante de la BOJ, ainsi que ses interventions récentes pour limiter la remontée des taux longs.

Et la BOJ est bien décidée à continuer à agir si nécessaire comme l’a rappelé son gouverneur, « si les taux d’intérêt à long terme augmentent rapidement, nous sommes prêts à déployer de telles opérations de marché ».

Explosion de l’inflation

C’était prévu mais quand même, l’inflation en Turquie a augmenté de 5.46% d’un mois à l’autre, soit un taux annuel qui est passé à 61.14%, son niveau le plus élevé depuis 20 ans.

Dans le même temps, les coûts à la production ont suivi le même chemin avec une hausse de 9.19% des prix d’un mois à l’autre, soit un taux annuel de 114.97%.

Si la guerre en Ukraine a entrainé une explosion des prix à l’importation, la politique monétaire non orthodoxe pratiquée par la Banque centrale avait déjà, avant, entrainé cette hausse de l’inflation.  

Et même si les Banques centrales se montrent prudentes et ne veulent pas resserrer leur taux trop vite ni trop fort, les décisions de la Banque centrale de Turquie vont particulièrement affecter le pouvoir d’achat des ménages.

D’autres proportions mais …

On n’est pas du tout dans le même ordre de grandeur, mais l’inflation en Corée du Sud s’est envolée à son niveau le plus élevé depuis décembre 2011. Elle s’est inscrite à 4.1% en taux annuel, et l’inflation de base à 2.9%.

Comme partout, c’est bien évidemment la hausse de l’énergie qui explique cette hausse mais également les ruptures dans les chaînes d’approvisionnement qui entraînent des retards et des surcoûts importants.

La Banque centrale pourrait donc encore augmenter son taux la semaine prochaine, taux qui se situe actuellement à 1.25%

On le voit même en Asie la tension sur les prix est un vrai sujet de préoccupation, et d’ailleurs la Banque mondiale a révisé à la baisse ses prévisions de croissance pour la zone de l’Asie de l’Est et du Pacifique. Elle table sur une croissance de 5% pour cette année contre un taux de 5.4% précédemment, et sur le même taux pour la Chine en particulier alors qu’elle tablait avant sur un taux de 5.4% également.

L’économiste en chef de la Banque mondiale estime que « la région est confrontée à une triade de chocs qui menacent de saper son élan de croissance ».

La guerre en Ukraine vient donc se rajouter à cette triade qui se décline avec le fait que la région est  toujours confrontée aux effets de la pandémie de Covid -19, à un ralentissement structurel en Chine et à une accélération de l’inflation qui pourrait entraîner un resserrement monétaire plus rapide aux États-Unis.

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