La BCE sera jugée sur ses actes

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La BCE a clairement indiqué que la hausse des taux longs était un sujet de préoccupation et qu’elle était …

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La BCE a clairement indiqué que la hausse des taux longs était un sujet de préoccupation et qu’elle était bien décidée à agir en conséquence.

Volonté d’agir

Le communiqué de la BCE, sur lequel d’ailleurs ont réagi les taux, a donné un signal sans ambiguïté des intentions de la BCE. « Sur la base d’une évaluation conjointe des conditions de financement et des perspectives d’inflation, le Conseil des gouverneurs prévoit que le rythme des achats au titre du PEPP sera nettement augmenté au cours du trimestre à venir par rapport aux premiers mois de l’année ». Premier signal donc, une augmentation des achats d’obligations à court terme, ce qui a entrainé une baisse des taux longs, le rendement du bund 10 ans passant de -0.32% à -0.36%.

Deuxième signal, toujours dans le communiqué, « l’enveloppe peut aussi être recalibrée si cela s’avère nécessaire au maintien de conditions de financement favorables pour contrebalancer le choc négatif exercé par la pandémie sur la trajectoire de l’inflation ». C’est la première fois qu’est évoqué la possibilité d’augmenter la taille du programme dont le montant s’élève actuellement à 1.850 milliards d’euros.

Comme le montre le graphique de l’évolution du rendement du Bund 10 ans, l’impact a été limité car la BCE n’a pas montré d’inquiétude particulière et sera donc jugée sur ses actes. Elle n’entend pas contrôler la courbe des taux, tout comme elle n’a pas donné une idée de l’ampleur des achats dans les prochains mois.

Lors de la conférence de presse, Christine Lagarde a donné les nouvelles prévisions de croissance et d’inflation pour la zone euro, tout en estimant que le premier trimestre serait marqué par une contraction du PIB. Ce qui n’empêche pas de revoir la croissance à la hausse pour cette année à 4% contre 3.9%, mais à 4.1% en 2022 contre 4.2% précédemment.

Pour l’inflation, la BCE a revu ses prévisions nettement à la hausse, mais uniquement pour cette année sans que cela ne soit un sujet d’inquiétude, car « l’inflation est remontée ces derniers mois, principalement en raison de facteurs temporaires et d’une accélération de l’inflation des prix de l’énergie », a déclaré Christine Lagarde.

Elle table sur un taux de 1.5% contre 1% précédemment pour cette année, de 1.2% en 2022 contre 1.1% et 1.4% en 2023 inchangé. Sur base de ces prévisions, l’objectif de la BCE ne sera donc pas atteint, ce qui signifie que les taux directeurs devraient rester inchangés jusqu’en 2023 au moins.

La conjonction de ces annonces, de la signature du plan par Biden et du recul des craintes des tensions inflationnistes aux Etats-Unis a permis aux bourses d’afficher de solides hausses et même de connaitre de nouveaux records pour la bourse américaine.

Optimisme pour les Etats-Unis

Il faut dire que la conjonction du plan de relance de 1.900 milliards de dollars et la rapidité de la vaccination a provoqué une vague d’euphorie sur les perspectives pour l’économie américaine.

J’ai repris les résultats d’un sondage ces derniers jours dont les résultats reflètent bien cet optimisme et qui incite à revoir les prévisions de croissance pour cette année. En tenant compte de la reprise de l’activité, les prévisions de croissance trimestrielle sur base de ce sondage sont de 4.8% au premier trimestre, de 7.2%, 7.1% et 5% pour la suite contre 2.8%, 6%, 6.3% et 4.6% lors des prévisions il y a un mois.

Le sentiment positif a encore été renforcé par le discours, prudent et modérément optimiste, de Biden après avoir signé son plan de relance. Il a d’une part demandé que tout soit fait pour que les adultes puissent être vaccinés contre le coronavirus d’ici le 1er mai tout en exhortant les Américains à rester vigilants.

Et note d’espoir, il a déclaré que si les Américains se serraient les coudes, il pourrait y avoir un plus grand sentiment de normalité le jour de la fête de l’indépendance des États-Unis, le 4 juillet.

Dernier point qui a soutenu les bourses, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont reculé à 712.000 contre 754.000 la semaine passée.

Forte hausse de l’inflation

Comme le montre le graphique, l’inflation au Brésil a dépassé les 5% pour la première fois depuis 4 ans. Elle est passée de 4.56% à 5.20% en taux annuel, ce qui devrait entrainer une hausse des taux de la part de la banque centrale.

Avec un taux actuellement à 2%, une hausse de 0.75% devrait intervenir rapidement, et les projections tablent sur un taux de 4% à la fin de l’année.

Alors que le Brésil affiche un bilan sanitaire catastrophique et que le nombre de morts par jour bat de nouveaux records, cette hausse de l’inflation est évidemment une mauvaise nouvelle.

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