Le recul des craintes d’inflation, une bonne nouvelle pour la BCE

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La publication des chiffres sur l’inflation aux Etats-Unis a calmé un peu les tensions sur les taux longs….

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La publication des chiffres sur l’inflation aux Etats-Unis a calmé un peu les tensions sur les taux longs, en l’absence de fortes pressions inflationnistes.

Inflation contenue

On sait que ces derniers temps, la crainte d’une forte poussée de l’inflation avait entrainé une hausse significative des taux longs aux Etats-Unis. Le chiffre d’inflation était donc attendu avec une certaine appréhension surtout au moment où le plan de Biden était approuvé.

Sur base des chiffres publiés, la hausse de l’inflation semble bien être transitoire et cela ne donne pas le sentiment d’être le début d’une spirale inflationniste, ce qui a fortement rassuré les marchés boursiers et fait baisser d’un cran la pression sur les taux.

Le taux d’inflation a augmenté de 0.4% d’un mois à l’autre contre 0.3% le mois précédent, soit un taux annuel qui est passé de 1.4% à 1.7%, le taux le plus élevé depuis février 2020. Cependant, le taux qui est le plus regardé et plus la référence est le Core CPI, qui exclut les éléments volatiles que sont les composantes énergies et alimentation, a lui augmenté de 0.1%, soit un taux annuel qui est revenu à 1.3% contre 1.4%.

Il semble donc que le scénario le plus probable soit une hausse temporaire de l’inflation au fur et à mesure de la reprise de l’activité avec une pointe à l’été pour ensuite connaitre une décrue malgré la fermeté du prix du baril.

Le rendement du treasury 10 ans est légèrement revenu après ce chiffre et après aussi une adjudication qui a rencontré un intérêt certes pas époustouflant mais correct qui a fait baisser d’un cran la crainte d’une hausse des taux qui serait provoquée par une désintérêt des investisseurs.

Bonne nouvelle pour la BCE

Cette désescalade des taux est une bonne nouvelle pour la BCE, qui se réunit ce jeudi, et je vous renvoie à mon petit commentaire publié hier après-midi sur le contexte dans lequel elle se réunit.

Lors de cette réunion, la BCE communiquera ses dernières prévisions en termes de croissance et d’inflation. Elle devrait confirmer la hausse temporaire de cette dernière, qui se reflète d’ailleurs dans les anticipations d’inflation (voir graphique), tout en confirmant qu’en 2023 elle devrait se situer à 1.40%.

On n’attend pas de changement ni des taux ni dans l’ampleur du programme PEPP, et donc Christine Lagarde va devoir trouver le ton juste pour calmer la hausse des taux longs, hausse toute relative quand même. Cela sera donc un exercice de sémantique avant tout.

Aidée par la BoC !

La décision de la Banque centrale du Canada de laisser son taux inchangé à 0.25% et de ne pas modifier sa politique monétaire tant que l’inflation n’aura pas atteint durablement son objectif, est venue apporter un soutien indirect à la BCE.

Et le communiqué après la réunion est on ne peut plus clair ; « même si les perspectives économiques se sont améliorées, le Conseil de direction juge que la reprise doit continuer d’être appuyée par des mesures de politique monétaire exceptionnelles. Nous restons engagés à maintenir le taux directeur à sa valeur plancher jusqu’à ce que les capacités excédentaires dans l’économie se résorbent, de sorte que la cible d’inflation de 2% soit atteinte de manière durable ». Or selon ses dernières prévisions, cet objectif serait atteint courant 2023.

Avec une nuance de taille, c’est que le Canada devrait afficher une croissance positive au premier trimestre, ce qui n’est pas le cas de la zone euro qui paie très cher les retards dans la vaccination.

Cette annonce n’a pas empêché le dollar canadien de rester ferme par rapport au dollar comme le montre le graphique. Il faut dire aussi que le dollar américain a reflué, comme les taux longs, par rapport à toutes les devises.

Plan historique

Je ne peux évidemment pas terminer mon commentaire sans faire référence à l’accord donné par la Chambre des représentants des États-Unis à l’une des plus importantes mesures de relance économique de l’histoire des États-Unis.

Il a été approuvé par 220 voix contre 211 par la chambre contrôlée par les démocrates, sans aucun soutien républicain. Et la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, a déclaré dans un communiqué que l’adoption de la loi était un jour charnière pour l’économie américaine et qu’elle accélérerait sa reprise.

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