Des banques centrales impuissantes ?

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La FED a confirmé son engagement et sa volonté de continuer à agir tout en soulignant le ralentissement …

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La FED a confirmé son engagement et sa volonté de continuer à agir tout en soulignant le ralentissement de l’activité ces derniers mois.

FED accommodante

Elle a donc laissé ses taux inchangés et confirmé qu’elle maintenait ses achats de 120 milliards de dollars par mois, tout en se montrant prête à encore renforcer son soutien.

Car « la crise de santé publique en cours continue de peser sur l’activité économique, l’emploi et l’inflation et représente des risques considérables pour les perspectives économiques », peut-on lire dans le communiqué.

Le changement de ton de la FED semble montrer une réelle préoccupation sur le rythme de la reprise par rapport à son dernier communiqué et a contribué à accentuer le recul de la bourse américaine. Il faut dire que le mouvement était déjà solidement lancé après le recul des bourses européennes.

C’est donc l’ensemble des bourses qui ont connu une sérieuse correction et des prises de bénéfices aussi suite aux perspectives décevantes du FMI pour la zone euro, à la hausse des contaminations partout dans le monde, à la lenteur des vaccinations, et aux résultats décevants de certaines entreprises. Résultat, l’indice VIX a fait un bond assez sensible comme le montre le graphique.

La FED n’est donc pas prête à remettre en cause ses interventions et a insisté sur le fait qu’elles perdureraient tant qu’elle n’observerait pas des avancées substantielles sur le front de l’emploi et de l’inflation.

Car il faudra du temps pour absorber le choc, choc qui va être rappelé avec la publication cet après-midi des chiffres du PIB aux Etats-Unis pour l’année 2020. Selon les estimations, ce dernier devrait avoir reculé de 3.6%, soit la plus mauvaise performance depuis …. 1946.

Pour le quatrième trimestre, la croissance devrait être de 4% en taux annuel, ce qui n’est évidemment pas suffisant pour effacer le recul du deuxième trimestre malgré le fort rebond du troisième. Caractéristique de cette crise, et c’est aussi cela qui la rend atypique, c’est le secteur des services qui plombe l’activité et qui est majoritairement responsable des destructions d’emploi.

Et les chiffres sur l’emploi sont terribles puisque sur les 22.2 millions d’Américains qui avaient perdu leur emploi en mars et avril, 12.4 millions seulement l’ont retrouvé. Et qu’environ 16 millions d’Américains ont reçu un chèque du chômage fin 2020. Et la situation ne devrait pas s’améliorer rapidement alors que l’on attend encore 875.000 inscriptions hebdomadaires au chômage comme chiffre cet après-midi.

Banques centrales démunies ?

La question peut sembler un peu provocante, car c’est quand même la réaction concertée des Etats et des banques centrales qui a permis de limiter les impacts de cette crise sanitaire. Mais il faut reconnaitre que les banques centrales ont à ce stade épuisé leurs munitions et doivent se contenter de tabler sur un rebond de l’activité grâce à la vaccination, car des taux bas ne peuvent en rien empêcher les contaminations ou les nouveaux confinements.

Et on ne peut évidemment que se réjouir de voir Powell confirmer que la FED reste à la manœuvre et qu’elle ne va pas modifier ses taux pendant encore une longue période.

Mais il faut s’interroger sur la sortie du gouverneur de la banque centrale des Pays-Bas qui a déclaré « qu’il est encore possible de réduire les taux » , même si son propos était plus dicté par le risque d’une fermeté de l’euro et de son impact sur l’inflation.

Il ne resterait donc plus aux banquiers centraux que de distiller des messages sur des taux bas pendant encore longtemps ?

En tout cas, il n’y a pas que le FMI qui revoit les prévisions à la baisse pour l’Europe. Le gouvernement allemand a en effet revu ses prévisions pour 2021 et table désormais sur une croissance de 3% contre 4.4% précédemment.

Même si l’industrie est robuste, le secteur des services continue de souffrir et devrait encore être affecté par les mesures de restriction qui s’étaleront au moins encore durant tout le mois de février. Mais compte tenu des problèmes de livraison des vaccins, l’horizon s’éloigne encore un peu pour une levée de ces dernières.

Tensions sur les taux courts

A l’approche du Nouvel An chinois, on assiste à des tensions sur les taux courts à cause d’un resserrement des liquidités sur le marché monétaire interbancaire. Ainsi le taux de repo au jour le jour a atteint son niveau le plus élevé depuis 6 ans.

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