La croissance en Chine a rebondi au deuxième trimestre, mieux que prévu,…
Faiblesse de la consommation en Chine
La croissance en Chine a rebondi au deuxième trimestre, mieux que prévu, cependant la consommation intérieure reste en deçà des attentes et les mesures de soutien restent indispensables.
Croissance en Chine
Première affectée, mais aussi première à sortir de la période de confinement, l’économie chinoise a connu une hausse de 11.5% de son PIB au second trimestre, après un recul de 10% au premier.
La Chine affiche ainsi, en taux annuel, une croissance de 3.6% contre une contraction de 6.8% (voir graphique) le trimestre précédent et une prévision de 2.5%. Cependant, sur la première partie de l’année, l’économie affiche une contraction de 1.6% par rapport au niveau d’il y a un an.
Si la production industrielle affiche une hausse de 4.8% en juin, en revanche, la consommation intérieure reste faible avec un recul de 1.8% des ventes de détail après un recul de 2.8% en mai. De même, les investissements ne redécollent pas et affichent un recul de 3.1% sur le premier trimestre pour la même période en 2019.
Ces chiffres montrent que les autorités monétaires devront toujours maintenir une politique monétaire extrêmement souple et continuer d’injecter des liquidités pour soutenir la consommation intérieure.
Ce rebond est assombri par les tensions avec les Etats-Unis qui pourraient peser sur l’économie et qui expliquent le recul de la bourse de Shanghai ce matin.
Rebond de la production
Aux Etats-Unis, la production industrielle a rebondi de 5.4% en juin après une hausse de 1.4% en mai. Mais ces rebonds n’effacent que très partiellement la chute observée durant la période de confinement, comme le montre le graphique.
Et comme le montre également le graphique, ligne bleue, les capacités de production se sont bien reprises, mais restent nettement en dessous de leur moyenne de la période de 1972-2019.
Le Livre Beige de la FED n’a d’ailleurs fait que confirmer que la reprise est lente en constatant que « l’activité économique a augmenté dans presque tous les districts, mais est restée bien en dessous de ce qu’elle était avant la pandémie Covid-19. Les perspectives sont restées très incertaines, les contacts étant aux prises avec la durée de la pandémie Covid-19 et l’ampleur de ses implications économiques”.
Et ce n’est pas sans raison que des responsables de la Fed ont mis en garde contre un “brouillard épais” pour l’économie, et ils ont continué à remettre en question les attentes sur le rythme de la reprise, craignant qu’une large deuxième vague de cas ne provoque une nouvelle hausse du chômage.
Autre signe qui incite à la prudence, si les banques américaines, comme JPMorgan et Citi, sont restées rentables grâce à de solides revenus d’exploitation, elles n’en ont pas moins constitué des provisions pour créances douteuses. A elles deux, plus la Wells Fargo, elles ont constitué des provisions pour créances douteuses de près de 28 milliards de dollars, le montant le plus élevé depuis la crise financière et bien supérieur aux estimations du marché, le total des provisions pour créances douteuses des trois banques s’élevant à 47 milliards de dollars pour 2020. Cela signifie clairement que les banques se préparent à une vague de non-paiement des prêts et de défaillances d’entreprises à l’expiration des programmes de relance d’urgence.
Pause pour la BCE
La BCE qui se réunit ce jeudi ne devrait faire aucune annonce spécifique après l’augmentation de son programme de rachat en juin et l’allongement de la durée de ce dernier.
Tout un distillant un message un peu plus positif, Christine Lagarde restera prudente et circonspecte. D’une part, parce que le risque de phase de reconfinement partiel est toujours élevé et devrait même augmenter après l’été. Et d’autre part, parce qu’elle attend, comme tout le monde, avec espoir, un signal fort du sommet européen qui se tient demain.
Ce plan de la Commission européenne est évidemment crucial et Angela Merkel semble tout faire pour arriver à un accord. Et cela serait clairement un signal extrêmement fort pour l’Europe.
Autre élément de soutien, lié d’ailleurs au plan de la Commission, le plan de relance de 100 milliards d’euros annoncé par le nouveau premier ministre français. Ce dernier devrait financer la formation, mettre 40 milliards dans la réindustrialisation de la France, encourager l’embauche des jeunes, aider les ménages les plus modestes et soutenir les secteurs de la santé et de la recherche.