Pendant que l’Allemagne se fracasse, avec une nouvelle chute de l’indice de confiance ZEW, la Banque centrale espagnole a révisé à la hausse ses prévisions de croissance, accentuant encore un peu plus le contraste.
L’Espagne, le nouveau moteur de l’Europe ?
Pendant que l’Allemagne se fracasse, avec une nouvelle chute de l’indice de confiance ZEW, la Banque centrale espagnole a révisé à la hausse ses prévisions de croissance, accentuant encore un peu plus le contraste.
L’Espagne caracole
Selon les estimations de sa Banque centrale, la croissance, cette année, devrait être de 2.8% contre 2.3% précédemment.
Pour expliquer cette révision, elle met en avant l’effet du boom du tourisme et la croissance démographique.
Après une croissance de 0.8% au deuxième trimestre, dont 0.3% grâce au tourisme, elle table sur une croissance de 0.6% au troisième trimestre. C’est en partie grâce à ce chiffre très positif au deuxième trimestre et par le fait, qu’au cours des sept premiers mois de 2024 les dépenses des visiteurs étrangers ont augmenté de 18.6 % pour atteindre 71 milliards d’euros, que la Banque centrale a révisé ses prévisions à la hausse.
Mais ce n’est pas le seul élément, comme l’a souligné la Banque centrale, qui explique, que la croissance de la population par le biais des flux migratoires et la résistance du secteur manufacturier espagnol par rapport aux autres pays de la zone euro, ont également joué.
Pour 2025 et 2026, elle a également revu à la hausse ses perspectives à 2.2 % et 1.9 %, contre 1.9 % et 1.7 %, respectivement.
0.25% ou 0.50% ?
C’est évidemment la grande question de ce jour avec l’annonce de la FED ce soir.
En attendant, de nouveaux indicateurs aux Etats-Unis sont venus confirmer que l’économie américaine restait solide et que la croissance sera au rendez-vous au troisième trimestre.
Et d’ailleurs, la FED d’Atlanta a relevé son estimation de la croissance du PIB au troisième trimestre à 3.0 %, contre 2.5 % auparavant, après ces chiffres.
Les ventes de détail ont augmenté de 0.1 % le mois dernier après une hausse, chiffre révisé à la hausse, de 1.1 % en juillet, soit un taux annuel de 2.1%. Les ventes de détail, hors automobiles, essence, matériaux de construction et services alimentaires, ont augmenté de 0.3 % le mois dernier, après une hausse de 0.4 % en juillet.
Et ce n’est pas le seul indicateur qui montre que l’économie se porte bien, la production manufacturière a augmenté de 0.9 % le mois dernier après une baisse de 0.7 % en juillet.
Compte tenu de tous les indicateurs publiés depuis la réunion de juillet, une baisse des taux de 0.25% serait tout à fait logique, et ne donnerait pas le sentiment d’une certaine inquiétude de la part de la FED. D’un autre côté, avec un taux actuellement compris entre 5.25%-5.50% et une inflation à 2.6%, la FED pourrait tout à fait réduire ses taux de 0.50%.
Le rendement du Treasury 2 ans montre cette hésitation, et ce qui sera évidemment extrêmement intéressant à analyser seront les dot plots (graphes comparatifs) des membres de la FED qui traduisent leur vision sur l’évolution des taux.
Par contre, demain, la Banque centrale d’Angleterre devrait laisser ses taux inchangés, surtout si les chiffres d’inflation, publiés ce matin, sont conformes aux prévisions. On attend en effet, un taux d’inflation générale stable à 2.2%, mais par contre l’inflation sous-jacente devrait passer de 3.3% à 3.5%, et l’inflation des services de 5.2% à 5.5%.
Le gouverneur de la BoE avait déjà prévenu de ce rebond de l’inflation et sur le fait que le statu quo serait de mise en septembre, pas de réel surprise dès lors.
Hausse de l’âge de la retraite
Ce n’est pas d’un pays européen dont je parle, mais de la Chine, où le 13 septembre dernier, l’organe législatif suprême a approuvé une proposition visant à relever l’âge de la retraite dans le pays.
Ainsi, l’âge de la retraite passera de 60 à 63 ans pour les hommes, et de 55 à 58 ans pour les femmes occupant un emploi de col blanc, et pour les femmes occupant un emploi de col bleu, il passera de 50 à 55 ans.
Il était temps, car le modèle actuel date des années 1950 alors que l’espérance de vie des Chinois était en moyenne inférieure à 40 ans, et que depuis, elle est passée à plus de 78 ans selon la Banque mondiale.
Il faut dire que la Chine est confrontée au même problème du financement des pensions, et la situation va encore s’aggraver car le nombre de retraités devrait passer de 280 millions à plus de 400 millions en dix ans.
Mais la marge de manœuvre est limitée, car plus l’âge de la retraite augmente plus la population en âge de travailler augmente, alors que le ralentissement économique réduit le nombre de postes disponibles.
Et ce n’est pas la baisse des réserves obligatoires des banques qui pourrait intervenir fin de semaine qui changera fondamentalement la donne pour relancer l’économie.
Par contre, une baisse des taux de 0.50% de la part de la FED serait une bonne nouvelle, car cela mettrait moins de pression sur le yuan. Inversement, une réduction de 0.25% pourrait provoquer une hausse du dollar et une importante volatilité.