Tout contribue au retour de l’inflation

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Trois éléments ont consolidé le mouvement de hausse des taux longs aux Etats-Unis ; une poussée du prix du baril….

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Trois éléments ont consolidé le mouvement de hausse des taux longs aux Etats-Unis ; une poussée du prix du baril, l’acceptation du plan de Biden, et les chiffres du chômage.

Poussée du prix du baril

Le prix du baril était déjà en hausse après la décision de l’OPEP+ de maintenir sa réduction de production, et le mouvement s’est accéléré après l’annonce, par les forces Houthi du Yémen, de tirs de drones et de missiles au cœur de l’industrie pétrolière saoudienne dimanche.

Les sites attaqués se trouvent sur la côte du Golfe dans la province orientale, où se situent la plupart des installations de production et d’exportation d’Aramco. Et conséquence de ces attaques, l’Arabie Saoudite a fermé temporairement plus de la moitié de sa production de brut, provoquant une énorme flambée des prix (voir graphique).

Plan de Biden

Samedi, le Sénat américain a adopté le plan d’aide de Biden, d’un montant de 1. 900 milliards de dollars, par un vote de 50 à 49 voix avec le soutien de tous les démocrates mais pas des républicains. Il s’agit de l’un des plus grands projets de loi de relance de toute l’histoire des États-Unis et donne à Biden sa première grande victoire législative depuis son entrée en fonction en janvier.

Il doit encore maintenant être adopté par la Chambre des représentants qui doit valider les révisions du projet de loi. S’il est adopté rapidement, il permettra de fournir un chèque de 1.400 $ aux Américains avec un revenu inférieur à 75.000 dollars, ce qui représente 400 milliards de l’enveloppe globale. Et il prévoit également 300 dollars par semaine en allocations de chômage élargies pour les 9,5 millions de personnes qui ont été mises au chômage pendant la crise.

Chiffres du chômage

Le taux de chômage est passé de 6.3% à 6.2%, et les créations d’emploi ont été de 379.000 contre 166.000 le mois passé. C’est évidemment un chiffre extrêmement positif qui a porté la bourse américaine, les taux longs et le dollar.

Mais, et il y a même plusieurs « mais ». Mais donc, 75% de ces emplois créés l’ont été par les restaurants et les bars qui ont embauché 286.000 travailleurs, et si on ajoute le secteur des hôtels et des loisirs on arrive à 355.000 embauches. Par contre, le secteur de la construction a connu une diminution de 61.000 postes et le gouvernement a détruit 86.000 emplois.

Mais le vrai taux de chômage, en tenant compte de ceux qui sont « employés mais absents du travail », passe à 6.7% et si l’on tient compte de ceux qui ont renoncé à chercher du travail on passe à 9.5%.

Mais la proportion des chômeurs longue durée (voir graphique) reste très élevée et le chômage est plus élevé chez les Noirs et les Hispaniques, ainsi que chez les Américains qui n’ont pas de diplômes d’études secondaires ou universitaires.

A tout cela il faut ajouter

Les chiffres de la balance commerciale chinoise qui dépassent toutes les attentes. Les exportations ont grimpé de 154,9 % en février par rapport à l’année précédente, tandis que les importations ont augmenté de 17,3 %, la plus forte hausse depuis octobre 2018.

Sur la période janvier-février, les exportations ont fait un bond de 60,6 % par rapport à l’année précédente, lorsque les mesures de confinement de la pandémie ont paralysé l’activité économique du pays.

Pour les importations, sur la même période, la hausse a été de 22.2% par rapport à l’année précédente, ce qui permet à la Chine d’afficher un excédent commercial de 103,25 milliards de dollars pour les deux premiers mois.

Conséquences

Le rendement du treasury 10 ans est resté soutenu, mais surtout la pentification de la courbe se marque un peu plus comme le montre le graphique. Le dollar s’est renforcé par rapport à l’euro en partie aussi parce que la réunion ce jeudi de la BCE pourrait amener une intensification des achats d’obligations pour contenir la hausse des taux longs. Et les marchés boursiers ne savent pas très bien quelle tendance prendre entre cette hausse des taux et les anticipations d’inflation, et les données économiques positives.

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