La BOJ défie les investisseurs

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La BOJ a décidé de défier les investisseurs en laissant ses taux inchangés et en maintenant son objectif d’un rendement de 0.50% maximum pour le 10 ans, ce qui a fait reculer le yen.

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La BOJ a décidé de défier les investisseurs en laissant ses taux inchangés et en maintenant son objectif d’un rendement de 0.50% maximum pour le 10 ans, ce qui a fait reculer le yen.

La BOJ ne bouge pas

La BOJ a maintenu intacts ses objectifs de contrôle de la courbe des taux, fixés à -0,1 % pour les taux d’intérêt à court terme et à environ 0 % pour le rendement à 10 ans, avec une variation de 50 points de base de part et d’autre de 0%.

Cette annonce a surpris ceux qui tablaient sur un élargissement de cette fourchette, avec comme conséquence un yen qui a nettement reculé par rapport au dollar, mais par contre un Nikkei qui a salué cette annonce.

Cette annonce confirme que la BOJ ne changera pas de politique avant le départ de son gouverneur en avril, même si elle a révisé à la hausse ses prévisions d’inflation. Elle table sur un taux de 3% pour l’année fiscale qui se termine en mars de cette année contre un taux de 2.9% précédemment, et de 1.8% pour mars 2024 contre 1.6%.

En dehors du yen qui s’est tassé, le rendement de l’obligation japonaise à 10 ans est revenu dans la fourchette après que la BOJ ait annoncé qu’elle allait renforcer son outil pour défendre son objectif.

Cette prudence de la part de la BOJ se comprend mieux en regard de la publication de l’indice de confiance des entreprises, l’enquête Tankan, qui affiche une chute de la confiance des grandes entreprises industrielles.

Cet indice, pour les grands fabricants, s’est établi à -6 en janvier, contre +8 le mois dernier, les constructeurs automobiles, électroniques et textiles figurant parmi les secteurs les plus négatifs. Il s’agit du plus mauvais chiffre depuis décembre 2020.

Par contre, le secteur des services s’en sort nettement mieux avec un indice à +20 en janvier contre +25 le mois précédent.

Comme attendu

L’inflation a bien reculé au Canada à 6.3% en décembre contre 6.8% en novembre sous l’effet de la baisse du prix de l’essence. Mais comme attendu aussi, l’inflation de base a peu reculé à 5.3% en décembre contre 5.4%.

Ce chiffre devrait dès lors inciter la BoC à procéder à une nouvelle hausse de taux de 0.25% lors de sa prochaine réunion, ce qui a renforcé légèrement le dollar canadien par rapport au dollar américain.

Toujours à propos de hausses de taux

Dans une interview donnée il y a deux jours au Financial Times, Philip Lane, l’économiste en chef de la BCE, a été assez clair sur les intentions de la BCE en déclarant « nous devons relever davantage les taux. L’année dernière, nous pouvions dire qu’il est clair que nous devons porter les taux à des niveaux plus normaux, et maintenant nous disons, eh bien, en fait, nous devons les amener en territoire restrictif ».

Et il en a profité pour tacler les gouvernements, qui avec leurs mesures de soutien entretiennent l’inflation, en soulignant que « les gouvernements doivent également réduire les déficits élevés qui subsistent. Un ajustement budgétaire significatif sera nécessaire dans les années à venir ».

Une des raisons pour laquelle l’inflation devrait reculer cette année est en grande partie liée à ce qu’on appelle « l’effet de base », à savoir que la flambée des prix de l’énergie ne se reproduira plus cette année.

Petite parenthèse à ce propos, le prix du gaz est revenu à son niveau de septembre 2021 effaçant toute la hausse causée par la guerre en Ukraine, ce qui a entrainé une baisse de l’inflation. Cette baisse du prix du gaz est liée à trois facteurs, des niveaux de stocks extrêmement élevés, des températures plutôt clémentes depuis le début de l’année, et une diminution de la demande (volontaire mais aussi contrainte).

Tout cela pour souligner que la baisse du prix de l’énergie est un peu l’arbre qui cache la forêt et que l’inflation mettra du temps à refluer et que dans ce contexte la BCE laissera ses taux inchangés pendant une période plus longue que certains le pensent.

Ralentissement aux Etats-Unis

Sans surprise, puisque que c’est l’intention de la FED, l’économie américaine montre des signes de ralentissement, mais pas nécessairement de récession.

Ainsi, l’indice Empire State de la FED de New York a chuté à -32.9 en janvier contre -11.2 en décembre, soit son plus bas niveau depuis la mi-2020, suite à une diminution des nouvelles commandes et expéditions et une hausse des stocks.

Une batterie d’indicateurs attendus cet après-midi devrait venir confirmer cette tendance au ralentissement. D’abord, les prix à la production sont prévus en baisse à 6.8% contre 7.4%, et le Core PPI à 5.7% contre 6.2%, confirmant dès lors la tendance au reflux des prix. Les ventes de détail en décembre devraient afficher un recul de 0.8% alors qu’elles avaient déjà reculé de 0.6% en novembre. Et la production industrielle est attendue en recul de 0.1% après un taux de -0.2% en novembre.

Pas étonnant que les taux longs aux Etats-Unis soient en recul dans l’attente de ces chiffres, même si la FED n’en a pas fini avec les hausses de taux. Le fait aussi que la BOJ n’ait pas élargi sa fourchette a contribué à détendre les taux longs.

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