Le grand bond en arrière de la Chine

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On s’en doutait, mais le chiffre du PIB en Chine pour 2022 est très loin des objectifs que s’étaient fixés les autorités et le début de l’année 2023 sera compliqué.

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On s’en doutait, mais le chiffre du PIB en Chine pour 2022 est très loin des objectifs que s’étaient fixés les autorités et le début de l’année 2023 sera compliqué.

Plus faible taux depuis 50 ans

Malgré l’abandon de la politique zéro-Covid, la croissance a quand même été de 2.9% au quatrième trimestre en taux annuel, ce qui dépasse les prévisions.

Mais sur l’ensemble de l’année 2022, l’économie chinoise affiche une croissance de 3%, contre un objectif de 5.5%, et si on fait abstraction de 2020, il s’agit du taux le plus faible depuis 1976.

C’est évidemment la conjonction de la politique zéro-Covid suivie de la politique de laisser-aller qui explique cette piètre performance de l’économie chinoise. Et à ce stade, comme les contaminations continuent et vont continuer à se répandre comme une trainée de poudre, avec pour la première fois un chiffre de 60.000 morts reconnus par les autorités, le début d’année sera atone pour la croissance.

Malgré ce contexte qui voit les usines peiner à pouvoir fonctionner faute de personnel, la production industrielle a quand même progressé de 1.3% en décembre en taux annuel, mais ce qui représente un sérieux ralentissement après les 2.2% de novembre.

Et sans surprise, en décembre, les ventes de détail ont encore reculé, mais moins qu’en novembre, à -1.3% en taux annuel contre -5.9%.

Et même si la reprise devrait s’amorcer au deuxième trimestre, deux autres indicateurs sont très interpellants pour la suite. D’une part, l’investissement immobilier a chuté de 10.0% sur un an en 2022, la première baisse depuis le début de la statistique en 1999, et les ventes de propriétés ont connu le plus fort recul depuis 1992, avec une chute de 24.3%. Et les nouvelles mises en chantier ont diminué de 39.4% en taux annuel en 2022.

Et d’autre part, la population chinoise a baissé l’an dernier pour la première fois depuis 1961, avec 1,41 milliard d’habitants fin 2022, en baisse d’environ 850.000 personnes. Ce chiffre est particulièrement inquiétant car les autorités ont basé leur modèle sur une croissance qui serait essentiellement portée par la consommation intérieure, mais avec le vieillissement de sa population plus rapide que prévu, c’est au contraire moins de main-d’œuvre disponible et une augmentation des coûts de santé et de protection sociale.

Cette baisse de la population s’explique par deux tendances totalement opposées. D’une part, le taux de natalité n’était que de 6.77 naissances pour 1 000 habitants, contre 7.52 naissances en 2021, ce qui constitue le taux de natalité le plus bas jamais enregistré. Et d’autre part, le taux de mortalité est le plus élevé depuis 1974  et a été de 7.37 décès pour 1 000 personnes, contre 7.18 décès en 2021. Et encore ce dernier chiffre pourrait fortement augmenter au début de cette année si l’on en croit certains modèles de prévision qui estiment que les décès liés au Covid pourraient être de plus de 1 million.

Davos

Voilà des données qui viendront alimenter les réflexions et débats à Davos, même si cette grand-messe a un peu perdu de sa splendeur vu le contexte très incertain qui caractérise cette année, comme je l’indiquais hier dans mon interview pour Canal Z.

Il faut dire que deux tiers des économistes des secteurs privé et public interrogés par le WEF s’attendent à une récession mondiale cette année, 18 % d’entre eux la considérant comme “extrêmement probable”.

Et en écho, une enquête sur l’attitude des chefs d’entreprise réalisée par PwC s’est avérée être la plus sombre depuis dix ans, marquant un changement significatif par rapport aux perspectives optimistes de 2021 et 2022.

Inflation en Belgique

Et l’évolution de l’inflation demeure une grande inconnue et explique les inquiétudes des économistes et des chefs d’entreprise. Et alors que l’inflation a eu un peu tendance à reculer en zone euro, en Belgique, non seulement le recul est très faible, mais en plus le Core CPI est en hausse. Une partie de l’explication se trouve certainement dans l’indexation des salaires qui est répercutée dans les coûts comme je l’indiquais hier à ABM Financial News.

L’inflation en Belgique a ralenti à 10.2% en décembre contre 10.5% en novembre, mais l’inflation de base a progressé à 7.1% en décembre contre 6.8%.  On le voit, le recul du prix de l’énergie n’exerce qu’un faible effet car l’inflation a été soutenue par les produits alimentaires transformés, entre autres.

Si on regarde l’indice ICPH (indice européen d’inflation), la Belgique affiche un taux de 10.2% en décembre et se situe en deuxième position par rapport à ses plus proches voisins.

Encore un mot sur l’inflation, qui va demeurer le sujet de cette année, l’inflation au Canada est attendue en recul à 6.3% en décembre contre 6.8% en novembre, mais essentiellement suite à une baisse du prix de l’énergie. Car l’inflation de base devrait rester inchangée à 5.3%, ce qui devrait inciter la BoC a encore augmenter ses taux de 0.25% lors de sa prochaine réunion.

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