Une prise de conscience ?

Mode Expresso

C’est un peu comme si tout d’un coup certains avaient pris conscience que l’économie allait sérieusement ralentir l’année prochaine.

Mode Lungo

C’est un peu comme si tout d’un coup certains avaient pris conscience que l’économie allait sérieusement ralentir l’année prochaine.

Le ralentissement

En Chine d’abord avec la politique zéro-covid, dont l’assouplissement dans les mesures se fait finalement de façon désordonnée et inégale. Même si la Chine vient d’annoncer, au moment où j’écris ces lignes, un assouplissement des restrictions à l’échelle nationale, à savoir que certains cas asymptomatiques et légers de Covid peuvent désormais être placés en quarantaine à domicile plutôt que dans des installations gouvernementales centralisées, et la fréquence et la portée des tests PCR seront réduites. A suivre donc.

Mais par contre, les indicateurs qui montrent ce ralentissement se bousculent et s’enchainent sans signe d’inversion de tendance.

Ainsi, les exportations chinoises se sont contractées de 8.7 % en novembre par rapport à l’année précédente, ce qui constitue la pire performance depuis février 2020. Et à priori on peut se dire qu’elles ne sont pas affectées par les mesures de confinement ou de façon limitée, ce qui fait craindre un recul plus marqué les prochains mois. Et quand Foxconn, fournisseur d’Apple, annonce que son chiffre d’affaires en novembre a chuté de 11,4 % en taux annuel, cela ne peut que peser sur les exportations.

Preuve de ce recul des exportations, les coûts du fret ont fortement chuté et reviennent à leur niveau de fin 2020.

Et le constat n’est guère plus encourageant du côté des importations, qui se prennent de plein fouet les mesures de restriction, puisqu’elles ont chuté de 10.6% en taux annuel, soit le pire chiffre depuis mai 2020.

La crainte ensuite d’un ralentissement aux Etats-Unis, même si pour le moment la majorité des indicateurs montrent l’extrêmement résilience de l’économie américaine. Mais malgré tout, elle connaitra un sérieux ralentissement en 2023 ce qui se reflète dans le recul du rendement du Treasury 10 ans. Avec comme conséquence un spread entre le Treasury 2 ans et 10 ans qui s’établit à 0.80%, soit un niveau qui ne s’était plus vu depuis les années 1980. Signe tangible d’une récession au pire, d’un ralentissement sévère au mieux.

Cause ou conséquence, le recul du prix du baril ? Je soulignais il y a deux jours toute la difficulté d’appréhender l’évolution du prix du baril. Mais il a lourdement chuté ces deux derniers jours sur fond de perspective de ralentissement de l’économie mondiale en 2023.

Qui n’empêchera pas les hausses de taux

Hausse ce matin par la Banque centrale indienne, qui a relevé son taux de 0.35% pour le porter à 6.25%. Ce qui constitue quand même un signe de modération, car les hausses précédentes avaient été de 0.50%.

Cette hausse plus modérée est justifiée par une inflation qui a légèrement reflué à 6.77%, mais la Banque centrale ne veut pas se faire distancer par la FED car sa devise demeure fortement sous pression par rapport au dollar.

Et elle a bien l’intention de poursuivre son resserrement comme l’a souligné son gouverneur, « le comité de politique monétaire a estimé que de nouvelles mesures de politique monétaire calibrées étaient justifiées pour maintenir l’ancrage des anticipations d’inflation, briser la persistance de l’inflation de base et contenir les effets de second tour. L’accent sur la maîtrise de l’inflation se poursuit. Nous ne relâcherons pas nos efforts pour ramener l’inflation à des niveaux plus gérables ».

La Banque centrale du Canada devrait augmenter de 0.50% son taux directeur pour le porter à 4.25%, cet après-midi, et laisser la porte ouverte à d’autres hausses de taux l’année prochaine, suivant en cela la FED.

Et pour ceux qui en doutaient encore, la BCE devrait faire de même comme l’a souligné son chef économiste, Philip Lane, « nous nous attendons effectivement à ce que de nouvelles hausses de taux soient nécessaires, mais beaucoup a déjà été fait. Je serais raisonnablement confiant en disant qu’il est probable que nous soyons proches du pic d’inflation”.

Mais proche du pic ne veut pas dire que l’inflation va reculer rapidement car « compte tenu de la hausse significative des prix (du gaz naturel), je n’exclus pas une inflation supplémentaire au début de l’année prochaine », a déclaré Lane.

Le déficit commercial américain

Preuve supplémentaire du ralentissement sans doute puisque le déficit commercial américain s’est creusé suite à un ralentissement de la demande mondiale qui a pesé sur les exportations.

Ce déficit a augmenté de 5,4 % pour atteindre 78,2 milliards de dollars, suite à un recul de 0.7% des exportations et une hausse de 0.6% des importations. Une partie de ce recul des exportations est lié à la fermeté du dollar aussi.

Mais si la tendance se confirme, les exportations nettes qui avaient contribué positivement au chiffre du PIB au troisième trimestre devraient au contraire amputer ce dernier et tirer la croissance vers le bas au quatrième trimestre.

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