Petite piqure de rappel

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La Banque centrale d’Australie a encore relevé ses taux, de 0.25%, tout en confirmant que d’autres hausses seront nécessaires, petit rappel bien utile et qui concerne aussi les autres Banques centrales.

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La Banque centrale d’Australie a encore relevé ses taux, de 0.25%, tout en confirmant que d’autres hausses seront nécessaires, petit rappel bien utile et qui concerne aussi les autres Banques centrales.

Banque centrale d’Australie

Elle a donc relevé son taux de 0.25% pour le porter à 3.10%, soit son niveau le plus élevé depuis 10 ans.

Mais elle a clairement laissé entendre que le processus d’ajustement n’était pas terminé et son gouverneur a déclaré « l’ampleur et le calendrier des futures hausses de taux d’intérêt continueront d’être déterminés par les données entrantes et l’évaluation par le conseil des perspectives d’inflation et du marché du travail ».

Comme la prochaine réunion aura lieu en février, elle aura eu le temps d’évaluer la situation, et elle pourrait encore augmenter ses taux de 0.50% au début de 2023.

Il faut dire que, comme aux Etats-Unis, le marché de l’emploi reste extrêmement tendu avec un taux de chômage à 3.4%, niveau quasiment inédit.

Petit rappel

Ce message de la Banque centrale d’Australie est venu rappeler, pour ceux qui l’avaient oublié, que les hausses de taux ne sont pas terminées. Et en particulier aux Etats-Unis, où, après le chiffre du chômage, deux autres indicateurs sont venus rappeler que l’économie était solide et capable d’encaisser d’autres hausses de taux.

On a d’abord eu l’indice ISM non manufacturier, qui a contrario de l’indice manufacturier, a progressé, contre toute attente, en passant de 54.4 à 56.5, avec en prime, le sous-indice de l’emploi qui progresse.

Et ensuite, les commandes à l’industrie ont progressé plus que prévu avec une hausse de 1% en octobre contre 0.3% le mois passé, soit une hausse de 12.8% sur un an. Cette hausse a concerné pratiquement tous les secteurs, avec une  hausse de 2,2% dans le matériel de transport, un gain de 1,7% dans l’automobile, une augmentation de 1,5% dans les machines, ainsi que de solides réservations dans les ordinateurs, produits électroniques et appareils électroménagers.

Résultat, les taux en dollar sont légèrement repartis à la hausse ainsi que le dollar, car ces chiffres montrent bien que l’économie américaine peut encaisser d’autres hausses de taux et que le ralentissement de l’activité est modéré.

Recul des ventes de détail

En Europe, la consommation, qui avait bien résisté, commence à souffrir, rejoignant ainsi les indices de confiance des consommateurs qui avaient lourdement chuté ces derniers mois.

Selon Eurostat, les ventes de détail ont reculé de 1.8% dans la zone euro et de 1.7% dans l’UE sur le seul mois de septembre, soit une baisse de 2.7% et de 2.4% sur un an.

Et ce mois de septembre offre une situation contrastée avec des reculs très importants en Autriche (-4.6%), en Croatie (-4%) et en Belgique (-3.3%). Alors que des hausses sont observées au Luxembourg (2.6%), peut-être boostées par les Belges !, à Chypre, Malte et au Portugal (0.5% pour les 3 pays), et en Espagne (0.4%).

Par contre, l’indice Sentix, et il rejoint en cela les indices PMI, qui mesure le moral des investisseurs, s’est redressé, ce qui confirme que le ralentissement de l’activité sera un peu moins marqué qu’escompté précédemment.

La solidité du marché de l’emploi n’est pas étranger à ce ressenti, mais cela ne veut pas dire que le risque de récession est totalement écarté.

Et cela ne veut pas dire non plus que la BCE ne va plus augmenter ses taux, comme sont venus le rappeler hier encore deux de ses membres.

D’une part, le gouverneur de la Banque de France qui a estimé qu’elle devrait relever ses taux de 0.50% le 15 décembre prochain. Et surtout, il a déclaré qu’il s’attendait à ce que les hausses de taux se poursuivent après le 15 décembre, sans pouvoir dire quand elles s’arrêteraient.

Avec une pointe d’optimisme car « il pensait que la France et l’Europe échapperaient à un atterrissage économique brutal et qu’une récession l’année prochaine était peu probable ».

Et d’autre part, Gabriel Makhlouf, membre du conseil des gouverneurs, a aussi estimé qu’une hausse de 0.50% devait intervenir la semaine prochaine. On peut vraiment dire qu’il y a consensus sur l’ampleur de cette hausse.

Et comme le gouverneur de la Banque de France l’a laissé entendre, la BCE ne s’arrêtera pas là, « je pense qu’il est probablement prématuré de commencer à parler de l’endroit où nous allons finir et je peux envisager des scénarios où nous dépassons les 3 % ».

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