L’incroyable chute du prix du baril

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Le prix du baril est revenu à son niveau de début d’année, comme si la guerre en Ukraine et les mesures d’embargo n’existaient pas.

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Le prix du baril est revenu à son niveau de début d’année, comme si la guerre en Ukraine et les mesures d’embargo n’existaient pas.

Retour au niveau de départ

Qui aurait imaginé retrouver le prix du baril à son niveau de début d’année malgré l’arrêt des achats de pétrole russe par l’Europe ?

Plusieurs facteurs expliquent ce recul. D’abord, le ralentissement de l’activité économique mondiale, et en particulier celle en Chine, qui affecte fortement la demande. Et les perspectives d’un fort ralentissement en 2023 ont encore un peu plus accentué le recul du prix du baril.

Ensuite, la hausse de la production américaine de brut, avec une hausse sur toute l’année de l’ouverture de nouveaux puits de pétrole de schiste et une hausse généralisée de la production qui a atteint un montant de 12.2 millions de barils par jour.

La mise en place du plafonnement du prix du pétrole russe s’est faite de façon progressive et à un niveau relativement proche du niveau du marché ce qui a évité de mettre une pression inutile et permis finalement l’ajustement auquel on assiste.

Car avec un niveau de 60$, le G7 a opté pour un plafond relativement élevé et s’est laissé toute latitude de revoir ce dernier tous les deux mois. Il pourra décider d’augmenter ou de diminuer le niveau du plafond et l’intensité de l’application en fonction de l’expérience et de l’évolution des conditions économiques.

Si le cycle économique mondial se renforce et que les prix du pétrole augmentent de manière significative, le plafond devra être relevé, l’application de la loi sera relâchée ou il y aura probablement une augmentation significative des détournements.

À l’inverse, si le cycle économique s’affaiblit et que les prix du pétrole chutent, il sera possible d’abaisser le plafond ou d’intensifier les mesures d’application, ce qui réduira encore les recettes de la Russie.

Nouvelle hausse de taux

La Banque centrale du Canada a bien augmenté son taux de 0.50% pour le porter à 4.25%, soit son niveau le plus élevé depuis 15 ans. Mais elle a laissé entendre qu’elle arrivait à la fin du cycle de resserrement, tout en se laissant une certaine latitude comme précisé dans le communiqué « à l’avenir, le Conseil de direction évaluera s’il est nécessaire de relever encore le taux directeur pour ramener l’offre et la demande en équilibre et l’inflation à la cible ».

Si elle note une certaine stabilisation de l’inflation, par contre, comme aux Etats-Unis, elle constate que le marché reste tendu, ce qui a justifié la hausse de 0.50%.

La perspective d’une fin de cycle a fait reculer assez sensiblement le dollar canadien, qui est pratiquement revenu à son niveau de début d’année par rapport à l’euro, alors qu’il s’était fortement renforcé jusqu’en octobre.

Cette hausse vient indirectement renforcer ou conforter, c’est comme on veut, le scénario d’une hausse de 0.50% des taux de la part de la BCE, de la FED et de la BoE la semaine prochaine.

La hausse des prix alimentaires

Les pays de l’Europe de l’Est ont tous connu les plus fortes hausses des prix des produits alimentaires depuis le début de l’année, les plaçant en tête des taux d’inflation les plus élevés. La Hongrie est particulièrement affectée avec une hausse de 45.2% sur un an de ces prix des produits alimentaires.

Résultat, les Banques centrales de ces pays doivent maintenir leur taux d’intérêt à des niveaux élevés, car ces prix des produits alimentaires ne refluent pas, ce qui pèse sur la croissance alors que cette dernière commence à fortement ralentir.

Pour expliquer cette hausse des prix des produits alimentaires, il faut pointer la sécheresse de cette année, qui n’a pas épargné la région, la hausse des coûts de l’énergie et des engrais évidemment, et la flambée des salaires.  Dans le cas de la Hongrie, il faut en plus rajouter la chute de la devise qui a augmenté les prix à l’importation.

Voilà donc pourquoi leurs inflations caracolent en tête en Europe et que la décrue l’année prochaine sera particulièrement lente. Le recul du prix du baril est évidemment une bonne nouvelle, mais par contre, le prix du gaz n’est pas prêt de connaitre le même mouvement.

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