Le mystère du marché de l’emploi aux Etats-Unis

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Pas de simple de sortir de la politique zéro-covid, et cela ne peut se faire que par étapes, et en attendant les signaux du ralentissement en Chine s’accumulent.

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Pas de simple de sortir de la politique zéro-covid, et cela ne peut se faire que par étapes, et en attendant les signaux du ralentissement en Chine s’accumulent.

Recul du CPI

Aussi bien le CPI que le PPI en Chine indiquent un ralentissement de l’activité économique et une demande interne assez atone.

Si le PPI est resté, en taux annuel, à -1.3% en novembre comme en octobre, par contre, le CPI est passé de 2.1% à 1.6%. Les prix à la production ont été tirés vers le bas par l’industrie sidérurgique où les prix affichent une baisse de 18.7% en taux annuel.

Et même si les autorités ont annoncé un allégement dans les mesures, il faudra du temps pour assister à une réelle reprise de l’activité économique.

Comme on parle des prix à la production, et comme se profile la réunion de la FED la semaine prochaine, cet après-midi sera publié ce chiffre aux Etats-Unis. Et le recul des prix à la production devrait se confirmer puisque l’on attend un indice PPI à 7.2% contre 8%, et l’indice hors énergie et alimentation à 5.9% contre 6.7%.

De quoi conforter le scénario d’une hausse de 0.50% des taux de la part de la FED, de quoi faire reculer le dollar, de quoi faire remonter un peu les bourses et de quoi accentuer le spread entre le Treasury 10 ans et 2 ans.

Le mystère du marché de l’emploi

L’inversion de la courbe aux Etats-Unis est considérée comme un indicateur de survenance d’une récession dans un avenir relativement proche. Mais le marché de l’emploi aux Etats-Unis indique juste l’inverse et demeure toujours aussi tendu.

Même si certains signes montrent une légère détente, la crise Covid a entrainé une dislocation du marché du travail avec des millions de personnes qui ont « disparu » du circuit.

Il suffit d’observer le taux d’emploi, qui est resté quasiment inchangé tout au long de l’année, mais qui se situe 1.3% en dessous de son niveau avant Covid, ce qui représente environ 3.4 millions de personnes qui ne sont pas revenues.

Powell a d’ailleurs reconnu que « cela a été très décevant et un peu surprenant », mais surtout que moins de travailleurs signifie moins de production potentielle, ce qui obligerait la Fed à augmenter encore plus ses taux pour ralentir la demande et qu’elle s’ajuste à la production.

Si jusqu’à présent le marché de l’emploi avait trouvé une forme d’équilibre entre les jeunes qui rentrent, le flux migratoire et les fin de carrière, cette année, certains travailleurs ont quitté leur emploi mais en ne devenant pas chômeurs et en quittant complètement le marché du travail.

Et la crainte de la FED est que ce déséquilibre ne soit durable et exerce alors une pression permanente à la hausse sur les salaires comme l’a souligné Powell en déclarant « si l’on regarde en arrière, on constate qu’une pénurie importante et persistante d’offre de main-d’œuvre s’est ouverte pendant la pandémie. Et il semble peu probable que cela se referme complètement de sitôt ».

Selon lui, l’économie pourrait compter environ 3.5 millions de travailleurs de moins que ce qu’elle aurait été sans la pandémie. Et cela est dû essentiellement  à un nombre excessif de départs à la retraite.

Selon un article des économistes de la Fed Joshua Montes, Christopher Smith et Juliana Dajon, ils estiment à environ 2 millions « départs à la retraite excédentaires », c’est-à-dire de personnes qui n’auraient pas pris leur retraite en l’absence de la pandémie. « Nous considérons qu’il est peu probable […] que la part des retraités diminue sensiblement pour revenir à sa tendance d’avant la pandémie et que ceux qui ont pris une retraite anticipée réintègrent la population active en grand nombre », ont écrit les chercheurs. « Il faudra peut-être quelques années pour que le comportement des retraités se normalise ».

Mais si la FED, par ses hausses de taux, provoque un ralentissement marqué de l’activité économique, le taux de chômage pourrait passer de 3.7% à 4.9% fin 2023, ce qui viendrait un peu calmer les tensions sur le marché de l’emploi.

Mais la question des raisons de ces départs massifs à la retraite et cette disparition de certains travailleurs n’en demeure pas moins un mystère.

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