Le dollar anticiperait-il le ralentissement ?

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Le reflux des taux longs aux Etats-Unis est impressionnant, provoqué évidemment par les propos de Powell et aussi les signes de ralentissement de l’économie.

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Le reflux des taux longs aux Etats-Unis est impressionnant, provoqué évidemment par les propos de Powell et aussi les signes de ralentissement de l’économie.

L’économie ralentit

C’est clairement ce que recherche la FED avec ses hausses de taux, et ce qui explique pourquoi les taux longs ont tendance à refluer dans la perspective d’un ralentissement de l’économie.

Preuve de ce ralentissement, l’indice ISM manufacturier est passé sous le seuil des 50 pour la première fois depuis deux ans et demi. Et les sous-indices montrent que toutes les composantes sont en recul, avec en particulier une chute des nouvelles commandes.

Elément important aussi, le sous-indice qui mesure les livraisons des fournisseurs a également nettement reculé, signe que les problèmes dans les chaînes d’approvisionnement s’estompent complètement, ce qui est un indicateur de recul de l’inflation.

Un autre indicateur du ralentissement de l’économie américaine devrait venir des chiffres du chômage qui seront publiés cet après-midi. Si le chiffre est confirmé, les créations d’emploi devraient être les plus faibles depuis deux ans.

Selon les estimations, ces créations d’emploi devraient être de 200.000 contre 261.000 en octobre, avec un taux de chômage qui devrait rester inchangé à 3.7%.

Autre élément regardé à la loupe par la FED, le salaire horaire moyen est attendu en hausse de 0.3% d’un mois à l’autre, soit un taux annuel qui passerait de 4.7% à 4.6% en novembre, contre un niveau de 5.6% en mars. Ce chiffre irait dans le bon sens même s’il demeure encore trop élevé pour la FED.

Et viendrait conforter la tendance générale de reflux des prix, ce qu’a également montré l’indice des prix des dépenses de consommation personnelle (PCE), à l’exclusion des composantes volatiles que sont l’alimentation et l’énergie, qui a augmenté de 5.0 % en taux annuel en octobre, contre un taux  de 5.2 % en septembre.

Ces chiffres de l’emploi devraient plaider pour une FED moins agressive, ce qui explique pourquoi le dollar continue de nettement reculer, mais cela ne veut surtout pas dire qu’elle va stopper ses hausses de taux.

Car le marché de l’emploi est toujours tendu et les dépenses de consommation extrêmement solides. Elles sont en effet ressorties en hausse de 0.8% en novembre après un gain de 0.6% en septembre.

Moins de pression sur les prix

Ce recul des prix s’observe aussi en Europe avec les indices PMI manufacturiers qui sont en territoire négatif mais qui montrent aussi que les indices des prix des intrants et des extrants ont considérablement diminué.

Ce qui vient après la publication du recul de l’inflation en zone euro selon les chiffres publiés mercredi par Eurostat. Et avant la publication de l’indice des prix à la production qui sera publié ce matin et qui devrait aussi s’infléchir nettement avec un taux annuel attendu à 31.5% contre 41.9%.

Mais comme pour la FED, la BCE n’en a pas fini avec les hausses de taux et le reflux des taux longs en Europe n’est en rien le signal d’un changement de tendance.

Prix du pétrole, le yo-yo

L’espoir d’un assouplissement des mesures de restriction en Chine a provoqué une petite remontée du prix du baril.

Même si on sait ce que valent les rumeurs, mais certaines prédisent que la Chine  devrait annoncer un assouplissement de ses protocoles de quarantaine dans les prochains jours et une réduction des tests de masse.

Et d’autres rumeurs, prêtent l’intention à l’OPEP+ d’encore réduire sa production pour éviter de voir le prix du baril continuer de reculer.

Dans le même temps, les gouvernements de l’Union européenne se sont provisoirement mis d’accord sur un plafonnement du prix du pétrole russe à 60 dollars le baril, assorti d’un mécanisme d’ajustement permettant de maintenir le plafond à 5 % en dessous du prix du marché. Seule la Pologne, qui avait fait pression pour que le plafond soit le plus bas possible, n’a pas encore confirmé son accord.

Par contre le recul du dollar par rapport à la majorité des devises est un frein au recul du prix du baril, car en général ce dernier évolue en sens inverse à l’évolution  du dollar.

D’inflation il en sera aussi question demain matin lors du débat auquel je vais participer dans le cadre du salon Finance Avenue organisé par l’Echo et De Tijd. Je participerai au débat d’ouverture de ce salon sur le thème « Les Banques centrales vont-elles nous plonger dans la récession ? ».

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