Un dollar capricieux

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La confirmation de la récession technique en zone euro ne change pas la perception d’un rebond de l’économie ….

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La confirmation de la récession technique en zone euro ne change pas la perception d’un rebond de l’économie sur la seconde partie de l’année, mais cela n’empêchera cependant pas la BCE de maintenir sa politique accommodante.

Loin de l’or aussi

Tout comme le Japon hier, la confirmation du recul de 0.6% du PIB de la zone euro au premier trimestre place cette dernière loin de l’or décrochée par la Chine et les Etats-Unis. Comme le montre le graphique, la Belgique et la France sont les seuls à afficher un PIB positif au premier trimestre, et clairement le recul de celui de la zone euro est imputable en grande partie à l’Allemagne.

Les Pays-Bas ne font guère mieux avec un recul de 0.5% du PIB au premier trimestre après une contraction de 0.1% au quatrième trimestre, affichant donc aussi une récession technique. Ce nouveau recul est bien entendu lié aux mesures de confinement qui ont fait baisser de 3.5% la consommation intérieure. Le gouvernement table sur un taux de 2.2% cette année, ce qui un peu en deçà des prévisions pour la zone euro.

Clairement, ce début d’année, marqué par un recul du PIB en zone euro, n’était pas le scénario attendu et cela décale sensiblement le moment où la zone euro retrouvera son niveau d’avant crise.

Et malgré cela, l’euro se renforce par rapport au dollar, mais n’est-ce pas plutôt le dollar qui s’affaiblit ?

Recul du dollar

Si l’on observe l’évolution du dollar par rapport à un panier de devises (voir graphique), on constate que ce dernier n’est donc pas en recul uniquement par rapport à l’euro. Dans les facteurs explicatifs, il faut pointer, d’une part le double déficit, commercial et budgétaire, et d’autre part, la perspective de voir la FED laisser ses taux inchangés pour encore un moment. Ce qui devrait d’ailleurs être confirmé avec la publication des minutes de la dernière réunion de la FED cet après-midi.

Ce qui est encore plus intéressant à observer c’est l’évolution du dollar par rapport aux devises qui devraient voir leur banque centrale resserrer plutôt que la FED leur taux.

C’est le cas du dollar canadien, qui, comme le montre le graphique, a touché son niveau le plus élevé par rapport au dollar depuis mai 2015, ou si on veut le dire autrement, le dollar a touché son niveau le plus bas par rapport au dollar canadien. Il faut dire que la Banque centrale du Canada a clairement laissé entendre qu’elle allait augmenter ses taux plus rapidement compte tenu des perspectives plus favorables. Et la publication des chiffres de l’inflation cet après-midi ne devrait que renforcer cette tendance.

Le mouvement est moins marqué, mais par rapport au sterling (voir graphique), le dollar est également en recul. Dans le cas du sterling, la BOE a déjà procédé à une petite réduction de son programme d’assouplissement quantitatif, et devrait agir plus vite que la FED également. Le Core CPI est attendu en hausse à 1.3% contre 1.1%, hausse donc modeste, qui ne devrait pas inciter la BOE à agir sans doute aussi rapidement que la BoC, ce qui explique la différence d’évolution des devises. Il faut ajouter aussi que la BOE reste prudente par rapport à une reprise de l’économie, même si elle a revu ses prévisions fortement à la hausse, car le variant indien commence à inquiéter les autorités en Grande-Bretagne, sans encore, pour le moment, remettre en cause le processus de déconfinement.

Pression sur le prix du pétrole

Après avoir touché le niveau des 70$ le baril hier, ce dernier est reparti à la baisse, ce qui explique aussi pourquoi les devises liées aux matières premières n’ont pas profité de la faiblesse du dollar.

Ce recul du prix du baril s’explique par la crainte d’un recul de la demande en provenance d’Asie avec la troisième vague qui frappe l’Inde, Taiwan, le Vietnam et la Thaïlande et qui pourrait entrainer de nouvelles mesures de restriction.

A côté de cela, un retour de l’Iran sur le marché international en cas de levée des sanctions américaines entrainerait une hausse de la production, ce qui pourrait peser sur les prix.

Prendre un moment

Je voulais simplement partager les réflexions d’Axel Kahn, président de la Ligue contre le cancer, médecin, généticien et essayiste, qui a déclaré avant hier « c’est intéressant comme expérience : on ne vit qu’une seule fois, puisqu’ensuite on est mort”, je vous laisse écouter la suite

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