Le dollar s’envole

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La hausse plus importante que prévu des ventes de détail aux Etats-Unis, ainsi que la progression de la production industrielle pourraient inciter la FED à accélérer son tapering, ce qui a encore un peu plus renforcé le dollar.

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La hausse plus importante que prévu des ventes de détail aux Etats-Unis, ainsi que la progression de la production industrielle pourraient inciter la FED à accélérer son tapering, ce qui a encore un peu plus renforcé le dollar.

Quatrième trimestre solide

Les indicateurs économiques aux Etats-Unis indiquent que la croissance sera meilleure au quatrième trimestre qu’au troisième, ce qui devrait inciter la FED à encore plus réduire ses rachats d’actifs.

Deux indicateurs sont venus renforcer ce sentiment, d’une part les ventes de détail qui ont progressé de 1.7% en octobre après une hausse de 0.7% le mois précédent. Si l’on regarde les ventes de détail hors automobile, essence, matériaux de construction et services de restauration, la hausse a été de 1.6% après une progression de 0.5%.

On sait combien la consommation est importante dans le PIB américain, et donc cette hausse, en dépit de la hausse des prix et du recul de la confiance des consommateurs américains, laisse augurer d’une croissance estimée à 5% pour le quatrième trimestre.

Et d’autre part donc, la production industrielle a fortement rebondi avec une hausse de 1.6% après un recul de 1.3% en septembre. La production manufacturière a progressé de 1.2%, soit son niveau le plus élevé depuis mars 2019, suite à un rebond de 11% de la production automobile. Et les utilisations des capacités manufacturières affichent un taux de 76.7%, soit le plus haut niveau depuis janvier 2019.

Ces indicateurs ont légèrement renforcé les taux longs américains, soutenu fortement la bourse américaine, mais surtout et avant tout renforcé le dollar. Deux graphiques pour illustrer ce renforcement du dollar, celui par rapport à l’euro, et encore plus spectaculaire celui par rapport au yen.

Mais il y a encore mieux

Le graphique qui illustre l’évolution de la parité en USD/TRY avec une hausse encore plus marquée du dollar ou plus exactement un effondrement de la livre turque qui se poursuit.

Cette nouvelle chute s’explique parce que l’on s’attend à une nouvelle baisse des taux demain malgré la poursuite de la hausse de l’inflation (baisse de 1% pour le porter le taux à 15% avec une inflation à 19.9%).

Si la baisse de la devise est une bonne chose pour booster les exportations et donc soutenir l’activité, elle est porteuse d’inflation importée et surtout aggrave le coût de la dette en dollar.

Europe de l’Est, double défi

Les pays de l’Europe de l’Est sont particulièrement touchés par les ruptures dans les chaînes d’approvisionnement, à cause du poids du secteur automobile, et par la hausse de l’inflation.

Ainsi, la croissance au troisième trimestre en taux annuel a été de 6.1% en Hongrie alors que l’on tablait sur un taux de 7.4%, et celle en Slovaquie est retombée à 1.3% contre 9.6% le trimestre précédent. En Roumanie, la croissance a été certes de 7.2% en taux annuel, mais inférieure aux prévisions.

Compte tenu de la hausse de l’inflation, les Banques centrales dans ces pays n’ont pas d’autres choix, parce qu’elles sont indépendantes heureusement, pas comme en Turquie, que d’augmenter leur taux.

Cela a encore été le cas hier avec une hausse de 0.30% du taux directeur en Hongrie, ce qui porte ce dernier à 2.1%, avec un taux d’inflation qui a grimpé à 6.5% en octobre.

Un pas de plus vers la hausse des taux

Le sterling s’est renforcé de nouveau après la publication des chiffres du chômage en Grande-Bretagne, qui montrent que le marché de l’emploi a bien résisté à la fin des aides du gouvernement.

Selon les données publiées, le taux de chômage sur la période de juillet à septembre s’inscrit à 4.3% contre 4.5% auparavant, soit son niveau le plus bas depuis juillet 2020. L’emploi a augmenté de 247 000 unités sur la même période de juillet-septembre, tandis que le nombre de chômeurs a diminué de 152 000.

De leur côté, les offres d’emploi ont atteint le niveau record de 1,172 million, soit près de 400 000 de plus qu’avant la pandémie. Avec des difficultés particulières dans certains secteurs tels que l’agroalimentaire et le transport routier de marchandises où les restrictions post-Brexit concernant les travailleurs de l’Union européenne compliquent la tâche pour pourvoir les postes.

Autant dire que les chiffres de l’inflation en Grande-Bretagne publiés ce matin seront analysés à la loupe surtout qu’ils sont attendus en hausse avec un CPI à 3.9% contre 3.1% le mois précédent, et un Core CPI à 3.1% contre 2.9%.

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