Inflation, et risque de ralentissement, mauvais cocktail

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Après le dollar, c’est au tour du sterling de se renforcer après la publication des chiffres d’inflation, qui sont venus quasiment confirmer que la BOE devrait augmenter ses taux encore cette année.

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Après le dollar, c’est au tour du sterling de se renforcer après la publication des chiffres d’inflation, qui sont venus quasiment confirmer que la BOE devrait augmenter ses taux encore cette année.

Renforcement du sterling

Comme le montre le graphique, l’inflation en Grande-Bretagne s’est envolée en passant de 3.1% en septembre à 4.2% en octobre, pour atteindre son niveau le plus élevé depuis 10 ans.

La perspective d’une hausse des taux a poussé le sterling à la hausse par rapport à l’euro comme le montre le graphique.

Car la BOE rejoint ainsi les Banques centrales qui devraient augmenter leur taux dans les prochains mois compte tenu du niveau d’inflation. Il suffit pour cela d’observer le graphique qui reprend l’évolution du rendement de l’obligation à 2 ans américaine (ligne noire), britannique (ligne bleue), et canadienne (ligne verte).

Car au Canada, l’inflation a aussi connu un sacré coup d’accélérateur en passant de 4.4% à 4.7%, soit son niveau le plus élevé depuis février 2003. Ce chiffre vient confirmer les intentions de la Banque centrale d’augmenter ses taux d’ici le mois d’avril 2022, ce que reflète la hausse du rendement à deux ans.

Le débat fait rage

Si la hausse des taux se profile donc aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et au Canada, par contre la position de la BCE est totalement incertaine et les dissensions semblent s’aggraver.

Comme le montre le graphique, la zone euro n’échappe pas à la hausse de l’inflation, même si cette hausse est liée à des éléments temporaires qui devraient s’estomper l’année prochaine.

Mais comment faire la part des choses et comme l’a rappelé Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, il faut garder toutes les possibilités ouvertes mais « il faut éviter l’erreur d’un resserrement prématuré de la politique monétaire en réponse à un pic d’inflation temporaire et peut-être de courte durée. D’autre part, cela signifie qu’il faut garder un œil attentif sur les risques de hausse de l’inflation que les marchés financiers anticipent actuellement et conserver l’optionalité pour pouvoir agir si nécessaire ».

Elle a cependant reconnu, « il y a moins d’accord sur la persistance d’un grand nombre de ces pressions sur les prix et sur ce qu’elles signifient pour la réponse appropriée de la politique monétaire ». Le débat ne fait que commencer.

Pas de débat par contre

Comme le montre le graphique, ce n’est plus une chute mais à un effondrement de la livre turque auquel on assiste, encore accentué par des propos d’Erdogan alors que la Banque centrale se réunit ce jeudi.

Il a en effet déclaré « nous allons lever ce fléau des taux d’intérêt sur le dos des gens. Nous ne pouvons certainement pas permettre à notre peuple d’être écrasé par les taux d’intérêt. Je ne peux pas et ne veux pas rester sur cette voie avec ceux qui défendent les taux d’intérêt ».

Mais une nouvelle baisse de taux, on attend une baisse de 1%, ne pourra qu’entrainer une nouvelle chute de la devise avec des conséquences qui pourraient être désastreuses.

Annonce demain

Selon le journal Nikkei, le gouvernement japonais devrait annoncer demain un plan de relance de dépenses pour environ 488 milliards de dollars.

Mais derrière cette somme plus importante que prévu se pose deux questions. D’une part, cela signifie que le gouvernement va devoir émettre de nouveaux emprunts et encore aggraver l’endettement. Et d’autre part, se pose la question de savoir si ce plan apportera une réelle stimulation de l’économie alors qu’il consistera principalement en des versements en espèces aux familles avec enfants, aux ménages à faible revenu et aux entreprises mises à mal par la pandémie.

Inquiétudes de la BCE

Comme le tweetait hier avec beaucoup d’humour Alexandre Baradez, Chief Market Analyst chez IG France, « le marchand de bonbons s’inquiète de la flambée des caries » en parlant du rapport de la BCE.

Car dans ce rapport, cette dernière s’inquiète de l’exubérance des marchés immobiliers et financiers, exubérance à laquelle elle a quand même allègrement contribué.

Et je cite le rapport de la BCE « au deuxième trimestre de 2021, les prix de l’immobilier dans la zone euro ont augmenté à leur rythme le plus rapide depuis 2005, dans un contexte de signes d’assouplissement des normes de crédit hypothécaire. Si la reprise économique a également soutenu les fondamentaux à court terme du marché immobilier, la poursuite de la forte croissance des prix des logements, de l’ordre de 7 % au niveau agrégé de la zone euro, reste préoccupante, dans un contexte de signes de hausse des prix plus généralisée dans les zones urbaines et non urbaines ».

De plus, la BCE s’inquiète également et constate que « l’évolution soutenue des prix des actifs financiers suscite des craintes de surévaluation sur certains marchés, ce qui accroît la probabilité de corrections du marché ».

Il n’y aura exceptionnellement pas de commentaire demain, car comme le savent certains je vais au salon des vignerons à Lille chaque année. Et en boutade, je pourrais dire que je vais y faire des provisions pour pouvoir vivre les nouvelles prochaines périodes de télétravail et ..  de nouveaux confinements.

Mais cela ne m’empêchera pas de participer samedi matin au débat sur “les Banques centrales face aux poussées inflationnistes” qui se tiendra dans le cadre du salon Finance Avenue où vous pouvez vous inscrire via ce lien.

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Bonne dégustation