Un petit tour, et puis s’en va …

Je ne croyais pas si bien dire en titrant lundi « Semaine cruciale pour Liz Truss ? », tellement cruciale qu’elle a vu sa démission après 44 jours de mandat. Et maintenant ?

Démission

La position de Liz Truss devenait intenable et elle n’a pas eu d’autre choix que de jeter l’éponge et de remettre son mandat. Mais les dégâts sont tellement considérables que l’on peut légitimement se poser la question de savoir si le parti conservateur trouvera en son sein un candidat capable de restaurer la crédibilité. Parmi les candidats pressentis revient l’ancien ministre des Finances , Rishi Sunak, et l’ancien ministre de la Défense, Penny Mordaunt.

Le choix devrait intervenir rapidement, mais en cas de blocage, la tenue d’élections aurait des conséquences désastreuses pour les conservateurs.

Cette annonce n’a en tout cas pas ému les marchés, qui, il faut bien le dire, ont d’autres préoccupations pour le moment.

Dont ..

Encore et toujours la hausse des taux aux Etats-Unis qui se poursuit. Avec une nouvelle déclaration d’un membre de la FED qui est venu rappeler à ceux qui n’avaient pas encore compris que la FED ne ferait pas de concession.

Patrick Harker, président de la FED de Philadelphie, a déclaré « étant donné notre manque franchement décevant de progrès dans la réduction de l’inflation, je m’attends à ce que nous soyons bien au-dessus de 4 % d’ici la fin de l’année » en parlant des taux d’intérêt.

Et il a été assez précis sur la suite en déclarant « dans le courant de l’année prochaine, nous allons cesser de relever les taux. À ce moment-là, je pense que nous devrions maintenir un taux restrictif pendant un certain temps pour laisser la politique monétaire faire son travail ».

Inutile de préciser que cette nouvelle hausse des taux a entrainé une hausse également du dollar par rapport au yuan et par rapport au yen en passant le fameux seuil des 150.

Changement au Japon ?

Pourrait-on voir bientôt la BOJ rejoindre la cohorte des Banques centrales qui augmentent leur taux et donc voir le yen cesser de s’affaiblir ?

La question est sans aucun doute prématurée, mais la hausse de l’inflation au Japon aussi pose un sérieux dilemme à la BOJ qui maintient des taux ultra bas pour soutenir l’économie, mais ce qui a provoqué une chute de la devise qui provoque une hausse de l’inflation.

Car l’inflation générale s’est inscrite à 3%, soit son niveau le plus élevé depuis 8 ans, mais essentiellement à cause de la hausse des coûts à l’importation vu la faiblesse du yen.

L’inflation de base a également progressé à 1.8% contre 1.6% en août et elle est à son niveau le plus élevé depuis mars 2015. Mais cela reste évidemment un niveau extrêmement modeste par rapport aux taux d’inflation observés ailleurs et rien n’indique que le gouverneur de la BOJ, Kuroda, soit prêt à changer sa politique monétaire.

Pas du tout la même attitude

Le dollar a aussi atteint un nouveau record par rapport à la livre turque après que la Banque centrale ait encore abaissé ses taux et en plus de façon plus importante que prévu.

Elle a en effet réduit son taux de 1.50% pour le porter à 10.5% en vue d’arriver d’ici la fin de l’année à un taux inférieur à 10% suivant en cela les injonctions d’Erdogan.

Avec un taux d’inflation en septembre à 83%, ce nouveau recul de la devise va encore peser à la hausse sur l’inflation.

Encore un mot sur l’immobilier

Aux Etats-Unis, avec un nouveau chiffre publié hier, qui montre que ce secteur est particulièrement affecté par les hausses de taux.

Ce chiffre est celui des ventes de maisons existantes qui ont reculé de 1.5% en septembre, ce qui avec 4.71 millions d’unités est le niveau le plus bas depuis septembre 2012.

Et s’il faut tenir compte que les taux hypothécaires ont encore augmenté depuis lors, la baisse n’est certainement pas terminée, d’autant plus que si  le prix médian des maisons existantes a augmenté sur un an, cette hausse se tasse de mois en mois.