L’inflation ne recule toujours pas, dans la majorité des pays, et si elle recule c’est uniquement parce que le gouvernement a pris des mesures temporaires qui provoquent un recul artificiel.
Cela va être douloureux
L’inflation ne recule toujours pas, dans la majorité des pays, et si elle recule c’est uniquement parce que le gouvernement a pris des mesures temporaires qui provoquent un recul artificiel.
Etat des lieux
L’inflation en Espagne a atteint un taux qui n’avait plus été vu depuis 1985, à savoir un taux annuel de 10.2% en juin. Non seulement, ce taux est largement au-dessus des prévisions, mais surtout il faut le comparer au taux de 8.5% du mois précédent.
En Belgique, nous ne sommes pas loin des 10% avec un taux qui est passé de 8.97% à 9.65% en juin en taux annuel (taux qui n’avait plus été vu depuis 1982). Evidemment que le poids de l’énergie est lourd dans cette hausse de l’inflation, mais la hausse des prix des produits alimentaires commence à se faire nettement sentir.
Le seul recul est venu de l’inflation en Allemagne, qui est passée de 8.7% à 8.2% en juin en taux annuel, avec un recul de 0.1% d’un mois à l’autre contre une hausse de 1.1% le mois précédent.
Ce recul est en partie lié aux mesures prises par le gouvernement, qui ont été une baisse des taxes sur le carburant et un abonnement temporaire à 9 euros par mois pour voyager partout à travers le pays. On ne peut donc pas encore parler de tournant dans l’évolution de l’inflation.
En France, le taux d’inflation est attendu à 5.2% contre 5.7%, et ce sont clairement les mesures prises par le gouvernement qui explique ce décalage par rapport à l’Allemagne ou la Belgique.
Ces chiffres globalement n’ont pas rassuré et les hausses de taux sont inéluctables et vont peser sur l’économie. De quelle ampleur ? Avec un risque de récession ? Les incertitudes sont nombreuses et elles ont pesé sur les bourses et pèseront encore et le dollar sert de nouveau de valeur refuge. En particulier par rapport au yen avec un nouveau niveau quasiment record.
Et l’euro est aussi retombé par rapport au dollar, mais surtout par rapport au franc suisse en passant sous la parité pour la première fois depuis plus de 7 ans.
Et les propos des principaux responsables des Banques centrales réunis à Sintra ne vont pas rassurer les marchés. Ils ont tous reconnu que la réduction de l’inflation sera douloureuse comme le soulignait Powell « il est fort probable que ce processus soit douloureux, mais le pire serait de ne pas s’attaquer à cette inflation élevée et de la laisser persister ».
Mais Powell a admis que les décisions sont compliquées car « y a-t-il un risque que nous allions trop loin ? Il y a certainement un risque, mais je ne serais pas d’accord pour dire que c’est le plus grand risque pour l’économie. La plus grosse erreur à commettre, disons-le comme ça, serait de ne pas réussir à rétablir la stabilité des prix ».
Le chemin est donc étroit et les Banques centrales n’ont pas d’autres choix que d’agir vite et fort même si cela entraine un net ralentissement économique. Et comme la norme devient des hausses de 0.50%, la Banque centrale de Suède devrait augmenter son taux de 0.50% ce jeudi pour le faire passer à 0.75%.
Reprise mais ..
L’indicateur PMI officiel des services en Chine a fait un sacré bond en repassant nettement au-dessus des 50 avec la levée des mesures de restriction dans la majorité des régions et villes.
Mais le secteur manufacturier n’affiche pas la même reprise et souffre toujours de l’impact de ces mesures de restriction. Ce qui a d’ailleurs incité S&P à revoir à la baisse ses prévisions de croissance pour la Chine à 3.3% pour cette année contre une précédente estimation de 4.2%.
Et cette révision est bien évidemment liée à l’impact des mesures de restriction, mesures de restriction qui devraient rester de mise en cas de reprise des contaminations comme l’a rappelé le Président Xi Jinping. Ce dernier a en effet confirmé le maintien de la politique zéro Covid même si cette politique a un impact négatif sur l’activité économique.
Pas question de reprise
Mais au contraire de récession qui se confirme pour la Russie. Selon les quelques données disponibles, la production industrielle a reculé de 1.7% sur un an en mai, avec une chute de 96.7% de la production automobile.
De leur côté, les ventes au détail ont chuté de 10,1% en mai après une baisse de 9,8% en avril.
Tout cela donne à penser que l’économie russe devrait se contracter d’au moins de 10% cette année, même si le ministère de l’économie parle lui d’un recul de 7.8%.