La confiance des consommateurs s’érode dangereusement

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La confiance des consommateurs, et donc les dépenses de consommation, sont la pierre angulaire de la croissance américaine, et donc quand la confiance recule, l’économie tangue.

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La confiance des consommateurs, et donc les dépenses de consommation, sont la pierre angulaire de la croissance américaine, et donc quand la confiance recule, l’économie tangue.

Recul de la confiance

Après le recul de l’indice de l’Université de Michigan, un recul de l’indice de confiance des consommateurs américains était attendu, mais il a été plus important que prévu, et est tombé à son niveau le plus bas depuis 16 mois.

Cet indice a chuté de 4.5 points et exprime les inquiétudes des consommateurs sur la croissance sur la seconde partie de l’année, voire d’une récession. Si les consommateurs n’ont pas réduit leurs dépenses, ils s’inquiètent de la hausse de l’inflation et sont en particulier influencés par la hausse du prix de l’essence. Et c’est ce qui est sans doute le plus inquiétant dans cet indice, c’est que les prévisions d’inflation des consommateurs pour les 12 prochains mois ont bondi à un niveau record de 8,0 %, contre 7,5 % en mai.

Et si les dépenses pour acheter un bien ne sont pas remises en cause, en revanche, les vacances pourraient être sacrifiées, ce qui pèsera sur l’activité économique sur la seconde partie de l’année.

Cet indice a plombé la bourse américaine qui s’est une nouvelle fois inquiétée du risque de récession.

Confiance encore

Il n’y a pas qu’aux Etats-Unis que la confiance des consommateurs est en net recul, mais également en Allemagne où l’indice GfK est tombé à son niveau le plus bas historique. En cause, la guerre en Ukraine et la forte hausse de l’inflation qui affecte le pouvoir d’achat des ménages.

En France, même constat, l’indice de confiance des consommateurs publié par l’INSEE est passé de 85 à 82, soit son niveau le plus bas depuis juillet 2013. Il a largement dépassé le niveau atteint lors de la période de confinement en 2020, alors que le taux d’inflation en France est nettement en dessous de celui de l’Allemagne et même de la zone euro en moyenne.

D’ailleurs, on attend le chiffre d’inflation en Allemagne qui devrait encore augmenter puisqu’on attend un taux annualisé de 8.8% en juin contre 8.7% le mois précédent.

Pour revenir à la France, ce recul de l’indice de confiance est aussi lié à l’incertitude créée par la situation politique et l’absence de majorité présidentielle qui fait craindre une paralysie de l’Etat.

Etat qui, par le biais de son gouvernement, a dû revoir drastiquement à la baisse ses prévisions de croissance pour cette année. Au lieu d’une croissance attendue à 4% précédemment, le gouvernement ne table plus désormais que sur une croissance de 2.5%.

Concernant l’inflation, « nous prévoyons un niveau d’inflation à 5 %. C’est le plus faible de la zone euro ! Nous estimons que ce pic inflationniste commencera sa décrue mi-2023 », a déclaré Bruno Le Maire. « Après, l’inflation restera structurellement plus élevée, autour de 2% ».

Si je change de continent, la question de la confiance des consommateurs se pose de la même façon avec le recul de l’indice de confiance des consommateurs en Corée du Sud. Ce dernier est passé de 102.6 à 96.4, soit son niveau le plus faible depuis janvier 2021, et la plus forte chute d’un mois à l’autre depuis juillet 2021, avec également des anticipations d’inflation revues à la hausse.

Une BCE bien décidée

La BCE veut absolument éviter une fragmentation dans la zone euro et s’emploie depuis plusieurs jours à rassurer les marchés sur ses intentions, et il en va de sa crédibilité comme je le soulignais dans le Trends la semaine passée. Ce qui fonctionne pour le moment même si les spreads sont plus élevés depuis le début de l’année.

Christine Lagarde a précisé les intentions de la BCE lors du Forum annuel des Banques centrales en déclarant « le nouvel instrument devra être efficace tout en étant proportionné et en incluant des dispositifs de garanties suffisants pour préserver la dynamique des Etats membres vers une politique budgétaire saine ».

Pas question de venir en aide à un Etat, si ce dernier est laxiste, sans pour autant le mettre sous tutelle, l’idée étant que ce dernier respecte les recommandations de la Commission européenne qui sont déjà d’application.

Comme je l’indiquais dans le Trends, la BCE a bien l’intention de neutraliser ses achats en retirant des liquidités.

Précision importante, apportée par notre gouverneur Pierre Wunsch, « en cas de fragmentation indésirable, nous devrions agir et je dirais même qu’il ne devrait y avoir aucune limite. Il y aura des limites juridiques, bien sûr, mais sur le plan conceptuel, si c’est clairement indésirable, il ne devrait y avoir aucune limite. Nous ne voulons avoir des règles trop strictes qui nous empêcheraient d’agir quand cela sera souhaitable ».

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