L’impensable s’est produit …

Un pas de plus a été franchi par la reconnaissance par la Russie des deux régions pro russes en Ukraine et l’envoi de troupes russes de « maintien de la paix », et les Occidentaux restent pantois.

Guerre froide

Comment définir autrement ce qui est en train de se passer, la Russie a annexé une partie du territoire ukrainien et menace encore plus l’Ukraine. Et la situation pourrait s’enliser ainsi avec des sanctions qui ne vont en rien changer les intentions de Poutine.

Les premières conséquences sont nombreuses et les réactions sont l’expression d’une certaine incompréhension et de peur de l’incertitude. D’abord en Russie, la bourse s’est littéralement effondrée hier avec un recul de plus de 10% et le rouble s’est affaibli. Mais peu importe les conséquences économiques, Poutine est bien décidé à restaurer la grandeur de la Russie et semble décider cela tout seul comme s’il poursuivait une chimère.

Ensuite, nous avons les réactions que l’on pourrait qualifier de normales, à savoir le retour vers les valeurs refuges et un désengagement des marchés boursiers. Les bourses européennes qui avaient déjà fortement souffert hier vont encore reculer à l’instar des bourses asiatiques ce matin.

Sur le front des devises, le dollar est resté relativement stable alors que le franc suisse s’est nettement renforcé ainsi que le yen, mais ce dernier dans une moindre mesure. Le baril est resté ferme, mais ce sont surtout les rendements obligataires qui ont sensiblement reculé.

Et la situation pourrait perdurer car Poutine a clairement claqué la porte diplomatique au nez et à la barbe des Occidentaux et les marchés vont devoir vivre avec ce fait accompli et la mise en place des nouvelles sanctions. Les Américains devraient annoncer ces dernières probablement aujourd’hui et les 27 se réunissent ce mardi pour en discuter.

Indices positifs

Normalement, j’aurais dû commencer ce billet en vous parlant des indices PMI en zone euro, qui ont surpris très positivement, alors qu’hier j’écrivais qu’ils étaient attendus stable. Mais les événements en ont décidé autrement, et ils passent donc à l’arrière-plan.

En France, l’indice PMI des services a effectué un redressement spectaculaire avec la levée progressive des restrictions et un retour des touristes. C’est clairement ce secteur qui tire vers le haut l’indice composite et cela signifie que la consommation va tirer la croissance dès le deuxième trimestre.

On sait que la situation en Allemagne est plus fragile, mais le secteur des services montre aussi des signes d’amélioration de la situation. Mais le mouvement est moins net qu’en France, et l’indice PMI manufacturier a sensiblement reculé. L’industrie est toujours confrontée aux problèmes dans les chaînes d’approvisionnement et à la hausse des prix.

Et justement à propos de prix, ceux à la production en Allemagne ont atteint un nouveau record. Après un taux annuel de 18.4% en octobre, de 19.2% en novembre, de 24.2% en décembre, ils se sont inscrits à 25% en janvier. Il n’y donc pas d’accalmie sur les prix ce qui devrait encore peser sur l’industrie.

Résultat, l’indice PMI des services en zone euro a très nettement progressé dans un environnement plus porteur avec la levée progressive des restrictions sanitaires. Mais la tension sur les prix perdure dans l’industrie et est un signal interpellant pour la BCE.

Volonté de soutenir la croissance

En plus de la baisse des taux et des injections de liquidité, les autorités chinoises ont également l’intention de réduire les taxes et les impôts selon le ministre des Finances.

Et pour compenser ces baisses, le gouvernement central augmentera la taille des transferts vers les gouvernements locaux en particulier dans les zones en difficulté et les moins développées.

Cette annonce intervient à quelques jours de la réunion de l’Assemblée nationale populaire au cours de laquelle devrait être dévoilé ces baisses de taxes et d’impôts. Les autorités sont bien décidées à tout faire pour relancer l’économie malgré la politique zéro Covid qui demeure un frein à la reprise.