Un taux d’inflation qui ne nous rajeunit pas

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Les chiffres d’inflation aux Etats-Unis n’ont surpris personne, et avec un taux à 7%, il s’agit bien du taux le plus élevé depuis 40 ans, qui provoquera immanquablement un resserrement monétaire de la part de la FED cette année.

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Les chiffres d’inflation aux Etats-Unis n’ont surpris personne, et avec un taux à 7%, il s’agit bien du taux le plus élevé depuis 40 ans, qui provoquera immanquablement un resserrement monétaire de la part de la FED cette année.

Aucune surprise

L’inflation est bien passée de 6.8% à 7% en taux annuel, retrouvant ainsi un niveau qui n’avait plus été vu depuis 1982. Comme ce chiffre était attendu, les réactions ont été très contenues, mais il confirme que la hausse des taux interviendra, avec une très grande probabilité, pour la première fois cette année en mars.

Si l’on décortique un peu les chiffres, l’inflation de base est passée de 4.9% à 5.5% en taux annuel, soit son niveau le plus élevé depuis 1991. Cela signifie qu’il n’y a pas que la hausse de l’énergie qui est la cause de cette forte poussée inflationniste.

Il y a clairement la hausse de l’immobilier qui se retrouve avec une progression de 0.4% du loyer, c’est-à-dire le loyer équivalent d’une résidence principale, qui est ce qu’un propriétaire recevrait en louant une maison.

Mais il y a également le prix des voitures d’occasion et des voitures neuves, en partie à cause de la pénurie des semi-conducteurs, et aussi le prix des meubles et de la literie à cause des ruptures dans les chaînes d’approvisionnement.

Résultat, si une partie de la hausse devrait s’estomper avec le retour à la normale, pour quand c’est autre question, dans les chaînes d’approvisionnement, certains biens et services vont garder des niveaux de prix plus élevés qu’avant la pandémie.

Finalement, la seule réaction à ces chiffres a été un recul du dollar, dollar qui s’était renforcé suite aux minutes de la dernière réunion de la FED, mais qui ont été un peu temporisées par les propos de Powell. Si le mouvement de resserrement monétaire est clairement enclenché, la FED sera quand même prudente et ne va pas dégainer tout son arsenal en même temps comme je l’expliquais hier dans une petite vidéo.

Hausse du prix du baril

Cela n’arrange évidemment pas les perspectives d’évolution de l’inflation, mais le prix du baril demeure extrêmement ferme. 

Cette hausse trouve sa raison dans une demande qui devrait rester soutenue, malgré Omicron, et aussi par des niveaux de stocks aux Etats-Unis assez bas, sans parler des tensions géopolitiques qui viennent perturber la production.

Cela a en tout cas permis à la couronne norvégienne de se renforcer et de tenter de repasser durablement sous le seuil des 10 par rapport à l’euro, soutenue aussi par des perspectives de hausse des taux.

Forte hausse de la couronne…

Une autre couronne est en forte hausse par rapport à l’euro, il s’agit de la couronne tchèque, portée par des anticipations de nouvelles hausses de taux.

Il faut dire que l’inflation a atteint en taux annuel au mois de décembre le taux de 6.6%, soit son niveau le plus élevé depuis septembre 2008. Et que selon la Banque nationale tchèque, cette hausse devrait se poursuivre au début de cette année, et qu’elle ne pouvait pas exclure de voir l’inflation atteindre un pic au-delà des 10%.

Ce qui signifie que malgré la dernière hausse de taux de 1% en décembre, la Banque centrale devrait procéder à un nouveau resserrement lors de sa prochaine réunion en février. C’est la perspective d’une nouvelle hausse de 0.50% qui a entrainé une forte hausse de la devise.

La République tchèque n’est pas le seul pays de l’Europe de l’Est a être confronté à une forte poussée de l’inflation, la région devant faire face, en plus des autres facteurs, à une hausse importante des salaires compte tenu de l’étroitesse du marché de l’emploi.

En Russie, l’inflation a atteint pour 2021 un taux de 8.39% par rapport à un objectif de 4%, soit son niveau le plus élevé depuis 2016. En ayant fait passé son taux directeur de 4.25% à 8.50% sur l’année 2021, la Banque centrale espère avoir réagi suffisamment pour stopper la hausse de l’inflation.

L’érosion du pouvoir d’achat est évidemment la conséquence de cette forte hausse de l’inflation et cela concerne tous les pays bien évidemment. Pour autant, répondre à cette problématique par une baisse de la TVA sur l’énergie n’est clairement pas la bonne réponse. Il faut mettre en place un mécanisme d’aide pour les ménages précarisés et apporter une solution durable pour adapter les logements.

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Je lis attentivement vos articles tous les matins et je lis régulièrement que vous énoncez comme cause de l’inflation l’énergie, et parfois le secteurs automobile, immobilier et ameublement. Je pense que les causes de l’inflation sont beaucoup plus généralisées. Les coûts de l’énergie et des matières premières (en partie lié à la pénurie qui a suivi la surconsommation post lockdowns), mais aussi et surtout le coûts des transports aériens et maritimes qui ont fait entre x5 et x16 en fonction des routes (la route Chine-USA étant actuellement la plus chère) ont un effet sur les prix des produits astronomique, Et même si en 2021 bcp de marques on serré les fesses en prenant sur leur marges, les perspectives de voir les matières premières, les coûts de fabrication/transformation et le coûts de transport d’Asie vers (EU-US) encore aussi élevées en 2022 et probablement aussi en 2023, vont créer un tsunami de flambée des prix de tous les biens de consommation qui vont faire exploser les chiffres de l’inflation encore plus haut que là ou il sont actuellement. Je pense très humblement que ça vaudrait la peine que les économistes et analystes de votre banque se posent sur cette étude, car les effets vont être très importants ! Merci d’avance !