Comme annoncé hier, la FED a bien décidé d’accélérer la réduction de ses rachats et indiqué qu’elle allait, en 2022, procéder à des ajustements monétaires, mais ces derniers seront mesurés et prudents.
Une FED, très accommodante finalement
Comme annoncé hier, la FED a bien décidé d’accélérer la réduction de ses rachats et indiqué qu’elle allait procéder, en 2022, à des ajustements monétaires, mais ces derniers seront mesurés et prudents.
Annonces de la FED
Elle a donc annoncé qu’elle allait réduire de 30 milliards par mois ses rachats pour mettre ainsi un terme à ce programme en mars 2022. Et elle a clairement ouvert la voie à trois hausses de taux d’ici fin 2022, comme l’illustre les fameux Dot Plots qui représentent les anticipations des membres de la FED.
Même donc si le mot hausse des taux est lâché, celle-ci sera mesurée et prudente, car si la FED a revu à la hausse sa prévision pour l’inflation en 2022 à 2.6% contre 2.2% précédemment, elle table sur un reflux à 2.3% en 2023 et 2.1% en 2024.
Powell a donc fait disparaitre le terme temporaire au sujet de l’inflation, mais pour autant les projections montrent que la FED croit à une décrue de l’inflation, ce qui explique pourquoi la hausse des taux sera prudente.
Malgré donc les risques que fait peser Omicron sur l’économie, Powell a souligné que « l’économie n’a plus besoin d’un soutien accru de la politique monétaire. Et que « de mon point de vue, nous progressons rapidement vers le plein emploi ».
Entre les lignes, la FED a présenté un scénario d’un atterrissage en douceur, qu’elle veut favoriser par sa politique prudente, avec un reflux progressif de l’inflation dans une économie en croissance régulière et le maintien d’un chômage bas.
Cette politique des petits pas a été saluée par la bourse américaine, n’a pas provoqué de mouvement sur le rendement du treasury 2 ans, qui avait déjà anticipé les trois hausses de taux, et a laissé le dollar de marbre.
Aux suivants !
Et les suivants sont nombreux avec d’abord la réunion de la BCE. Et pour Christine Lagarde cette réunion est compliquée car elle a continué de marteler que l’inflation était temporaire malgré la forte poussée qui laisse penser que le temporaire devrait encore durer un peu.
De plus, le fait que le variant Omicron sera dominant en janvier aura un impact négatif sur l’économie, impact dont personne à ce stade ne peut en mesurer l’ampleur.
La BCE devrait cependant confirmer que le programme PEPP lancé durant la pandémie se terminera en mai 2022, tout en continuant ses rachats d’actifs à travers le programme antérieur mais en augmentant la taille mensuelle de ceux-ci à 40 milliards d’euros. C’est en tout cas l’hypothèse qui circule actuellement, mais si certains estiment que vu l’incertitude, la BCE pourrait repousser les annonces à sa prochaine réunion.
Ensuite, la réunion de la BOE qui se trouve elle aussi dans une situation très délicate. Surtout après la publication du chiffre d’inflation hier qui a grimpé à 5.1% en novembre, soit son niveau le plus élevé depuis 10 ans, après un taux de 4.2% en octobre.
Jusqu’à ce chiffre, le scénario le plus probable était celui du statu quo, surtout compte tenu de la progression exponentielle du variant Omicron. Mais avec un tel niveau d’inflation le doute s’est installé. Mais en même temps, la BOE pourrait-elle agir sur les taux avant d’avoir réduit son programme de rachats ? Si on observe l’évolution du rendement à 2 ans, le marché est très prudent. Je table dès lors plus sur une annonce d’une réduction du programme de rachats et une annonce pour une hausse des taux l’année prochaine.
Encore une baisse de taux ?
Aussi inimaginable que cela puisse paraitre, la Banque centrale de Turquie pourrait encore réduire de 100 bp son taux directeur lors de sa réunion de ce jour.
Avec de nouveau à la clef un nouveau record à la baisse de la livre turque malgré des interventions ces derniers jours de la Banque centrale dans le marché des changes.
Prudence
Et pour terminer, provisoirement, ce tour d’horizon des Banques centrales, la Banque centrale d’Australie a réaffirmé sa volonté de ne pas agir trop vite dans la remontée des taux.
Son gouverneur a répété , « dans notre scénario central, la condition pour une augmentation du taux d’escompte ne sera pas remplie l’année prochaine. Il faudra probablement du temps pour que cette condition soit remplie et le conseil est prêt à être patient ».
Par contre, la réduction du programme de rachats, actuellement de 4 milliards de dollars australiens par semaine, est bien sur la table avec trois scénarios pour la réunion du 1er février. Le premier celui d’une réduction progressive jusqu’en mai, le deuxième celui d’une accélération de la réduction et le troisième un arrêt total en février des rachats.
La première option pourrait être la bonne compte tenu des incertitudes que fait peser le variant Omicron sur l’économie.