Trois indicateurs en pleine forme aux Etats-Unis auraient dû, logiquement, provoquer une petite remontée des taux….
Les taux US boudent les bons chiffres, surprenant !
Trois indicateurs en pleine forme aux Etats-Unis auraient dû, logiquement, provoquer une petite remontée des taux, or il n’en a rien été, au contraire, preuve que Powell a convaincu ?
Avalanches d’indicateurs positifs
C’est un festival de chiffres, tous plus marquants les uns que les autres, auquel on a assisté hier aux Etats-Unis et cela continue ce matin en Chine, ce qui explique les nouveaux records des bourses.
Commençons donc par les chiffres aux Etats-Unis, qui montrent que la reprise est solide et générale.
Sous l’effet d’un rattrapage et du chèque de 1.400$ par ménages, les ventes de détail ont augmenté de 9.8% en mars, soit la plus forte hausse depuis mai 2020. Comme le montre le graphique, elles ont augmenté de 27.7% en taux annuel. Ce chiffre est évidemment un signal très fort car les dépenses de consommation sont la clef de voute de la croissance américaine.
Mais les bonnes nouvelles ne se sont pas arrêtées là. Les inscriptions hebdomadaires au chômage (voir graphique) ont reculé de 193.000 d’une semaine à l’autre pour s’établir à 576.000, soit le chiffre le plus bas depuis mars 2020.
Et pour couronner le tout, la production manufacturière a bondi de 2.7% en mars après un recul de 3.7%, malgré des contraintes d’approvisionnement qui pèsent sur une reprise encore plus importante.
Après une telle avalanche de chiffres aussi positifs, en dehors d’une hausse de la bourse à laquelle on a assisté, on aurait pu s’attendre à une remontée des taux longs aux Etats-Unis. Or comme le montre le graphique du rendement du treasury 10 ans, ce dernier a même légèrement reculé, anomalie qui laisse perplexe. Ou bien Powell a réussi à faire entendre aux opérateurs et investisseurs que la FED n’allait pas mettre un terme à son programme de rachat cette année et qu’elle allait garder ses taux inchangés pour encore une longue période.
Après les Etats-Unis, la Chine
Le graphique parle tout seul, au premier trimestre de cette année, le PIB en Chine affiche une hausse record de 18.3% en taux annuel, après une hausse de 6.5% au quatrième trimestre de 2020. Ce chiffre est le plus élevé depuis le début de la publication d’un chiffre trimestriel en 1992.
En chiffre trimestriel, la hausse est un peu plus faible qu’attendue à 0.6% contre 1.5% et 3.2% le trimestre précédent.
La production industrielle a légèrement reculé sous l’effet des contraintes d’approvisionnement et a connu une hausse de 14.1% en taux annuel contre une progression de 35.1% sur la période de janvier-février.
Les ventes de détail en revanche profitent d’une solide demande intérieure et affichent une hausse de 34.2% en taux annuel contre une hausse de 33.8% sur les deux premiers mois.
Et pendant ce temps en Europe
Le gouvernement portugais a revu ses prévisions de croissance à la baisse pour cette année à cause des mesures de confinement en début d’année et table désormais sur un taux de 4% contre 5.4% précédemment.
Les instituts allemands ont bien revu leurs prévisions de croissance à la baisse pour cette année, et tablent sur un recul de 1.8% du PIB au premier trimestre.
En Italie, les prévisions sont aussi revues à la baisse à 4.5% contre 6% précédemment, et le taux d’endettement par rapport au PIB devrait s’envoler à 159.8% cette année.
En France, la barre des 100.000 décès a été dépassée.
Taux inchangés en Turquie
La banque centrale de Turquie a laissé ses taux inchangés à 19%, mais elle n’a pas réitéré les engagements pris le mois dernier de procéder à de nouvelles hausses de taux si nécessaire.
Le nouveau gouverneur a quand même fait une sérieuse courbe rentrante en promettant qu’il n’y aurait pas de changement brutal de la politique, attendez par là pas de baisse rapide des taux, ce qui a un peu rassuré et stabilisé la devise (voir graphique).
Par contre après l’annonce de nouvelles sanctions par les Etats-Unis contre la Russie, le rouble s’est affaibli (voir graphique). Ces sanctions touchent certaines entreprises technologiques russes et également des opérations sur la dette russe.
Drame humanitaire et économique
La situation au Brésil est dramatique sur le front sanitaire et le pays sombre dans une crise humanitaire. Mais en plus il glisse vers la stagflation.
La banque centrale a bien relevé son taux d’intérêt à 2.75% le mois dernier mais avec un taux d’inflation à 6.1%, elle devrait encore agir alors que l’économie se dégrade. Les deux premiers trimestres de cette année pourraient connaitre une croissance négative et donc plonger le Brésil dans la stagflation.