Des indicateurs positifs aux Etats-Unis, qui confirment la reprise, ont plombé les marchés dans les craintes de voir …
L’inflation, l’élément perturbateur
Des indicateurs positifs aux Etats-Unis, qui confirment la reprise, ont plombé les marchés dans les craintes de voir la FED abandonner plus vite que prévu sa politique accommodante.
Excellents chiffres
C’est d’abord, ou surtout, la hausse des ventes de détail au mois de janvier qui est le signal le plus fort de cette reprise de l’activité. Comme le montre le graphique, les ventes de détail, hors des éléments plus volatiles, ont augmenté de 6%, et dans leur ensemble elles affichent une progression de 5.3%. C’est un rebond significatif par rapport au recul de 1% du mois de décembre et loin des 1.1% des prévisions.
Ce rebond est la conséquence des nouveaux chèques octroyés aux ménages (selon les estimations, un quart de ces derniers a été tout de suite consommé), dans un climat aussi plus propice, et quasiment tous les secteurs en ont profité.
Deuxième chiffre positif, la production industrielle a augmenté de 1% en janvier après une hausse de 0.9% en décembre, et les utilisations des capacités industrielles ont augmenté de 0.7% à 75.6%.
Et dernier chiffre, les prix à la production ont augmenté de 1.3% au mois de janvier, soit la plus forte hausse sur un mois depuis décembre 2009. Cette hausse suit une progression de 0.3% en décembre, et en taux annuel il est passé de 0.8% à 1.7%. Cette forte hausse provient pour les deux tiers des prix des services avec des interrogations sur les effets de base qui pourraient venir fausser les interprétations.
Comme le montre le graphique, si on tient compte du Core PPI on est au niveau de l’objectif de la FED, mais par contre le Core CPI est encore éloigné de ce niveau. Et c’est là qu’on en vient alors aux minutes de la dernière réunion de la FED.
Il ressort de ces dernières que la FED s’attend à une hausse de l’inflation mais qu’il faut distinguer les hausses ponctuelles des changements de tendance.
Certains biens ont été affectés par des hausses dans les coûts de production suite à des contraintes dans les chaînes d’approvisionnement, et d’autres l’ont été par un retour brutal à des niveaux d’activité normaux. Conscient que la hausse des produits de base aurait un impact immédiat pour les ménages, le Comité a souligné la nécessité de se concentrer sur les différences entre les facteurs temporaires affectant l’inflation et les changements plus systémiques des prix.
La FED semble donc vouloir garder sa politique monétaire accommodante en visant un objectif d’inflation qui est de 2% en moyenne, mais qui se préoccupe surtout de l’état du marché de l’emploi. Cependant, nous allons clairement être confrontés à des tensions sur les prix de certains biens et donc des mouvements sur les taux d’intérêt, mouvements qui vont inéluctablement peser sur les marchés boursiers. En cas de remontée des taux longs, le marché obligataire redevient attractif au détriment de certaines actions et provoque des switchs dans les portefeuilles.
Le dollar déjà soutenu par les taux s’est encore renforcé après la publication de ces indicateurs économiques.
A propos d’inflation
L’inflation en Grande-Bretagne est aussi légèrement en hausse avec une progression de 0.7% en taux annuel contre 0.6%, et un Core CPI à stable 1.4%, comme le montre le graphique. Le mouvement est en partie faussé par des éléments temporaires comme la hausse du prix du baril et l’expiration d’une diminution de la TVA.
Mais la perspective d’une reprise avec la vaccination devrait entrainer une hausse de l’inflation, et le scénario d’une baisse des taux en territoire négatif de la part de la BOE semble totalement exclu. Ce qui explique que le sterling s’est lui aussi renforcé par rapport à l’euro.
Et la hausse du prix du baril ne devrait pas inverser la tendance, surtout que cette dernière se poursuit. A côté des facteurs déjà évoqué, il faut rajouter maintenant les craintes qu’une rare vague de froid au Texas vienne perturber la production de brut américain pendant des jours, voire des semaines.
En effet, les producteurs et les raffineurs de pétrole du Texas sont restés fermés pour un cinquième jour mercredi après plusieurs jours de froid intense, et le gouverneur a ordonné une interdiction des exportations de gaz naturel de l’État pour tenter d’accélérer le rétablissement de l’électricité.