Un espoir mâtiné de craintes

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Comme attendu, la FED maintiendra ses achats jusqu’à ce que la reprise soit solide avec comme objectifs le plein emploi …

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Comme attendu, la FED maintiendra ses achats jusqu’à ce que la reprise soit solide avec comme objectifs le plein emploi et la stabilité des prix, et pas dans l’ordre inverse.

Soutien indéfectible

La FED va donc laisser ses taux inchangés et va maintenir ses achats au rythme de 120 milliards de dollars par mois, même si elle s’est montrée un peu plus optimiste pour l’avenir.

Si elle n’a apporté aucune modification à la répartition de ses achats par catégories d’actifs et par maturités, Jerome Powell a toutefois rappelé qu’une telle modification restait possible, montrant ainsi la volonté de la FED de rester encore attentive à la moindre dégradation de la situation.

Elle donne donc un cadre clair et des objectifs précis pour le maintien de son programme de rachats.

Elle a également revu ses prévisions et table sur un déclin de 2.4% du PIB cette année contre une estimation précédente de -3.7%, et un taux de chômage à 6.7% contre 7.6% précédemment. Pour 2021, elle a revu à la hausse le PIB à 4.2% contre 4% et pour 2022 à 3.2% contre 3%. Concernant l’inflation, le PCE est estimé à 1.4% cette année, à 1.8% (contre 1.7%) en 2021, et à 1.9% (contre 1.8%) en 2022.

Et pour mettre un peu de pression sur le monde politique, Jerome Powell a jugé que le rythme de la reprise restait trop lent et rappelé que le nombre d’Américains qui occupent un emploi ou qui en cherchent un était toujours inférieur à son niveau d’avant la crise sanitaire.

A propos du plan de soutien, le leader de la majorité au Sénat, M. McConnell, a déclaré que “nous nous rapprochons de plus en plus” d’un accord tandis que le leader de la minorité à la Chambre, M. McCarthy, a ajouté que des progrès sont réalisés dans la bonne direction. Le projet de loi d’aide Covid-19 de 900 milliards de dollars devrait inclure des chèques de 600 à 700 dollars et une extension des allocations de chômage. L’aide aux gouvernements nationaux et locaux ainsi qu’une nouvelle protection pour les entreprises contre les poursuites liées à Covid-19 ne devraient pas être incluses.

Et ces chèques seront les bienvenus alors que les ventes de détail montrent un sérieux essoufflement de la consommation. Ces dernières ont reculé de 1.1% en novembre après une révision à la baisse du chiffre du mois précédent à -0.1% contre 0.3%.

Conséquence, en partie, du fait que la FED va laisser ses taux bas pendant encore une longue période et poursuivre ses achats, et qu’un accord semble proche, le dollar a accentué son recul (comme le montre le graphique par rapport à un panier de devises), mais aussi par rapport à l’euro, qui est passé au-dessus des 1.22.

Surprise des indices PMI

Il faut dire que l’euro s’est renforcé après la publication des indices PMI, en particulier des services, qui ont dépassé les attentes.

Reprenons pour cela notre tableau publié hier et mis à jour avec les nouveaux niveaux. Ces indices confirment, que certes, nous aurons un ralentissement de l’activité au quatrième trimestre, mais que ce dernier n’a strictement rien à voir avec l’arrêt brutal observé au deuxième trimestre.

En Allemagne, ce qui reste impressionnant est la solidité du secteur manufacturier qui continue de progresser, tirant l’indice composite au-delà des 50. Mais évidemment l’indice des services reste largement en-deçà de ce seuil et n’intègre pas encore les mesures plus strictes de confinement décidées par le gouvernement. Comme le soulignait l’économiste d’IHS Markit, « le durcissement des mesures menace de mettre à mal une partie de la solidité que nous avons connue jusqu’à présent, avec un plus grand nombre de secteurs qui devraient être touchés par des mesures plus strictes ».

En France, comme le montre le graphique, le secteur des services a très nettement rebondi avec l’assouplissement des mesures, ce qui tire l’indice composite à la hausse. Mais par contre, par rapport à l’Allemagne, le secteur manufacturier ne se redresse pas beaucoup plus.

Continuons notre tour d’horizon

En Grande-Bretagne, comme en Allemagne, c’est aussi l’industrie qui tire l’indice composite vers le haut et qui permet de repasser au-dessus des 50.

Mais évidemment cette tendance reste fragile, d’une part parce que la situation sanitaire se dégrade, et d’autre part parce que l’épée de Damoclès du Brexit pèse sur l’économie.

C’est dans ce contexte que la BOE se réunit ce jeudi et ne pourra qu’adopter une position de « wait and see » dans l’attente des résultats des discussions. Car ces dernières se poursuivent et Ursula van der Leyen a déclaré « nous avons trouvé un moyen d’avancer sur la plupart des questions mais deux sujets restent en suspens : les règles de concurrence équitables et la pêche. Je suis heureuse d’annoncer que les questions liées à la gouvernance ont désormais été largement  résolues. Les prochains jours seront décisifs ».

La BOE devrait donc confirmer la taille de son programme de rachats d’actifs et laisser ses taux inchangés tout en se laissant la possibilité d’encore agir en fonction des discussions sur le Brexit. Dans l’espoir de voir finalement un accord émerger, le sterling s’est sensiblement renforcé par rapport à l’euro.

La BOE devra aussi tenir compte du risque de voir l’inflation repartir à la hausse en cas de non-accord, puisque cela entrainerait automatiquement une hausse des tarifs douaniers qui se répercutera dans les prix.

Mais en attendant, comme le montre le graphique, l’inflation est plutôt orientée à la baisse avec un taux d’inflation qui est passé de 0.7% en octobre à 0.3% sous l’effet en partie d’une forte chute des prix dans l’habillement et les chaussures avec un effet lié au Black Friday.

Presque une reprise en V ?

On n’en parle pas assez, mais la Nouvelle-Zélande est un des rares pays à avoir jugulé la crise sanitaire et cette politique confirme que lorsqu’un pays prend des mesures radicales mais sur une courte période, l’économie se reprend beaucoup plus vite.

C’est ce qui ressort en tout cas des chiffres du PIB, qui affiche une hausse record de 14 % au troisième trimestre, soit un taux annuel de 0.4%. Ces chiffres dépassent les attentes de la banque nationale qui tablait sur un taux de 13.4% au troisième trimestre et un recul de 1.3% en taux annuel.

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