Lassitude quand tu nous tiens…

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Personne ne peut nier que ce deuxième confinement est usant et cela se reflète dans les indicateurs de confiance des consommateurs…

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Personne ne peut nier que ce deuxième confinement est usant et cela se reflète dans les indicateurs de confiance des consommateurs, et donc personne n’ose envisager un troisième confinement et pourtant un relâchement prématuré pourrait nous conduire droit dans le mur.

Chute des indices de confiance

Deux indicateurs de confiance des consommateurs ont été publiés, l’un en France et l’autre en Allemagne avec le même constat, la lassitude.

Comme le montre le graphique, l’indice de confiance des ménages, publié par l’INSEE pour la France, est tombé à son plus bas niveau depuis décembre 2018 en pleine crise des « gilets jaunes ». Il ressort de cet indice que la proportion des ménages qui sont inquiets pour l’avenir a fortement progressé ainsi que ceux qui préfèrent épargner. Comme le poids de la consommation en France est un facteur important dans le PIB, ce recul, surtout à ce niveau, est particulièrement inquiétant.

Sur le graphique suivant, j’ai repris ce même indicateur de l’INSEE avec l’indice de confiance des consommateurs en Allemagne. Même si le recul n’est en rien comparable, il exprime cependant exactement la même inquiétude et lassitude. Et les derniers chiffres de contaminations et la perspective de devoir encore poursuivre la période de confinement au moins jusqu’à la mi-janvier, comme l’a confirmé Angela Merkel, ne vont pas inverser la tendance.

Et pourtant, il n’y a pas d’autres alternatives pour éviter un troisième confinement, qui enverrait alors ces indices à des niveaux encore plus dramatiques.

Et la BCE a bien pris la pleine conscience de l’urgence de la situation et a répété qu’elle allait agir lors de sa réunion du 10 décembre. Et l’économiste de la BCE a précisé « qu’il est essentiel que la reprise macroéconomique ne soit pas compromise par une accentuation prématurée de la courbe des taux ». Ce qui confirme que le programme PEPP sera bien augmenté pour éviter la moindre hausse des taux longs. Je parlais hier de la baisse des taux, entre autres portugais et espagnols, qui les amenaient proche du niveau de zéro, maintenant la question est de savoir quand vont-ils passer, eux aussi, en territoire négatif.

Face à cette nouvelle vague, les Etats vont encore devoir soutenir les ménages et les entreprises, ce qui va encore aggraver l’endettement et encore plus nécessiter l’augmentation de la taille de ce programme PEPP de la BCE. Dans le cas de l’Allemagne, elle devrait quasiment doubler sa prévision d’émissions de dettes pour 2021 pour la porter à plus de 180 milliards d’euros.

Pour bien comprendre la rapidité avec laquelle la situation s’est dégradée, en septembre, le ministre allemand avait prévu d’émettre pour 96 milliards d’euros d’emprunts. Ce qui veut dire que si le chiffre de 180 milliards d’euros est confirmé, il dépassera de 84 milliards d’euros la précédente estimation.

Il faudra aussi suivre l’évolution des crédits aux entreprises, qui après avoir connu une hausse en taux annuel de 7.3% en mai, montrent une lente érosion, ce taux étant passé de 7.1% en septembre à 6.8% en octobre.

Pas de mythe suédois

La Suède n’échappe pas à ce recul de la confiance des consommateurs comme le montre le graphique, ni d’ailleurs lors de la première vague.

Et la Riksbank, tout en laissant son taux inchangé à 0%, a décidé d’augmenter de 200 milliards de couronnes la taille de son programme de rachats d’actifs pour le porter à 700 milliards de couronnes. En agissant de la sorte, elle anticipe déjà la décision de la BCE et conforte aussi le scénario de ne pas faire basculer le taux directeur en territoire négatif comme dans le passé. Et cette politique est plutôt bien perçue quand on voit le renforcement de la devise par rapport à l’euro comme illustré par le graphique.

Inquiétudes en Inde

Le PIB devrait reculer de 8.8% au deuxième trimestre après une chute de 23.9% le trimestre précédent, confirmant donc la situation de récession de l’économie indienne.

Avec des prévisions d’une contraction de 3% au troisième trimestre, et d’une reprise de 0.5% au quatrième, l’Inde devrait afficher sur son année fiscale un recul de 8.7% du PIB, soit le pire chiffre depuis au moins quatre décennies.

L’Inde affiche le triste record de 9,27 millions de personnes contaminées, ce qui en fait le deuxième pays le plus touché au monde après les États-Unis. Et la crainte d’une deuxième vague fait craindre une nouvelle dégradation de la situation économique, et alors que le défi d’une vaccination à grande échelle semble totalement impossible à relever.

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