Espoir prudent

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L’annonce par Pfizer, que son vaccin contre le Covid-19 en phase 3 avait montré une efficacité à 90%, ….

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L’annonce par Pfizer, que son vaccin contre le Covid-19 en phase 3 avait montré une efficacité à 90%, a provoqué une explosion sur les bourses déjà bien soutenues par la victoire de Biden. Attention cependant à l’euphorie et à l’effet du soufflé quand il sort du four.

Espoirs

Ne cachons cependant pas notre espoir, car non seulement obtenir des avancées à cette vitesse est exceptionnel, mais surtout que l’efficacité soit aussi importante est une véritable gageure.

Après cette première étape, Pfizer et son partenaire BioNTech vont demander aux États-Unis une autorisation d’utilisation d’urgence dans le courant du mois.

Si l’autorisation est accordée, le nombre de doses de vaccins sera limité dans un premier temps. De nombreuses questions subsistent également, notamment sur la durée de protection offerte par le vaccin. Toutefois, la nouvelle laisse espérer que d’autres vaccins en cours de développement contre le coronavirus pourraient également s’avérer efficaces.

Pour les deux partenaires cela promet évidemment une vraie aubaine car ils ont déjà un contrat de 1,95 milliard de dollars avec le gouvernement américain pour la livraison de 100 millions de doses de vaccins à partir de cette année. Ils ont également conclu des accords d’approvisionnement avec l’Union européenne, le Royaume-Uni, le Canada et le Japon. Et Pfizer a déclaré qu’elle s’attendait à produire jusqu’à 1,3 milliard de doses du vaccin en 2021.

Le vaccin de Pfizer et BioNTech utilise la technologie de l’ARN messager (ARNm), qui repose sur des gènes synthétiques pouvant être générés et fabriqués en quelques semaines, et produits à l’échelle plus rapidement que les vaccins classiques.

Moderna, dont le candidat vaccin utilise une technologie similaire, devrait rendre compte des résultats de son essai à grande échelle dans le courant du mois. La technologie de l’ARNm est conçue pour déclencher une réponse immunitaire sans utiliser d’agents pathogènes, tels que de véritables particules virales.

Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, la FDA  a autorisé lundi l’utilisation en urgence du traitement expérimental aux anticorps contre le COVID-19 développé par Eli Lilly dans le cas de patients n’étant pas hospitalisés mais risquant de tomber gravement malades du fait de leur âge ou de leur état de santé.

La FDA a pris cette décision sur la base de données montrant qu’une seule injection du traitement réduisait la nécessité d’hospitaliser ou de soigner en urgence les patients à haut risque contaminés par le coronavirus.

Il faut cependant rester prudent, et après la phase d’euphorie d’hier, les bourses asiatiques manifestent moins d’enthousiasme et les futures sont orientés à la baisse. Car d’abord, il faut encore passer une série de tests pour que le vaccin soit approuvé, ensuite parce que la technique de l’ARN est prometteuse mais lourde et qu’il faudra du temps pour produire le vaccin.

Prudence aussi, car si les bourses ont connu des hausses spectaculaires hier toutes les actions n’ont pas été logées à la même enseigne. Le titre de Pfizer a évidemment progressé mais la hausse a somme toute été assez limitée comme le montre le graphique. D’autres valeurs ont même encore mieux performé que Pfizer avec des hausses de 39% pour Carnival ou de 13.7% pour Boeing. Par contre, Netflix a chuté de 8.5% et Zoom de 17.3%.

Il faut donc faire preuve de discernement et pas de précipitation et garder une diversification car nous sommes toujours dans la zone de turbulence dont je parlais il y a quelques jours déjà. Surtout que cette annonce doit encore plus faire rager Trump qui doit se sentir comme Calimero. Car « c’est vraiment trop injuste » de faire une annonce pareille moins d’une semaine après l’élection. Il n’a pas encore dit son dernier mot et pourrait encore faire des ravages jusqu’à l’investiture de Biden.

Recul de l’inflation

Sans aucune doute le signe que la fin de l’année sera marquée par les effets du confinement en Europe sur l’activité économique en Chine, l’inflation est en léger recul.

Après une hausse de 0.1%, le PPI est resté inchangé d’un mois à l’autre en septembre, soit un recul de 2.1% en taux annuel contre 1.9% précédemment.

Le CPI, sous l’effet de la poursuite de la chute du prix du porc, a nettement reculé à 0.50% contre 1.7%, soit son niveau le plus bas depuis octobre 2009. Mais le Core CPI, qui exclut l’alimentaire est resté inchangé à 0.5%.

Ce niveau d’inflation ne devrait pas inciter la banque centrale à modifier ses taux d’ici la fin de l’année, et une stabilisation devrait se dessiner avec une reprise de la demande intérieure. En plus, la perspective d’un vaccin en 2021 devrait être tout bénéfique pour l’économie chinoise.

Tensions en Turquie

Comme le montre le graphique, la livre turque a été très volatile ces derniers jours après l’annonce de deux démissions qui viennent bousculer le pouvoir. D’une part, celle annoncée par le gendre d’Erdogan, Tayyip Erdogan, qui a annoncé son départ pour raisons de santé de son poste de ministre des finances.

Cette démission intervient après un avis officiel annonçant qu’Erdogan avait remplacé le directeur de la banque centrale Murat Uysal par un ancien ministre des finances. La chute de la livre n’est sans doute pas étrangère à cette décision, même si Erdogan s’est toujours opposé à la remontée des taux pourtant indispensable.

En tout cas, le nouveau gouverneur a déclaré que la banque centrale se concentrerait sur la réduction de l’inflation élevée et utiliserait de manière décisive tous les outils politiques.

Situation délicate en France

Selon la Banque de France, le reconfinement devrait faire chuter l’activité de 12% en novembre, soit une contraction entre 9% et 10% pour l’ensemble de l’année.

Sans surprise, et comme le montre le graphique des indices PMI, c’est le secteur des services qui souffre le plus et comme le secteur manufacturier n’a pas le même poids qu’en Allemagne, l’impact est nettement plus négatif.

Conséquence, le taux de chômage est passé de 7.1% au second trimestre à 9% au second et la tendance ne devrait malheureusement pas s’inverser.

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