On assiste depuis quelques jours à une remontée assez sensible des taux longs aux Etats-Unis avec une pentification ….
La remontée des taux longs us
On assiste depuis quelques jours à une remontée assez sensible des taux longs aux Etats-Unis avec une pentification de la courbe par la même occasion.
Remontée des taux
On aurait plutôt pensé que les taux allaient encore reculer dans le contexte de l’élection présidentielle plus que chaotique et de la détermination de la FED à garder des taux bas pour une longue période.
Et donc, contre toute attente, les taux longs sont repartis à la hausse comme l’illustre le graphique du rendement du treasury 30 ans.
Comme les taux courts restent eux inchangés, la courbe des taux s’est sensiblement accentuée avec la perspective qu’in fine un accord émergera sur un plan de relance entre les démocrates et les républicains. Et qu’en plus, en cas de victoire de Biden, ce dernier mettrait en place un énorme plan de soutien à l’économie américaine.
Conséquence de ces perspectives de fortes dépenses, l’offre de dette américaine supplémentaire fait pression sur les prix et poussent donc les rendements à la hausse. Avec comme résultat, que l’écart de rendement entre le treasury 2 ans et 10 ans s’est sensiblement élargi comme le montre le graphique.
Le paradoxe dans tout cela est qu’une courbe plus raide, lorsque les rendements à long terme augmentent plus rapidement que ceux à court terme, indique généralement une inflation plus élevée et des perspectives économiques plus favorables.
A propos d’obligations
L’UE a attiré la plus forte demande jamais enregistrée pour une vente d’obligations mardi, à plus de 233 milliards d’euros dans le cadre de son programme de chômage SURE.
La demande a été près de 14 fois supérieure aux 17 milliards d’euros que l’UE a levés grâce à cette émission, qui comprend des obligations sociales à 10 et 20 ans.
C’est évidemment un signal très fort et rassurant alors que l’UE va émettre dans le futur des emprunts encore plus importants dans le cadre de son programme « Next Generation EU » pour un montant de 750 milliards d’euros.
Rien que l’émission à 10 ans a attiré plus de 145 milliards d’euros de demande finale, ce qui constitue également un record pour une seule tranche d’obligations européennes.
Il faut dire que ces obligations, notées triple A, offraient un rendement légèrement supérieur à celui des obligations allemandes, celle à 10 ans a un rendement de -0,238% et celle à 20 ans de 0,131%. Et qu’en plus, elles vont bénéficier du soutien de la BCE puisque cette dernière peut acheter ce type d’obligations dans le cadre de son programme de rachats.
Cette forte demande peut en partie expliquer la hausse de l’euro par rapport au dollar, même si une partie du mouvement vient de la baisse du dollar dans la perspective d’un accord sur un plan de relance, qui a rassuré les bourses, et diminué la recherche du dollar comme valeur refuge.
En tout cas, comme j’évoque le recul du dollar, cela permet au yuan de se renforcer comme le montre le graphique. Il faut dire que ce dernier bénéfice des indicateurs positifs de l’économie chinoise, de la volonté affichée par les autorités monétaires de laisser les taux inchangés pour le moment et donc de laisser le yuan se renforcer. Et dernier point, une victoire de Biden devrait apaiser les relations avec la Chine ce qui est favorable au yuan.
Dialogue de sourds
L’euro s’est aussi un peu renforcé par rapport au sterling alors que le dialogue de sourds se poursuit.
D’un côté, Boris Johnson a déclaré mardi qu’il n’y aurait plus de négociations entre la Grande-Bretagne et l’UE sur leurs futures relations à défaut d’un “changement fondamental” de la part de l’UE.
De l’autre côté, Michel Barnier a déclaré « mon message : nous devrions tirer le meilleur parti du peu de temps qu’il nous reste. Notre porte reste ouverte ».
En attendant, le train fonce tout droit dans le mur et en cas de choc les dégâts seront considérables et viendront s’ajouter à ceux provoqués par le Covid-19.
Excellente tenue du marché immobilier
En septembre, la construction de maisons individuelles aux États-Unis a atteint son plus haut niveau depuis plus de 13 ans, consolidant le statut du marché du logement en tant que star de la reprise économique dans un contexte de taux hypothécaires historiquement bas et de migration vers les banlieues et les zones à faible densité dans le but de trouver plus de place pour les bureaux à domicile et l’enseignement (voir graphique).
La construction de maisons individuelles, qui représente la plus grande part du marché du logement, a fait un bond de 8,5 %, soit le niveau le plus élevé depuis juin 2007. Et les mises en chantier ont augmenté de 1,9 % pour atteindre un taux de 1,415 million d’unités le mois dernier.
En taux annuel cela donne une progression de 11.1% de la construction de logements, de 22.3% des mises en chantier de maisons individuelles et de 7.8% des permis de construire. Ces chiffres peuvent peut-être aussi expliquer la remontée des taux longs aux Etats-Unis.
Pas étonnant que dans ce contexte, l’indice NAHB, qui mesure le moral des entrepreneurs, ait atteint des niveaux records comme le montre le graphique.