Signes de reprise en Asie

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Le changement dans la continuité devrait être la suite de l’annonce de la démission surprise du premier …

Mode Lungo

Le changement dans la continuité devrait être la suite de l’annonce de la démission surprise du premier ministre japonais Abe qui pourrait être remplacé par Suga.

Même politique

Ce dernier devrait en effet poursuivre la politique de son prédécesseur, ce qui a rassuré le Nikkei ce matin, soutenu également par des indicateurs positifs au Japon et en Chine.

Au Japon, la production industrielle affiche une hausse de 8% en juillet, un chiffre largement au-dessus des prévisions et même la hausse la plus forte jamais enregistrée en un mois depuis 1978. Malgré cependant cette hausse et celle de 1.9% observée en juin, la production industrielle est en recul de 16.1% sur un an.

Par contre, la consommation intérieure reste atone avec un recul de 3.3% en juillet des ventes de détail, soit un taux annuel de -2.8%, ce qui confirme que le Japon a besoin du maintien de la politique monétaire accommodante et de la politique fiscale actuelle.

Signes encourageants

En Chine, le statu quo de l’indice PMI manufacturier est totalement occulté par la hausse assez sensible de l’indice des services (voir graphique).

Celui de l’industrie est resté quasiment stable en passant de 51.1 à 51 et démontre que la reprise est poussive et que les exportations n’ont pas encore retrouvé leur niveau d’avant crise.

Par contre, l’indice PMI des services et de la construction en passant de 54.2 à 55.2 montre une large reprise de l’activité, en particulier grâce aux investissements dans les infrastructures.

Ces chiffres ont poussé encore un peu plus le yuan à la hausse (voir graphique), mais cette hausse peut  être fragilisée par les tensions avec les Etats-Unis qui demeurent bien présentes.

En même temps, le yuan profite de la faiblesse du dollar, dollar qui se traite à 1.19 par rapport à l’euro, accentuée par l’annonce de Powell jeudi.

Même par rapport au CAD

Le dollar canadien s’est aussi renforcé par rapport au dollar comme le montre le graphique, profitant des espoirs d’une reprise rapide de la croissance.

Même si le PIB affiche une chute historique de 38.7% en taux annuel au second trimestre, le rebond de l’activité en juin fait espérer une reprise. En effet, le PIB a connu une hausse de 6.5% en juin, avec une hausse aussi bien de la production industrielle que celle des services.

La stabilisation du prix du baril a aussi contribué à cette reprise et c’est donc logique que le dollar canadien poursuive sa hausse dans ce contexte.

La hausse inquiétante de l’épargne

La majorité des pays en Europe voient le niveau de l’épargne des ménages augmenter fortement.

C’est entre autres le cas en France, comme l’a indiqué l’INSEE en revenant sur les chiffres du second trimestre. Après un recul de 5.9% du PIB au premier trimestre, la France a connu une chute historique de 13.8% de son PIB au second trimestre.

Dans le même temps, le taux d’épargne des ménages, qui s’élevait à 16.4% du revenu disponible des ménages au premier trimestre, a bondi à 27.4% au second trimestre. Une partie de cette hausse est la conséquence du confinement qui a provoqué une épargne forcée, les ménages ne pouvant pas consommer.

Mais depuis le déconfinement, on constate que la consommation ne retrouve pas ses niveaux d’avant la crise, et que les ménages continuent d’épargner par crainte de l’avenir et d’une hausse du chômage.

Or les gouvernements tablent dans leur plan de relance sur une reprise de la consommation pour accélérer cette dernière. C’est le cas en Allemagne, où le gouvernement a été jusqu’à baisser la TVA, et c’est aussi le cas en France.

Le gouvernement, qui présente son plan de relance de 100 milliards d’euros ce jeudi (tiens à propos où en est le plan de relance dont la Belgique a impérativement besoin ?), compte sur les ménages pour dépenser cette épargne supplémentaire, qui devrait atteindre 100 milliards d’euros cette année, soit l’équivalent de 4 % du PIB.

Et pour encore un peu plus compliquer les choses, la hausse de l’endettement des Etats a comme conséquence une hausse de l’épargne. En effet, les ménages subodorent que pour combler le déficit, l’Etat va, à un moment donné, augmenter les impôts, ce qui incitent à épargner et donc freine la reprise … qui aurait permis de réduire le déficit.

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