Quel contraste quand on observe la situation en Allemagne par rapport à la Belgique….
L’exemple du gouvernement allemand
Quel contraste quand on observe la situation en Allemagne par rapport à la Belgique (voir mon commentaire d’hier, repris d’ailleurs par Canal Z hier soir) , où le gouvernement continue de prendre des mesures et où les indicateurs de confiance se redressent.
Engagement et décisions
Tels sont les maîtres mots du gouvernement, qui continue de tout faire pour permettre une reprise de l’activité en Allemagne, même si une partie de cette reprise dépend fortement du commerce international.
Cette dépendance au commerce international se retrouve dans le détail du PIB au deuxième trimestre, qui finalement affiche un recul un peu moins sévère de 9.7%. Les exportations affichent une chute de 20.3%, la consommation intérieure étant le troisième facteur du recul du PIB avec une chute de 10.9%, après le recul de 19.6% des investissements.
La partie n’est pas pour autant gagnée, et l’institut IFO table sur une hausse de 7% du PIB au troisième trimestre tout en reconnaissant que la reprise reste timide. Mais le gouvernement ne reste pas les bras ballants, ils ont déjà un gouvernement ce qui aide, et continue de prendre des mesures de soutien pour les entreprises.
Même si la mesure est sujette à controverse, car elle risque de maintenir en vie des entreprises « zombies », le gouvernement a décidé de prolonger le moratoire sur les faillites, qui courait jusque fin septembre, jusqu’à la fin de l’année. Et dans le même temps, il a décidé de prolonger le programme de soutien aux chômeurs jusqu’à la fin de l’année prochaine.
Ces mesures viennent évidemment compléter la décision de la baisse de la TVA qui est effective depuis juillet pour soutenir la consommation.
Même si la situation demeure fragile et que l’Allemagne n’est pas à l’abris d’une nouvelle vague, l’indice IFO (voir graphique) continue de se redresser, soutenu par l’engagement du gouvernement et d’un véritable plan de relance.
Confiance en berne
Aux Etats-Unis, la confiance des consommateurs recule avec l’absence d’une prolongation des mesures de soutien aux ménages, alors que le marché immobilier semble totalement immunisé contre le virus.
Comme le montre le graphique, la confiance des consommateurs a très sensiblement reculé et se situe à son niveau le plus bas depuis mai 2014, à cause de la résurgence du virus et la fin de l’aide de 600 dollars aux chômeurs depuis fin juillet.
Comme la consommation reste le moteur de la croissance, ce recul de la confiance est un mauvais signal pour la reprise de la consommation au troisième trimestre.
Par contre, et ce qui est totalement contradictoire, les ventes de maisons neuves ont augmenté de 13.9% en taux annuel, soit le taux le plus élevé depuis décembre 2006. Et comme le montre le graphique, ligne grise graphique du bas, l’indice de confiance des entrepreneurs a atteint son niveau le plus élevé depuis décembre 1998.
Le marché immobilier continue de bénéficier du niveau historiquement bas des taux hypothécaires, et aussi, ou surtout, d’un changement fondamental dans l’habitat avec une recherche de biens en dehors des villes et des maisons unifamiliales, pour ceux qui savent se les payer bien évidemment.
Tensions sur la livre turque
Comme le montre le graphique, la livre turque a touché un nouveau plus bas par rapport au dollar à la suite des tensions avec la Grèce, et par effet de ricochet avec l’UE.
Déjà fragilisée par une économie en fort recul et une attitude despotique de son président, la livre turque n’a pas résisté à cette nouvelle escalade en mer Méditerranéenne.
Et la livre turque fait un peu exception, car la baisse du dollar avait un peu diminué la pression sur la majorité des devises des pays émergents.
Second trimestre en recul en Norvège
Après avoir connu une contraction de 2.2% de son PIB au premier trimestre, la Norvège n’a pas échappé à la dégelée du deuxième trimestre avec un recul de 6.3% de son PIB.
Elle fait moins bien que la Finlande qui affiche un recul de 3.2% sur la même période, mais mieux que la Suède avec une baisse de 8.6%, pays qui n’a pas connu une phase de confinement pour rappel, ou que la zone euro avec son recul de 12.1% du PIB.
Mais la Norvège n’échappera pas à une reprise insuffisante de la croissance pour compenser la chute sur la première partie de l’année.